Friday, February 14, 2014

U n lieu où la folie est possible


C’est un homme, c’est l’oncle du peintre. Un jour, il est revenu du boulot, il a garé sa 2 CV près de la grange et sa 2 CV n’est plus jamais partie. Elle s’est dissoute avec la pluie, il ne reste qu’un tas de moteur rouillé. L’homme, maintenant, communique avec le monde par des choses qu’il met dans sa bouche, des bâtons, des tuyaux, des branches… Il a commencé un jour avec un couteau. On entendait un petit bruit sur une vitre, c'est en Bretagne, baie d'Audierne, un bruit de bec : c’était lui, dehors, qui regardait la télé à travers la vitre avec un couteau dans la bouche. La solution était trouvée. La solution artistique. Maintenant, l’instrument peut atteindre 7 m, il met des fourches pour le soutenir. Il place dans sa bouche un verre (essayez, c’est pas évident, il doit falloir de l’entraînement) et, à partir du verre, ces instruments cosmiques sans un son. Le peintre l’a appelé : « Le Maître des anges rebelles » Le peintre écrit 4 lignes pour présenter l’exposition : « Il y a un sujet, un homme dont on ne saura rien. / Il a épuisé en lui tous les poisons pour n’en garder que les quintessences. / Mais il a perdu le langage. Plus de mots. / A travers le regard, depuis la bouche d’ombre, il matérialise de la pensée. / Il est le Maître des anges rebelles, un primitif français. / Solde. » L’exposition est fabuleuse. Le bain, le don dans la couleur. C’est au 17-19, rue Michel Lecomte, une énorme porte cochère et à gauche dans la cour. Le peintre est exactement un ami, qq’un que j’admire plus que tout. Je me disais : Mon Dieu, faites que le spectacle des Bouffes atteigne, je ne sais pas, le centième de cette splendeur et je serai heureux ! Je bénis Dieu pour créer l’homme qui a la possibilité de la folie.

Labels:

L e Maître des anges rebelles


 Galerie In  Situ, Bruno Perramant, exposition jusqu'au 29 mars

Labels:

C’est sublime. C'est très connu, mais je ne l’avais jamais vu. Au début, c’est à pisser de rire. J’ai connu ces 3 personnes, mais je pense que même pour ceux qui ne les ont pas fréquentées, c’est drôle à peu près comme du De Funès. Et puis, ensuite, ça se détend et ça devient vivant et ça fini dans la splendeur, mot durassien, mais il n’y en a pas d’autre…

C hâteau



Labels:

P our les acteurs


« Pour les acteurs :
« C’est moi qui suis là. » Tous sont dans leur droit. — Continuer à jouer après les mots de conclusion. — Ironie fervente. »



« Entre où tu as envie et accorde-toi le soleil. »



Pièces de Peter Handke, L’Heure où nous ne savions rien l’un de l’autre et Par les Villages




« Joue le jeu. Menace le travail encore plus. Ne sois pas le personnage principal. Cherche la confrontation, mais n'aie pas d'intention. Évite les arrière-pensées. Ne fais rien. Sois doux et fort. Sois malin, interviens et méprise la victoire. N’observe pas, n'examine pas, mais reste prêt pour les signes, vigilant. Sois ébranlable. Montre tes yeux, entraîne les autres dans ce qui est profond, prends soin de l'espace et considère chacun dans son image. Ne décide qu'enthousiasmé. Échoue avec tranquillité. Surtout aie du temps et fais des détours. Laisse-toi distraire. Mets-toi pour ainsi dire en congé. Ne néglige la voix d'aucun arbre, d'aucune eau. Entre où tu as envie et accorde-toi le soleil. Oublie ta famille, donne des forces aux inconnus, fous-toi du drame du destin, dédaigne le malheur, apaise les conflits de ton rire. Mets-toi dans tes couleurs, sois dans ton droit, et que le bruit des feuilles devienne doux. Passe par les villages, je te suis. »

Labels:

E t quand la légende est plus belle que la réalité, on imprime la légende…


Je n’ai envie queue d’être amoureux, ce soir. C’est la Saint-Valentin et je regarde la télé. Je suis en retard sur tout, mais, je ne sais pas, gros paresseux je suis : je suis heureux quand même. Je suis heureux parce que s’est déclenché en moi, enfin devant moi, l’état que j’aime le plus au monde : voir le monde, voir la beauté, les spectacles permanents de la rue, la grâce de la pauvreté (surtout la pauvreté, mais pas seulement…) Quand je suis dans cet état, quand j’ai cet état, alors j’ai tout et je pense que ma vie va être jusqu’à la fin une partie de plaisir. Quand j’ai cet état, je pense que je n’ai plus besoin de faire de spectacles (c’est si fastidieux), non, tout est là, c’est la contemplation. Ça me le fait dans mon quartier fabuleux, La Chapelle, ça me le fait à Marseille… Le problème, je le sais, c’est que ça ne me le fait pas naturellement, ça me le fait juste quand j’ai un spectacle en train (en train de naître) ; c’est le regard pour faire le spectacle qui s’aiguise. Oh ! comme j’aimerais l’avoir ce regard toujours ! ainsi je n’aurais plus à organiser des spectacles — mais alors ? alors, je serais écrivain — ou peintre — musicien ? — mais je ne suis pas écrivain, pas musicien, pas peintre, je suis perdu, je suis seul, je fais des spectacles et c’est si fastidieux, les théâtres, tout ça, l’argent qui manque, les stratégies, tout ça, le public, etc., les ouvreurs… mais j’ai retrouvé le regard pour faire les spectacles alors je suis heureux et cette joie — pas d’autre mot : joie — cette joie va simplement se partager, rien de plus facile : la joie se partage. Quel dommage que la vie qui est le spectacle, je le perde le regard qui me le montre, le spectacle de la vie, quand je n’ai pas de spectacle à naître… Comment faire pour vivre ça, le scandale de la vie ?
« Il a tout ce qu’il faut là où il faut. »

Labels:

Malika Djardi
J'ai rêvé de toi et de Mohamed, c'était l'été je crois, il avait une afro gigantesque et tu le regardais danser devant la vitrine d'un magasin de fringue. Il roulait du bassin dans un survêt’ Tacchini, du genre



C'est joli. Il m'a écrit, mais il raconte pas grand-chose — et moi non plus... on est con...

Labels:

« J’suis complètement perdu, je recherche le chemin de l’amour. »

Labels:

C roire


Photo Jocelyn Cottencin

Labels: