Friday, November 19, 2010

Homo sapiens












Table de la cuisine. Victor a reçu un mail de son ex. Hier, on a regardé Loulou (de Pialat). On rédige les annonces.



Jeune homme, 25 ans, célibataire
Homme des bois…
Priapique…
Metteur en scène
Bien membré
Homme 25 ans, bien membré et metteur en scène, tendance romantique, mélomane, vivant à la campagne, travaillant sur Paris (travaillant à l’international) cherche (préfèrerait pas une actrice) femme entre vingt et trente ans. Ça exclut Leïla... Entre dix-huit et trente-deux alors
En vue de mariage (gothique)
Vivant en Bourgogne (à 1h de TGV), belle maison, maison bourgeoise fin XIXeme, ancienne cure, centre du village, jardin, église, cimetière, château d’eau
Artiste bien membré. Ni macho ni féminin
Pas macho
Goûts musicaux : fan des Smiths...
The Smiths, And Also The Trees, The Cure, John Cage, Anne Clark.
Idéal pour Parisienne aimant le vert
Chef de groupe, chef de horde, chef, pouvoir et détresse. Relation sérieuse et sexuelle. Un peu comme dans Loulou ? Un peu comme Beau-père, de Blier
Centres d’intérêt : la cuisine et le jardinage. Les longues matinées d’hiver au lit. Maison chauffée (double vitrage). Les années quatre-vingt. Manchester années 80. Collection de vinyles. BX d’occasion. Si c’est une comédienne, pas type comédienne (pas genre comédienne), pas une théâtreuse. Théâtreuse s’abstenir sauf exception.
Idéal pour Parisienne malgré elle. Faut qu’elle vienne ici. De préférence milieu non branché – mais pointu, pas plouc du coin, pas branchouille : « Je connais des stars, j’ai fait ci, j’ai fait ça… » Une fille simple qui sait que, la vie, c’est une soirée au coin de la cheminée, au coin du feu, et un bol de thé
Enfants non envisagés pour le moment. Jolie, jolie fille, ça il faudrait mettre aussi. Boudins, moches s’abstenir
Macho relatif
Jeune macho. Rêveur. Puissant
Jeune homme malin. Libre. Métaphysique. Déjà tête et sexe (manque le cœur) cherche la jeune femme qui lui donnera un cœur
(Et jolie)
Pas forcément une artiste mais quelqu’un qui a une sensibilité avec ça, un lien avec ça. Pas une banquière, mais une administratrice (de compagnie), pourquoi pas ?
Mystérieuse ? Pas mystérieuse
Théâtreuse s’abstenir sauf très grande beauté
Aime le vin (mais pas « la vie ». « L’amitié » : non)
Féminine candeur
Pragmatique ? Non
Jeune singe sexy ? Ah, non !
Jeune homme sexy...






« Tout peut arriver dans la vie et surtout rien. »
Jeune homme sexy, libre, métaphysique, metteur en scène malin, rêveur, bien membré, tête et sexe, tendance romantique, mélomane, vivant à la campagne, ancien presbytère tout confort (double vitrage), grand jardin, idéal pour Parisienne « malgré elle » (à 1h de TGV), centres d’intérêt : cuisine, jardinage, les vinyles, les longues matinées d’hiver au lit, le vin rouge, les petites routes de campagne, goûts musicaux : The Smiths, And Also The Trees, The Cure, John Cage, Anne Clark, Alain Bashung, mais aussi Jean-Jacques Goldman, cherche la jeune (et jolie) femme qui lui donnera un cœur, relation sérieuse (et sexuelle), fille simple, souple, pop, féminine, type années 80, libre, sensibilité artistique (mais pas « la théâtreuse »), entre vingt et trente ans, belle et heureuse, évidemment passionnée, solitaire et souriante, concrète.


« Mais la fille qui répondra à cette annonce n’est sûrement pas le type que je recherche », dit encore Victor avec une ambiguïté que je lui révèle.






