L e Marché bio
« Ta lettre m’a plongé au-delà du présent ignorant et je sens que l’avenir est déjà dans l’instant », dit Manuel Vallade et plutôt que d’écrire des notes à ces acteurs parfaits, j’écris sur ma grande feuille blanche, j’écris des phrases, de Shakespeare, Tchekhov et leurs traducteurs que les acteurs veulent bien me faire entendre soir après soir... C’est avec le public que j’apprends mon métier. J’ai adoré écouter et entendre d’un jour à l’autre, sans forcer, des choses essentielles qui sont dites dans l’alchimie de la représentation. Par exemple, hier, j’ai entendu pour la première fois Florence dire au public : « J’ai passé mon temps à bavarder avec vous, je me suis crevée à ne rien faire » et je dois vous dire que c’est abyssal. Bien sûr que c’est dans la pièce, une réplique de quelqu’un à quelqu’un dans La Cerisaie. Mais transformer Macbeth en poème et La Cerisaie en poème permet d’entendre des choses comme ça. Vous savez pourquoi je n’entends les choses qu’à mesure, quand les acteurs sont prêts à me les faire entendre ? Parce que je n’écoute pas ce que me disent les acteurs, je n’écoute même pas ce qu’ils ne me disent pas, non — ça s’appelle la « troisième oreille » —, j’écoute ce qu’ils ressentent. Hier, représentation exceptionnelle — ils ont osé le combat de stars — , on va essayer de faire de même ce soir. Ce que nous savons, nous le savons de Shakespeare et de Tchekhov, la schizophrénie, vous connaissez ? Ce soir, dernière représentation de MANUEL DE LIBERTE, premier spectacle de la série LEÇON DE THEATRE ET DE TENEBRES, au théâtre du Point du jour, à 20h, 7 rue des Aqueducs, à Lyon (tel : 04 72 38 72 50). L’épisode prochain, LES ENTREPRISES TREMBLEES, aura lieu dans une semaine exactement. Ce matin, je distribue le journal composé par Gwenaël Morin — à partir de mon blog — sur le marché bio de la Croix-Rousse.
Labels: lyon