Monday, March 25, 2013

Décider entre la peur et l’amour en 2321


Aujourd’hui, il a fait assez beau pour que la mouche sorte   .   Je ne suis pas sorti.



« De plus il me semble que la sexualité peut disparaître facilement chez l’artiste : ils se font l’amour à eux-mêmes en permanence. »



« « Tout s’est débloqué quand Lana m’a dit de jouer une âme et non un personnage », explique l’actrice. »

Faisons un rêve


Bonjour Luc Bondy,

Nous nous connaissons de loin, mais vous ne vous souviendrez pas de moi, nous nous croisions quand je dînais avec Marguerite Duras au restaurant Il Barone dans le XIVème. Depuis dix ans, je suis l’auteur de spectacles — entre la danse et le théâtre, souvent présentés dans des festivals de danse — j’en ai fait beaucoup, il y en a quarante-cinq. Notre amie commune, Dominique Issermann en a vu un la saison passée qui l’a bouleversée : elle est devenue ma plus grande fan et c’est moi qui en ait été bouleversé ! C’est d’ailleurs elle qui a eu l’idée que je prenne contact avec vous et m’a donné votre adresse. Je rêve depuis toujours de jouer à l’Odéon, au moins un soir, cette salle est si belle ! Mais il y a un rêve peut-être plus abordable pour vous et qui me réjouirait aussi, c’est la petite salle de répétition des combles de l’Odéon. Il y en a peut-être deux, je ne sais plus. Nous en utilisions une les derniers mois de l’école d’Antoine Vitez quand il a été nommé de Chaillot à la Comédie Française. Je pense que je pourrais faire qqch de très beau dans cette salle, de très happy few, bien sûr, presque secret. J’aurais aimé vous entretenir plus longuement de ce que je fais puisque vous n’avez rien vu. Si vous aviez un mail, je vous enverrais des liens pour des vidéos courtes et très belles de quelques-uns de mes spectacles créés la saison dernière. Vous verriez immédiatement. Celui qu’a vu Dominique a été donné à la Ménagerie de verre en mars dernier avec neuf comédiens dont Jeanne Balibar, Valérie Dréville, Marlène Saldana... Il s’appelle Chic by Accident et a été classé dans les meilleurs spectacles de l’année 2012 par l’un des critiques des « Inrocks ». Le second qu’a vu Dominique s’est joué au mois de juin au théâtre du Rond-Point (avec encore Valérie Dréville, Marlène Saldana...) et s’est appelé Je m’occupe de vous personnellement. Une chose, cette fois, avec du texte (tiré des romans d’Hélène Bessette), mais, pour profiter de la durée un peu exceptionnelle dans mon cas (vingt-deux représentations, plus les avant-premières), nous changions de spectacle tous les soirs, littéralement, textes et images... Bref, des « experiments », comme disait Marguerite Duras... Bulle était là, un soir...

