Saturday, March 25, 2017

« Araignées quand les mains tissaient la lumière
Beauté pâleur insondables violets
Nous tenterons en vain de prendre du repos »

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« J e n’ai fait que danser ma vie »


Demain il fait très beau, paraît-il, comme aujourd’hui. Alors que prévoyez-vous pour demain ? Moi, j’ai quelque chose à vous proposer. Demain au Mac Val, à Vitry, l’exposition itinérante 20 danseurs pour le XXè siècle — une pièce qui fait le tour des plus grands musées de la planète — réunit, comme son nom l’indique, un certain nombre de danseurs qui reprennent des extraits chorégraphiques puisés dans des millions de danse. J’y participe cette fois-ci ! Pas pour danser, malheureusement, mais pour dire des textes de Tatsumi Hijikata, le fondateur du butô, cette « danse des ténèbres » japonaise de l’après-guerre. Les textes sont très forts (déconseillés aux enfants), inspirés par la lecture de Baudelaire, Rimbaud, Lautréamont, Artaud, Bataille, Genet pour les influences que je repère… J’ai choisi de les susurrer ou de les crier dans un lieu brut, un monte-charge aux parois chromées, portes fermées (déconseillé donc aux claustrophobes), pour un voyage morbide qui peut convenir à soixante-et-onze personnes maxi, c’est écrit sur la paroi. Mais c'est aussi que c'est le seul endroit où je pouvais me faire entendre, tout le musée étant très sonore, ce qui est étrange d’ailleurs parce que, ce musée, on voit bien qu’il a été pensé, que les espaces ont été pensés (c'est beau), mais alors, acoustiquement, rien de rien, aucune pensée au contraire. Bon, ça va être chouette, mais ce n’est pas pour ça que je vous propose de venir, non, pas du tout, ce n’est pas pour moi, c’est parce qu’il y a dans cette équipe tout un stock de danseurs sidérants, bestiaux, incroyables, internationaux (et qu’on voit donc rarement ici). Mon préféré (photo) : Frank Willens — tout ce qu’il fait quand il bouge est ce qui peut exister de plus sexy au monde, mais demandez-lui de vous faire Notre-Dame de Paris qu’il a dansé à Las Vegas… Je lui ai écrit mon téléphone sur sa peau, au bic, il m’a laissé faire, sa sueur l’aura effacé, je recommencerai demain. Mais il y a aussi d’autres demi-dieux  : Samuel Lefeuvre (Platel), Mani Mungai (Michael Jackson), Yann Saiz (Balanchine), Lasseindra Ninja (voguing), Ashley Chen (Cunningham), Fabrice Mazliah (Forsythe), Nadia Beugre, etc. Sans compter Marlène Saldana, notre trésor national vivant, qui redonne — à la perfection, selon son habitude — une performance de Mike Kelley — et aussi, si vous avez de la chance, elle vous fait tout Showgirls, le film le plus vulgaire de l’histoire (mais un de ses préférés). C’est de 15h à 18h, pour le prix d’un billet d’exposition et j’ai même des invitations si vous m’en demandez, je vous mets votre nom. Les danseurs sublimes, c’est une race à part, c’est comme si tout le mal était résorbé, canalisé dans la vie, comme apprivoisé —

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Frank Willens

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2 phrases du « Libé » des écrivains qui dans le RER de banlieue qui m’emportait vers Vitry aujourd’hui m'ont mouiller les yeux


« Plus rien ne semble pouvoir surprendre ces yeux de vieillards cloués sur des visages d'enfants. »

« Je préfère réserver la pureté à l'eau des rivières, et la perfection aux tableaux de Velásquez. »

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