La secrétaire de mairie appelle déjà...
Elle veut écrire un article dans le bulletin municipal. « Ça va pas vous gêner ? » « Du nouveau à la cure : l’arrivée de Victor et sa bande... » Du coup, Victor (devant tant de prémisses, de prodromes) s’en va faire « un peu d’guitare ». La vie s’ouvre à nouveau devant lui. Il a une belle voix et la maison résonne bien, comme un disque. Il chante en anglais…

Qu’est–ce qu’ils ont besoin de rêver, ces jeunes…
Va falloir qu'on rédige la mienne, d'annonce. Y a du taf...
(J'pourrais p't-être demander à P. d'm'aider. Il m'connaît bien...)






Ce soir, à table, Victor me demande de rajouter son numéro de téléphone.

06 71 88 63 55

Voilà qui est fait. Et on parle ensuite de « mon » annonce. Il me fait remarquer avec justesse que, si c’est sur mon blog, j’ai pas besoin de me décrire, y en a déjà bien assez, que je n’ai qu’à m’en tenir à la formule : « Je cherche une femme. »
Il voulait même que je fasse un spectacle sur ce sujet (et ce titre) qui réunirait des comédiennes « dans une visée real life. T’auditionnerais des femmes pour un projet sur le fait que tu cherches une femme. Les représentations devraient permettre au fur et à mesure de trouver la femme qui te va… »
Mais si je n’ai pas besoin de me décrire, j’ai quand même besoin de décrire la femme que j’espère (y compris pour l’audition). Jeune, belle, comme de la crème bourguignonne qu’à l’instant Victor... Ce qui le fait rire parce que c’est « la crème des pédés », ou même « la crème au sperme des pédés » qu’on achète en même temps que les œufs, les fromages, parfois des poulets à un couple d’homosexuels style Alain Guiraudie.
Cherche une femme-femme
Cherche une femme-enfant
Pour une relation sexuelle (pas juste une bonne amie) – Oui, ben, on aura compris que je suis pas pédé, quand même !
Une fille si possible qui n’aurait pas lu le blog (pour le mystère) ou assez intelligente pour ne pas s’intéresser au blog. Concrète, quoi !
Une artiste ? Pas forcément – mais où rencontrer les non artistes ?
Quelle genre de vie ?
Il faudrait qu’elle ait de l’argent. Les beaux quartiers… Ou pas d’argent du tout. On louerait une maison à la campagne. Et on ferait des enfants. Et on vivrait avec le RSA. Ou sa fortune. Si, ça pourrait être une comédienne. Mais alors très douée et très belle (sinon c’est trop dur…)

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Jean-Biche se pose des questions

Jean Biche November 19 at 11:27am Report
J'espère que tu vas bien ?
Tu penses toujours à nous à Bruxelles ? héhé

Dis-moi je viens t'embêter à propos d'un sujet assez inutile et affligeant, mais si jamais tu as une idée...

Voilà ma tête actuelle, les cheveux poussent ainsi que la barbe... Je ne sais pas me décider entre les couper ou laisser encore pousser.

Et puis j'ai pensé à toi :) Je me suis dit qu'avec un peu de chance tu avais plus d'idée que moi à ce sujet. Et si tu me préfères avec plus de toison ou non pour avril, je veux bien commencer à cultiver le bazar (ou pas).

Donc voilà dis-moi ce que tu en penses, et j'aviserai en fonction :) Je t'embrasse,

Jean-Biche.



Yves-Noël Genod November 19 at 11:48am
Ah, moi, J'ADORE les poils, alors, plus y en a, mieux c'est. (Idéalement les hommes pourraient être couverts de fourrure.) Et puis ça peut toujours se couper plus tard si tu as la force de garder la friche... T'es trop mignon ! Oui, Bruxelles ! Y a une date maintenant, c'est le 1er avril. Je t'embrasse aujourd'hui de Bourgogne

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« Ce n’est pas difficile de trouver la place de la caméra. Il n’y en a qu’une possible, c’est donc forcément la bonne. »

« Peur, fatigue, c’est pareil : la peur fatigue, la fatigue est signe de peur. »

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Cherche des danseurs pour un spectacle intitulé

Le Rien et le vent

(essai sur la danse)



Mon bleu baudet

(essai sur la danse)

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Définition du théâtre

« (...) dès que l’imagination actualise ses images, le centre de l’être perd sa substance de malheur. »

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L’Embuscade véritable

« Je le revois, maigre comme un loup dans sa blouse noire… »

« Nous allions donc dans les calmes avenues… »

« Nous sommes engourdis d’oisiveté. »

« Le travail manuel est l’étude du monde extérieur. »

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Mon monde, mon visage

« …en essayant d’avoir une toute petite anticipation mais pas… jamais très lointaine pour garder le plaisir de la découverte… »

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Le Sketch

« Le meilleur gouvernement est celui qui ne gouverne pas du tout. »



(Cliquer sur le titre.)