Bien à vous, avec amitié,

Yves-Noël Genod

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Spécial dédicace


Oh, là, là, cet article spécialement pour Fanny ! Monsieur X. Monsieur X — comment ça s’est passé ? Faut-il que, pour les autres, je resitue ? Monsieur X est l’homme qui m’a obtenu l’immense appartement de l’avenue Foch où j’ai pu tourner  ce projet érotique dont vous avez vu — et vous verrez encore — le déploiement des photos et des vidéogrammes, ici-même. Monsieur X m’a invité à déjeuner près de l’ambassade d’Israël, là, dans le triangle d’or, près du rond-point des Champs-Elysées. Dans le restaurant, il faut montrer patte blanche. Qui venez vous rejoindre ? Monsieur X. Ah, très bien, il vient d’arriver... (ce n’est donc pas pour une livraison...) Donc on parle de la suite des choses, de ce projet appelé — nom de code, nom de guerre — Avenue Fuck. Il connaît une galerie, Anne de Villepoix (où il y a, en ce moment, une expo d’un très bon peintre allemand, Sven Kroner, lui n’a pas aimé, moi beaucoup). Il me dit beaucoup de choses que je prends en note car monsieur X est intelligent. Par ex, ce qui est intéressant pour ma situation actuelle : « Il y a tellement de projets dont on profite dans la vie en tant que projets. » « On ne souligne pas assez la jouissance liée au projet, à la perspective. » Et il m’apprend un mot qu’employait Chateaubriand : « futurition ». Ça veut dire un peu « anticipation », le fait de se projeter dans le futur. Je lui apprends à mon tour un mot qu’il ne connaissait pas. Le mot « fruition » qui veut dire à peu près « jouissance », l’action de jouir de qqch. Montaigne : « la fruition de la vie ». Bref, tout cela se passe dans de bonnes conditions. Il m’apprend aussi un terme du monde des affaires, dont je parle maintenant parce que je ne sais pas quand je pourrais en avoir l’occasion  : le « benchmarking ». Il s’agit de l’étude systématique des best practices dans le domaine du business, du repérage des meilleurs procédés ; en gros (en clair), il s’agit de piquer aux autres leurs meilleurs idées ; ce que faisait Picasso au dire de Jean Cocteau (« Quand Picasso visite les ateliers, mettez tout sous clé »), ce qu’ont fait les Japonais pour devenir ce beau pays amoureux de la France.  Ça, c’était l’introduction, mais c’est pas ça qui va intéresser Fanny. A un moment, je fais allusion à DSK. Quoi de plus banal dans un déjeuner en ville, n’est-ce pas ? Puis je parle du livre de Marcela Iacub (on se souvient que j’aime beaucoup ce livre). Et je dis, puisque Monsieur X m’a reçu en m’offrant un livre qui a l’air très amusant : Vous pouvez être ce que vous voulez être, chez Phaidon (un livre sur la réussite professionnelle) (nous en reparlerons), je dis : « Oh, j’aurais dû te l’apporter ! » Monsieur X me répond : « Je ne le lirai pas. » Et, comme je m’offusque... Monsieur X ajoute : « J’ai des raisons personnelles pour ça. » En fait, Monsieur X a été l’amant de Marcela Iacub, voilà ce que je voulais dire (à Fanny de Chaillé), je n’en dirai pas plus, voilà c’est fini, my lips are sealed comme on dit dans Absolutly Fabulous. MY LIPS ARE SEALED *.



Je remarque qu’il y a qq jours, je dînais avec une maîtresse de Mick Jagger et qu’aujourd’hui je déjeune avec un amant de Marcela Iacub. Amis de province, vous ne connaissez pas les bonheurs de Paris (à part la pollution). Je comprends que vous nous enviez, je comprends votre détresse. C’EST ICI QUE TOUT SE PASSE (ou au Qatar). J’ai dit à Monsieur X que je l’estimais déjà beaucoup, mais que cette révélation me le faisait encore grimper. J’avais toujours eu un peu peur qu’il m’annonce un jour des choses pas avouables, un peu ringardes, du genre, en effet, j’ai été l’amant de Carla Bruni (comme Mick Jagger), mais Marcela Iacub ! Alors, là, surtout à cette période, on ne peut pas être plus...






* Si, un détail : lui aimait beaucoup son petit chien. 

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L'Amour

La Saveur du réel


           Il marchait sur un pied sans savoir où il poserait l’autre. Au tournant de la rue le vent balayait la poussière et sa bouche avide engouffrait tout l’espace.

                Il se mit à courir espérant s’envoler d’un moment à l’autre, mais au bord du ruisseau les pavés étaient humides et ses bras battant l’air n’ont pu le retenir. Dans sa chute il comprit qu’il était plus lourd que son rêve et il aima, depuis, le poids qui l’avait fait tomber. 






 (Pierre Reverdy.)

The Net of Moon



Impact of these splendid
                things
upon the appropriate sense
How refuse to meddle with it, throw it away, play
to hide our passion in the dance of that moon
        upon the small waves, how come to it hugely
        erected and keep, we tell ourselves, a just balance be-
tween the emotion and the motion of wave on the bay, the
leap of the dolphin in our dreams, accompanying us home?

Hello moon.


