Monday, May 21, 2018

V isage d'un vieillard


A 13h15, dimanche de Pentecôte, le poissonnier me dit : « Tu veux pas manger avec ma femme ? ça me fera des vacances ». Je lui fais répéter (et sa femme est là) et je (leur) dis que ça me fait penser à quelque chose, mais je ne dis pas quoi. Ça me fait penser que Marguerite Duras m’avait demandé, au sortir de la Cinémathèque (je n’avais même pas le permis, je n’étais pas majeur) : « T’as pas une bagnole ? j’en ai marre de Yann ! » Ça me faisait penser aussi à « Il n’y a pas de vacances à l’amour, il faut le vivre etc. » (chercher la citation). Et aussi à une autre scène similaire chez un autre poissonnier, là, de la rue Montorgueil, près de chez Claude Régy, qui, lui aussi, avait charrié sa femme un peu replète, une fois, devant les clients — il disait que si elle faisait du stop, personne ne la prendrait — et je me souviens de la réaction de Claude Régy : l’étonnement de cette méchanceté.

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M DMA



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L ’Ecriture du paysage


« Son grand problème — on en a souvent parlé —, c’est : pourquoi la langue ne peut-elle pas exprimer le paysage ? Ça l’intéresse de plus en plus. Moi aussi, l’écriture du paysage me fascine, je cherche à comprendre pourquoi ça ne marche pas. Alors lui essaye d’y parvenir. Par exemple dans Versuch über den geglückten Tag, la grande courbe que dessine le RER quand il va à Meudon, c’est immense, comme s’il absorbait Paris complètement. La plaine, là, qui vous coupe la respiration, littéralement, maintenant il y a des immeubles, mais avant on voyait cette espèce d’immense surface qui allait jusqu’à Argenteuil. Tout à coup, c’était haut… C’est cela qu’il veut écrire, mais il n’y arrive pas parce que la langue manque. C’est cela son évolution. Sa langue devient à la foi de plus en plus concrète et de plus en plus inusitée. » 

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M a moitié


« Je remarque que le langage produit habituellement du sens ou bien du non-sens. La poésie, au contraire, ne craint pas la « moitié de sens » »

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(R erun)



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S .Thala


C’est toujours la question du « double royaume » (Doppelbereich, en allemand), c’est-à-dire du royaume ou vie-et-mort s’entre-appartiennent, exprime très bien Dominique Fourcade — après Georges Bernanos (de mémoire, si souvent cité) : « Il faut arrêter de parler du monde des vivants et du monde des morts, il y a le royaume de Dieu et nous sommes dedans » — ou après Marguerite Duras, ce qu’elle m’avait dit : « Tu veux que je te dise la plus belle phrase que j’ai écrite ? — Ah ben oui. » C’est dans L’Amour, c’est quelqu’un qui demande : On est où ici ? et l’autre répond : Ici, c’est S.Thala jusqu’à la rivière. Et après la rivière ? dit le premier. Après la rivière, c’est encore S.Thala.

« il y a un moment pour tout il n’y a un moment pour rien »

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