Saturday, July 15, 2017

C ontact


Bonjour chers amis, 
Nous nous voyons (peut-être pas avec Martin) dans quelques jours, le 19. Il y a trois semaines, Olivier et Sophie m’ont proposé de faire avec vous ces deux soirées de début septembre, avec très peu de répétitions (Sophie essaye de voir si on peut quand même allonger un peu ce temps). Je voulais vous dire simplement que je me réjouis de travailler avec vous, de vous rencontrer, mais que je n’y connaissais rien et que j’avais zéro idée. Ça ne me dérange pas d’habitude d’avoir zéro idée, au contraire, j’en ai toujours beaucoup trop que je chasse impitoyablement de manière à ne « sculpter »  mes spectacles, pendant les répétitions, que d’après les lieux, les contextes et les interprètes, de ne fabriquer que du sur-mesure, comme de la haute couture, mais, là, il y a quand même extrêmement peu de temps, je ne vous connais pas (j’ai vu quelques extraits sur Youtube) et je ne connais pas grand chose au contexte, la salle est très bien, cela dit, je trouve. Il y a déjà pas mal de temps Olivier m’avait proposé le projet et j’avais commencé à rencontré Agnès (dramaturge) pour apprendre de l’histoire de l’Opéra-Comique, mais on avait assez vite laissé tomber parce que le projet ne semblait plus à l’ordre du jour (celui du Proust aux Bouffes du Nord avait pris la place). Ce qui m’avait intéressé dans ce qu’elle me disait, c’était de découvrir que les rôle des grands (mémorables) ou des moins grands opéras créés à l’Opéra-Comique avaient été taillés sur mesure pour tel ou tel interprète, que la difficulté pour un autre d’y re-entrer (par exemple dans Don José de Carmen) était que le rôle avait été créé à partir des qualités très particulières, des capacités, disponibilités, de voix, de jeu et de physique de je ne sais plus quel est le ténor pour qui le rôle avait été créé. J’ai vu là la coïncidence avec ce que je prétends faire. Bon, tout ça pour vous dire qu’en tant que metteur en scène, je ferai absolument ce que vous voudrez, je ferai avec ce que vous amènerez et avec l’apparition de vos envies à ce moment-là de votre vie, c’est-à-dire dans quelques semaines à la fin de l’été. La difficulté pour moi ne sera pas là — ce sera probablement un plaisir entier de travailler avec vous, je serai le premier spectateur, non la difficulté est qu’Olivier veuille que je sois aussi interprète de cette soirée, et donc que là il faudra quand même que je travaille ! que je vienne quand même avec une bonne idée (pour ma pomme), un costume, etc., que ça, ça ne va pas se faire tout seul — et que nous sommes en été et que je n’ai qu’une envie, comme tous les étés, c’est me balader dans le paysage de la France, de maisons en châteaux d’amis et avec un matelas dans la voiture pour m’arrêter aussi sur le bas-côté. Ma bohème. Bref, je n’ai pas du tout envie de travailler. J’avais pour moi aussi l’idée de donner à l’Opéra-Comique les Illuminations d’Arthur Rimbaud (je me suis aperçu que l’occurrence « Opéra-comique » y surgissait deux ou trois fois) (« La cascade sonne derrière les huttes d’opéra-comique »), mais c’est extrêmement difficile et il faudrait sans doute la grande salle pour y élever des fantômes aussi grandioses, peut-être pas une soirée « légère » de « cabaret » dans un foyer. (Je n’ai pas d’ego en tant que metteur en scène, mais j’en ai malheureusement un — et il le faut bien pour supporter de monter sur scène — en tant qu’acteur.) Le spectacle idéal, je l’ai vu hier matin. J’étais dans les alpages, dans le massif de la Chartreuse au-dessus de Grenoble avec un ami, grand soleil, la nature, la vie, l’air à son plus beau, comme un médicament, et, là-haut, dans le si vaste paysage qui résonne (et presque de ce vert surnaturel de L’Agneau mystique de Gand), les vaches si nombreuses, heureuses et libres, chacune avec une grosse cloche qui donnent ensemble un concert sublime. L’enregistrement de ce concert et sa diffusion en ville dans une salle de théâtre transformée en grotte, avec le paysage de la lumière ou, peut-être, encore mieux, diffusé dans le noir total, voilà un spectacle parfait (un que j’aimerais voir) et qui dit quoi ? la communauté et le hasard. Musique du hasard. Mais ce n’est pas du tout ce que nous ferons. J’attends vos idées. Ici, à Marseille, à Avignon où je vois des films, des spectacles, je verrai des choses moins belles, moins hasardeuses, mais j’aimerais garder la disponibilité (de perception) que j’ai eu dans les alpages et j’aimerais que le rapide spectacle que nous allons élever ensemble éveille (le plus possible) chez le spectateur sa disponibilité à la perception du mouvement qui nous dépasse, celui de la vie, le mouvement des choses, quand les événements s’enchaînent et nous dépassent,  et « la musique amène toujours cette dimension-là qui est pour moi l’inconnu », disait dans une rencontre un cinéaste algérien d’un très beau film que j’ai vu ici, hier soir, à Marseille. Pardon, je ne me relis pas, ce mot juste pour prendre contact et vous redire mon excitation à vous rencontrer (et ma faiblesse, etc.) Ci-dessous quelques liens vidéos sur mon travail. Au plaisir, 
Yves-Noël

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« Pour la première fois, raconte ce matin « Le Temps », une expérience réalisée par des chercheurs américains allemands et suisses confirme, par imagerie cérébrale, que la générosité et le sentiment de bonheur sont bien associés dans le cerveau. Bien évidemment cette idée va à l’encontre de la pensée dominante en économie, selon laquelle tout comportement généreux représente un coût pour l’individu (puisqu'il dépense ses ressources pour les autres) alors que la poursuite du bonheur est considérée comme la recherche d’un gain. Mais, dès-lors, si aider les autres nous rend tout simplement heureux, pourquoi ne pas imaginer qu'aider la planète modulerait, aussi, avantageusement notre sensation de bonheur ? »

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A vec mon ami montagnard


Guillaume Allardi

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