From the Mary Murray's upper deck


the wind is stiff in our faces


                                                Another spring as warm

                                                10 days earlier
                                                the moon is still out

another year falling across its face so slow-

ly, so flatly the motion of wave as I do
fall back astonished, take my glasses off, the shore lights
so close,
fuzz to myopic eyes sting in wind, the
tide is full, he said, the moon lies fair upon the straits.
Let me tell you, let me tell
you straight, strait and very narrow indeed, encloses

Lights white

or red mark the
bell buoy's
clang against the dark bay
over it, over    .     it    .    The tail
of a Brooklyn ferry disappears behind
an anchored tanker, fail,
I fail to see and put glasses back on,
I fail
to     .

Laughter along the lift of deck,

lovers stand at the rail, close on
From the rail we see
fire-glow from the interior of the
island, smoke-smell drifts out
across the lower
                              bay,
to us, ten days later, a year gone,
            burnt across a bright face
that looks like it's been chewed on,
                          but will not die      .

The quarter-moon glints on the water

                nailed, nailed on the sky

Goodbye moon      .







(Paul Blackburn.)   

« Pourquoi me réveiller 
ô souffle du printemp ? 
Pourquoi me réveiller ? 
Sur mon front je sens tes caresses, 
et pourtant bien proche est le temp
des orages et des tristesses!
Pourquoi me réveiller 
ô souffle du printemp ?

Demain dans le vallon
viendra le voyageur 
se souvenant de ma gloire première
Et ses yeux vainement
chercheront ma splendeur.
Ils ne trouveront plus que deuil
et que misère ! Hélas !
Pourquoi me réveiller 
ô souffle du printemp ! »

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grandir / abolir



il n’y a pas, dans le creux de mon samedi, il n’y a pas — qu’est-ce qu’il n’y a pas ? il n’y a pas la nourriture que je désire, il n’y a pas de sucre ou de fruits secs ou qqch comme ça . de « dessert » . les desserts, je ne peux plus en manger . il y a une mouche, depuis qq temp, qui habite avec moi . qui vit sa saison chez moi . il ne fait pas encore vraiment chaud dehors, alors elle reste et, vu qu’elle est unique, je ne vais pas la chasser . j’écris comme l’adolescent dans le spectacle de François Stemmer que je n’ai pas beaucoup aimé, cela dit, mais François me demande d’écrire sur son spectacle, alors, voilà, c’est ce texte . disons que je désire écrire comme l’adolescent dont les textes étaient projetés sur le mur, et ça faisait un peu peur parce qu’il n’aimait que Rimbaud et Bowie qu’il trouvait beaux et je voudrais, moi aussi, ne faire qu’aimer Rimbaud et Bowie et écrire des textes un peu sales . des textes qui ne pourraient jamais avoir plus de public qu’un mouchoir de poche . je veux dire que l’ensemble du public et de ces poèmes — qui n’en sont pas — tiendrait tout ensemble dans l’espace d’un mouchoir de poche . mais on m’avait compris . et dans le creux de mon samedi, c’est ainsi que je vis, c’est ainsi . en quelque sorte . certes la nourriture me manque, celle que je désire, mais pour ce qui est du passage du temp, je suis comblé . le temp passe s par s et mn par mn. je lis des vrais poèmes que je trouve, comme on fouille dans le sable, sur internet — puisque internet remarche dans mon après-midi douloureuse . ils sont en anglais, ils sont en espagnol, ils sont en italien et je suis comme l’adolescent dont je n’ai pas connu le visage, juste des bouts de texte, des bouts de rien, d’adolescence et sans argent . on ne dira jamais assez la splendeur de n’avoir pas d’argent . même si l’on a faim et que la nourriture est mauvaise .



je m’en fous, je suis un peu amoureux . de Thibault Lac . ainsi la vie est belle . j’aime tomber amoureux de gens qui me laissent la vie belle, les montagnes, les lacs, les souliers . en fait, tout est poésie . les abeilles, les potirons . j’en ai déjà parlé  et, oui, Bowie est beau et Rimbaud aussi . à quoi j’ajouterais Baudelaire . car « C’est beau... c’est Baudelaire » (une citation de moi-même) . « adolescence », quel mot subtil et léger ! « adolescent, ente . le nom est employé aussi au féminin et prend au masculin la valeur extensive de « jeune homme inexpérimenté, naïf » » . oui, mon adolescence . avec la mouche du samedi . chantez les sans-papiers et les désœuvrés !






