Friday, December 31, 2010

La Parole humaine

(Sur Facebook.) Si le mélo ne vous fait pas peur (mais vous attire), allez voir (encore deux représentations) Victor Hugo, mon amour, à la Comédie Bastille. Le spectacle passait juste avant le mien, à Avignon, et je n’avais pas encore eu l’opportunité de le voir. SUBLIME ! Ça raconte les cinquante ans d’amour de Victor Hugo et Juliette Drouet, et, comme ces gens-là, en plus de savoir aimer, savait écrire… Mais, attention, c’est tire-larmes, hein ? Âmes trop sensibles s’abstenir. Failli m’évanouir. « La parole humaine n'est pas faite pour exprimer l'infini et je me contente de te dire : je t'aime. »



L'étrangeté du spectacle vient qu'il raconte un amour qui tout au long qu'il se vit – sur cinquante ans – il se raconte. Dès que Victor quittait Juliette, ils s'écrivaient, tous les jours. Alors que croire, l’amour vécu ou l’amour écrit ? Sont-ils le même ? De même, au théâtre, qui croire ? La comédienne dont on sait qu’elle joue ou la vérité de ce qu’elle joue ? Enfin, tout ça a évidemment dû être mieux formulé que je ne le bafouille, c’est l’essence du théâtre, le mystère de l’identification des choses – des signes – et de leur possible reproduction-sublimation. Ainsi la vie meurt, mais l’amour perdure, dans sa langue fraîche, amoureuse, comme au premier jour jusqu’à l’âge avancé de la mort et, pour nous, au-delà de ces deux-là, Victor et Juliette. L'amour vécu est l'amour écrit est l'amour joué...

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