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Is that all there is ?

Je lis à travers tes yeux, à travers ta vie, à travers la résonance de ton cerveau et ce n’est pas déplaisant – c’est plaisant – et c’est une manière d’être au monde – on pourrait le faire avec chaque homme – comme Jésus – fils de Dieu – mais déjà avec toi – et avec elle – , c’est le royaume de Dieu. Une part du royaume de Dieu, est-ce le tout ? Oui, une part du royaume de Dieu, c’est le tout. Ça va bien de le dire.

Les épaules et la place de la respiration – et la non-violence – et l’acceptation de la mort – et lire les sages – Jésus – Bouddha…
Le froid de la vraie région, de la vraie saison ; la toux – et la place de la respiration.

La foule fantôme.

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Ce qu’Internet empêche

« …se rendre invisible ou visible seulement dans les moments propices de complicité avec Dieu ou quelques anges audacieux. »

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« J'oppose les morales impressionnantes à une morale impressionniste. »











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Quelle courte journée !

« On ne peut pas tout de suite écrire, changer en un livre la matière de sa vie, ce qui est souvent le défaut des professionnels de la littérature. »

« Etre deux, se parler deux à deux était selon eux – selon moi aussi, il m’ont appris cela – la seule façon de se comprendre, de s’entendre, d’avancer, de réfléchir. La formule de cette relation était : « Chacun sa réception. » »

« J’étais un solitaire, voulais le demeurer, et rétrécir le champ des possibles me devenait de plus en plus impossible. »

« …d’une insolente et insolite beauté. »

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Le Lieu du meurtre (le chantier)

« Temps de cerveau disponible », je pensais en regardant le spectacle qui me demandait ma disponibilité. Je n’y arrivais pas des masses, mais je suivais cette histoire. Le type était sur un chantier, il avait tué un Turc. Quand il avait tué le Turc, j’avais failli l’insulter, lui et l’acteur (j’étais au premier rang, de plain-pied). Puis je m’étais calmé, mais j’avais décroché. A présent, je n’avais plus que ce bout de phrase dans la tête, « temps de cerveau disponible ». Le type avait le genre entre Raphaël Marre et Georges Bush, sans que j’arrive à déceler s’il jouait très bien ou s’il était vraiment fait comme ça. La bande-son était minimale et belle. Le type n’énonçait que la moitié des dialogues, juste ses phrases. C’était juste, en un sens, assez gonflé...

Français de hasard

«Je ne suis pas un citoyen et je ne veux pas le devenir. Le devoir par rapport à son pays, ça n’existe pas, il faut le dire aux gens, aucun. On est des individus. Je ne me sens aucun devoir à l'égard de la France. Pour moi, elle est un hôtel, rien de plus.»

« Celui qui a été ne peut plus désormais ne pas avoir été. Désormais, le fait mystérieux et profondément obscur d’avoir vécu est son viatique pour l’éternité. »

« Si je range l’impossible Salut au magasin des accessoires, que reste-t-il ? Tout un homme, fait de tous les hommes et qui les vaut tous et que vaut n’importe qui. »

« (…) ni Jeanne D’Arc ni le vase de Soissons ni Bertrand Du Guesclin ne coulaient dans mes veines, et les symboles des gloires françaises qui exaltaient tant de Gaulle enfant, « nuit descendant sur Notre-Dame, majesté du soir à Versailles, Arc de triomphe dans le soleil, drapeaux conquis frissonnant à la voûte des Invalides », ne me lestaient pas, ne m’assujettissaient pas. J’étais dedans et dehors en France (…) »

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