Thursday, June 02, 2016

M igrant



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N ous vivons dans un monde plutôt désagréable... (rerun)


« Nous vivons dans un monde plutôt désagréable, où non seulement les gens, mais les pouvoirs établis ont intérêt à nous communiquer des affects tristes. La tristesse, les affects tristes sont tous ceux qui diminuent notre puissance d’agir. Les pouvoirs établis ont besoin de nos tristesses pour faire de nous des esclaves. Le tyran, le prêtre, les preneurs d’âmes, ont besoin de nous persuader que la vie est dure et lourde. Les pouvoirs ont moins besoin de nous réprimer que de nous angoisser, ou, comme dit Virilio, d’administrer et d’organiser nos petites terreurs intimes. La longue plainte universelle qu’est la vie […] On a beau dire « dansons », on n'est pas bien gai. On a beau dire « quel malheur la mort », il aurait fallu vivre pour avoir quelque chose à perdre. Les malades, de l’âme autant que du corps, ne nous lâcheront pas, vampires, tant qu’ils ne nous auront pas communiqué leur névrose et leur angoisse, leur castration bien-aimée, le ressentiment contre la vie, l’immonde contagion. Tout est affaire de sang. Ce n’est pas facile d’être un homme libre : fuir la peste, organiser les rencontres, augmenter la puissance d’agir, s’affecter de joie, multiplier les affects qui expriment un maximum d’affirmation. Faire du corps une puissance qui ne se réduit pas à l’organisme, faire de la pensée une puissance qui ne se réduit pas à la conscience. »

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La question des migrants, la seule qui ait la puissance d'un futur, au cœur, en tout cas, de la biennale d’architecture de Venise. Le pavillon allemand — exactement en face du français — a même cassé ses murs pour un « Heimat » terre d'asile (en procès avec l'organisation ou le propriétaire des murs pour ça). L’association française le PEROU avait été désignée lauréate pour occuper le pavillon français, mais le ministère des Affaires étrangères et le ministère de la Culture ont posé leur veto et donné lieu maintenant à une expo intitulée « Nouvelles richesses » (« nouveaux riches »). Nous étions devant, symboliquement, pendant les deux jours d’ouverture, avec notre pavillon de papier (« un papillon », a dit quelqu’un), le « Calais Mag », copie conforme du magazine municipal calaisien, mais avec dedans la propagande inverse : « Reinventing Calais » (traduite pour l’occasion), et nous nous  tenions à égale distance entre les pavillons français et anglais, non loin de l'espace protecteur allemand...
www.perou-paris.org

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Titre d’un livre de poèmes : 
Terra Alta

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