Wednesday, February 19, 2020

Merci ! 
J’ai montré aussi un extrait de Vénus & Adonis... Qu’est-ce que j’aurais aimé voir cette pièce... je crois que c’est une de mes préférées de toi. 
Ils t’ont adoré. 

Ah oui, dis-donc ! Tous ces trous, c’est parce que je n’arrivais pas à apprendre le texte — mais je vois que, quand je renonce à cet effort, c’est moins bien… C’était un spectacle avec deux acteurs sublimes, Kate et Felix, mais ils m’avaient demandé d’y être aussi, alors j’avais rajouté ce monologue au début du spectacle…
Je t’embrasse, t’es gentille, 
Yvno

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R atez-vous


« Vous êtes l’homme que j’aurais voulu être si j’avais dû rater ma vie. »

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Au restaurant, il m’apprend l’art du cabotinage, la question du rythme : « Quand c’est beau, ça doit pas être intelligent, quand c’est intelligent, ça doit pas être beau, faut pas deux effets à la fois ».

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Tiens, Yaïr, je retrouve deux assertions, je ne sais pas si je t’avais transmises :
J’aimerais pas jouer avec un cadavre
J’aimerais pas (ou j’aimerais) jouer devant un public aveugle et sourd 
A bon entendeur, salut !
Yvno 
(J’espère que ta jambe va mieux)

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L es deux clowns (rerun)


Un petit peu de Zelda (Vanves)

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[i ntérieure]


« Au monde (sur terre) il n’y a pas de bonheur, mais il y a le (du) repos et la [de la] liberté [intérieure]… » 

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L es Ongles de pieds


Le politiquement incorrect par suggestions, allusions, non-dits. Tenez, je vous en fais un qu’il n’a pas osé faire sur scène le jour où j'y étais (qu’il fait d’habitude, je crois) ; il parle des maniéristes (depuis Michel-Ange) qui étaient majoritairement homosexuels — ce qui veut dire — pour Hector Obalk donc — qu’ils peignaient bien les hommes et mal les femmes : « Quand Michel-Ange doit peindre une femme, il peint un homme et il lui met deux seins » —, eh bien, le Caravage, quand il surgit à contre-courant, complètement à l'encontre, avec son réalisme, de ce qu’on appelle le maniérisme (oui, il faut que je parle aussi du livre d'Arnaud qu’il m’a offert), c’est le pédé cuir qui dit : « Arrêtez, les tarlouzes ! arrêtez vos « manières », ce qui m’intéresse, c’est les ongles de pieds sales ! » 

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J e vous laisse le choix dans la date


Alors, non à l'ultime question : pas le weekend prochain, c'est l'anniversaire de la coiffeuse. (Quelle idée, à son âge, de prendre un an de plus ! je le lui ai déconseillé, mais, bon, pauvre chérie.) Oui, Malo, ou Bâle, ce serait bien ! C'est beau, Bâle, et il y a des beaux tableaux, des Cranach et des Klee, il me semble me souvenir. Oui, je sais que tu accordes beaucoup de temps à ta passion des filles, mon bon et solide garçon ! Cette passion n'est pas sans lien avec celle que je te voue, nous le savons toi et moi. Baise autant que tu veux puisque ça me fait bander ! — et voyageons dans les trous ! (c’est triste, la grivoiserie…)

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L 'Ardeur


Bonjour, mais où trouver cette vidéo ?! 🙂
Oh ben, je sais plus, j'ai pianoté un max et je les ai trouvées. C'est 2 vidéos où il se branle et qu'il envoie à sa maîtresse, ça m'a excité
🙂 J'ai la flemme de pianoter autant...
Oui, et puis, maintenant, c'est devenu un délit qu'on ne peut pas ignorer. Pour moi, c'est un beau morceau de viande qui m'a rehaussé son auteur (de la branlette) de 0 à 100. Jusque là, il ne m'était apparu que comme le robot du mensonge, mais sa — non pas sa vérité, mais sa véracité m'a submergé). J'ai vu que vous écriviez, j'ai reconnu certains de vos titres (très bons), mais je ne vous ai pas encore lu et je le regrette. J’espère, un jour, je lis si lentement (quelle pitié alors que c'est si bon !) En ce moment, je suis dans un train, en première (car c'était moins cher) à la page 147 de Ada ou l'ardeur, de Vladimir Nabokov, et je vous demande comme ami

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L 'Age de Wild


« L'âge de Wild n'apparait pas clairement, mais sa propre mort le préoccupe, et il se met à « s'effacer » lui-même, du bout des pieds en remontant vers le haut, par la méditation. C'est une sorte d'auto-effacement qu'il s'inflige ainsi délibérément à lui-même. »

Ce qu’aurait dû dire Benjamin : « Je ne suis pas de bois » — car Benjamin est l’empereur de la langue de bois, le prince du mensonge, je ne l’ai jamais entendu dire quoi que ce soit de sincère — ainsi il aurait pu dire aussi : « Un peu de véracité ne peut pas faire de mal ».

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D es fleurs pour ce soir


Puisque je suis indécrottablement, coupablement dans Ada ou l’ardeur (au mépris de la bureaucratie et de mon avenir) (mais pas de ma vie et de mon amour, non), voici une autre définition de l’artiste (toujours IVRE, je vous le rappelle), disons page 238 de l’édition Folio (c’est toujours troublant que ces chef-d’œuvres à la valeur inestimable soient disponibles, distribués presque gratuitement...) : 
« — Qu’est-ce que c’est au juste qu’un artiste ?
— Un observatoire souterrain, répliqua Van du tac au tac »
L’ivresse permanente dans le travail et l’observation souterraine. Je vous dirai s’il me vient d’autres choses. Quant à la définition de l'artiste. Artiste, c'est ce que vous devez être, plus qu'acteur-actrice. Nabokov parle même ailleurs (page 302) d’« entrevoir la doublure du temps ». Pour ce soir (et les autres soirs), je vous souhaite INTELLIGENCE (tout ce que vous faites, vous savez — et vous communiquez — que c’est du trompe-l’œil — et plus vous le faites bien, plus c'en est) et CŒUR (pourtant la mystérieuse sincérité existe). 
Sinon une phrase de mon professeur de danse classique : « Savez-vous ce qu’un danseur doit faire quand il est incertain (de sa présence, etc.) ? — Faire semblant. » (Malheureusement je ne la retrouve pas dans ces fichus carnets à l’écriture illisible et gâchée, je suis obligé de l’inventer à moitié.) Allez, une phrase de Tchekhov (trouvée page 261 d’Ada) : « NOUS VERRONS LE CIEL ENTIER CONSTELLE DE DIAMANTS ». Sinon, pour la matière russe (bas de la page 254 et haut de l'alpage 255) : « une Marina repeinte, en perruque rousse, très éméchée, toute en larmes, collait des lèvres poisseuses de vodka aux cerises sur ses [celles de Van] mâchoires et ses autres parties non protégées, avec des démonstrations sonores en émettant des bruits maternels, gémissements étouffés, mugissements de tendresse russe. » Et encore, page 319, là, ce sont des effusions non plus avec la tante, mais avec le père au poignet velu qui « déjà tenait un verre d'alcool encore invisible » (toujours l'ivresse) : « tous les Veen qu’abreuvait la veine russe montraient dans leurs effusions rituelles une tendresse surabondante, alors qu’ils étaient quelque peu ineptes dans l’expression verbale de leurs sentiments ».
Croyez, chers amis, à ma tendresse surabondante. Quant à l'ineptie de l’expression verbale de mes sentiments, vous n'êtes déjà que trop au courant, 
Yves-Noël

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