Saturday, December 01, 2012

Gender





« C'est un endroit superbe le vent y est soutenu il n'y a pas de rambardes pour s'accrocher il faut juste garder l'équilibre ... »

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« Si le Christ était mort sur une chaise électrique, tous les petits chrétiens porteraient une chaise autour du cou »



« Cette question du mariage gay m'intéresse en raison de la réponse qu'y apporte la hiérarchie ecclésiale. Depuis le 1er siècle après Jésus-Christ, le modèle familial, c'est celui de l'Eglise, c'est la Sainte Famille. Mais, examinons la Sainte Famille. Dans la Sainte Famille, le père n'est pas le père : Joseph n'est pas le père de Jésus, le fils n'est pas le fils : Jésus est le fils de Dieu, pas de Joseph. Joseph, lui, n'a jamais fait l'amour avec sa femme. Quant à la mère, elle est bien la mère mais elle est vierge. La Sainte Famille, c'est ce que Levi-Strauss appellerait la structure élémentaire de la parenté. Une structure qui rompt complètement avec la généalogie antique, basée jusque-là sur la filiation : la filiation naturelle, la reconnaissance de paternité et l'adoption. Dans la Sainte Famille, on fait l'impasse tout à la fois sur la filiation naturelle et sur la reconnaissance pour ne garder que l'adoption. L'Eglise, donc, depuis l'Evangile selon Saint-Luc, pose comme modèle de la famille une structure élémentaire fondée sur l'adoption : il ne s'agit plus d'enfanter mais de se choisir. A tel point que nous ne sommes parents, vous ne serez jamais parents, père et mère, que si vous dites à votre enfant « je t'ai choisi », « je t'adopte car je t'aime », « c'est toi que j'ai voulu ». Et réciproquement : l'enfant choisit aussi ses parents parce qu'il les aime. De sorte que pour moi, la position de l'Eglise sur ce sujet du mariage homosexuel est parfaitement mystérieuse : ce problème est réglé depuis près de 2000 ans. Je conseille à toute la hiérarchie catholique de relire l'Evangile selon Saint-Luc, ou de se convertir. »

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A caballo regalado no se le miran los dientes



Je crois que c’est Paris que vous habitez. 
J’ai fini par quitter l’hépatite A pour une maladie moins noble, celle de tout le monde en ce moment, la crève dure et crève que m’ont passée les garçons, au moins l’un de tous, tout le monde l’avait (je ne voudrais pas donner des noms)... La question de faire des tests pour des maladies invraisemblables (et nobles) ne se pose plus. Je suis affalé au lit dans la misère old-fashioned déjà vue déjà vécue...
Je voudrais l’antidépresseur de Clément, ça le met dans un état euphorique et drôle, — brillant, — il a l’air d’un jeune riche de la jeunesse dorée en vacances. Il dit que ce n’est pas seulement cet antidépresseur, mais tout un tas de gens et de thérapies qu’il fait en ce moment. J’ai retenu l’acupuncture avec le docteur Cludy à Bréguet-Sabin (60, rue Saint-Sabin) au 01 43 38 72 66. Mais j’ai noté aussi le nom de l’antidépresseur : le Séroplex. « Le Séroplex, ça te lance la sérotonine », expliquait Geoffroy avant de sombrer, de tomber littéralement sur place comme s'il avait eu sa dose — ça aussi, admirable ! On le couvrait de vêtements et de couvertures pour la nuit : d’une seconde à l’autre, il n’était plus là, sdf en position drapée, encartonnée. Geoffroy qui nous avait raconté sa rencontre amoureuse, à Saint-Etienne, la rencontre de l’homme avec qui il est — et qui avait développé le devenir de cette histoire en disant : « Que ça commence mal ou que ça commence bien, je sais que j’ai rendez-vous avec le plaisir *. » Il ne disait pas « orgasme », mais il parlait comme à « Aujourd’hui Madame » — ou alors on l’imaginait à la télé du matin (comme cette émission n’existe plus). Audrey Vernon écoutait cette histoire émerveillante qui était en plein dans son domaine de prédilection mais qui la déportait sans doute de sa tragédie personnelle. C’était joli de voir son intérêt. Moi, l’histoire de Rondeau me rappelait celle de La Bocca del Lupo que Jeanne Balibar m’avait montrée — et apprise pour le spectacle 1er avril. Une transexuelle camée qui rencontre le grand amour dans une prison. Quelqu’un me disait que Gabriel Orozco a une maison sur la côte pacifique du Mexique (avec une piscine en forme de conque) (taillée dans la roche). Je projetais de lui écrire un mot pour passer (alors que je ne le connais pas — je disais : « Au Mexique, c’est pas comme ici, les relations sont plus simples, plus vraies. ») J’avais eu plusieurs idées de spectacle : Werther, à La Java, avec des travelos. Un autre spectacle avec uniquement des gens très laids et, pour finir, parce que je regardais maintenant un montage du premier épisode de Lost sans les personnages, uniquement l’île vide avec le « dramatisme » de la manière de tourner, — un spectacle, encore à La Java, sans personnages visibles, uniquement du son et de la lumière un peu comme j’avais fait au TCI, mais, là, avec Jeanne Monteilhet qu’on entendrait chanter, qu’on croirait peut-être apercevoir (comme si elle était dans la même pièce sans qu’on la voit), mais qu’on ne verrait effectivement jamais, idéalement sans qu’on s’en aperçoive comme ce film où l’on voit Michael Lonsdale toujours de dos sans que cela soit appuyé, de telle sorte que, pour ma part, en tout cas, je ne l’ai remarqué que presqu’à la fin du film, qu’on ne l’avait jamais vu de face. A déjeuner, Yuval (malade comme un chien : allez, je dénonce !) me montrait encore une fois son scénario et je recopiais des phrases comme : 
« Notre héros entre dans les « terres familières et inconnues de la solitude » et commence le dialogue pré-historique entre l’homme et Dieu : « Pourquoi ? » » 
Ou bien : 
« Un beau jeune homme s’approche... Maman aurait approuvé si elle avait su que la vie ne vaut d’être vécue qu’avec de l’amour dans le cœur et dans le slip. » 
Mais Geoffroy, comme souvent dans un état d’extra-lucidité, avait dit le meilleur. C’était pour une définition de l’amour : 
« Moi, je dis que c’est entre être bête et être. » 
Oui, c’était la meilleure définition de l’amour que je connaisse ! N’est-ce pas Audrey que tu valides ? 

(Tu étais déjà partie avec tes bébés tigres...)






* Je m'aperçois aujourd'hui qu'il s'agit du slogan d'une publicité pour je ne sais quoi, du beurre, on dirait, ou des biscottes : « vous avez rendez-vous avec le plaisir ». Comme tout bon travelo qui se respecte, Geoffroy Rondeau puise ses sources dans la culture straight.

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Regardez-moi dans les yeux













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Le Sculpteur


« Everyday you have to abandon the past or accept it and then if you cannot accept it you become a sculptor. »

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