dans ce texte que j’écris encore alors que je l’ai fini, je touche mes dents et je pense à Bébé qui a de belles dents de tigre . je veux dire : de petit tigre, mais on m’aura compris . de tigron, quoi . et je pense à ce que m’a dit Stéphane Bouquet : qu’il faut laisser des fautes dans les textes pour ne pas devenir facho . oui . non . 
« There is always something / to touch or feel or smell or see. »

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La Gauche


« En effet, j’ai tout entendu et j’ai tout lu. Dans « Le Monde », des éditeurs, libraires, attachés de presse, auteurs rédigent et signent des pétitions parce qu’une maison comme Stock, qui a édité Zweig, s’abaisse à publier ce livre infâme… Et le misérable, c’est moi. Et puis il y a ces auteurs, certains parmi mes auteurs, qui s’indignent parce qu’ils partagent la même couverture bleue que Marcela Iacub… Alors, je me suis demandé, et ça, ça m’a légèrement troublé : combien de signataires de droite et combien de gauche pour ce truc ? Et force est de constater qu’ils sont tous à gauche. C’est tout de même pénible. Mais évidemment, ils appartiennent à cette gauche qui, elle, a choisi le bon côté du flingue, à cette gauche des nantis qui tient les médias et l’édition. A cette gauche qui prétend savoir ce que c’est que la littérature, puisque la littérature, c’est forcément elle ! Des gardiens du temple, d’un mausolée… Ils me prennent pour un infiltré, ils n’ont pas tort, et ça, ça les rend dingues. Si j’ai adoré travailler avec Marcela Iacub, c’est parce qu’elle est tout le contraire. C’est quelqu’un qui n’affirme pas, qui adore changer d’avis, elle est en mouvement, comme tous les gens intéressants. Je lui ai dit : « Je ne veux pas la théoricienne », et elle a accepté. Elle a accompli un travail considérable. Elle a réussi un livre merveilleux, un grand roman fantastique, kafkaïen. Si on avait voulu faire un livre scandaleux et indigne, ce n’était pas compliqué, mais ça ne l’intéressait pas d’en écrire un, ni moi de le publier. »

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En je plante ou en riz

Parlo d’amor con me


« Non so più cosa son, cosa faccio,
Or di foco, ora sono di ghiacco
ogni donna cangiar di colore,
ogni donna mi fa palpitar
ogni donna mi fa palpitar
ogni donna mi fa palpitar.
Solo ai nomi d'amor, di diletto,
mi si turba, mi s'altera il petto
e a parlare mi sforza d'amore
un desio un desio ch'io non posso spiegar
un desio un desio ch'io non posso spiegar.

(...)

Parlo d'amor vegliando,
parlo d'amor sognando,
all'acqua, all'ombre, ai monti,
ai fiori, all'erbe, ai fonti,
all'eco, all'aria, ai venti,
che il suon de' vani accenti
portano via con sé
portano via con sé.

(...)

E se non ho chi m'oda
E se non ho chi m'oda.
Parlo d'amor con me con me.
Parlo d'amor con me ! »

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L'Essence de l'homme



Oui, lire dans son lit avec des couvertures sales une Vie de Callas et en pensant à Cachafaz, l’opéra, livret de Copi, commandé par Benjamin Lazar à Oscar Strasnoy, que j’ai vu dans l’après-midi. Sur le livre de la vie de Callas (En fait le Dictionnaire amoureux de l’Opéra), j’ai demandé aux amants de la pièce de me signer un autographe. Le travelo merveilleux, Marc Mauillon (baryton léger) qui joue Raulito comme si c’était lui car, en effet, quelle belle rencontre ! c’est lui ! Ô la façon qu’il avait, au pot de dernière, de tenir son macaron ! Tout un poème ! — Aussi beau qu’un poème de Paul Blackburn ! — Le macaron violet comme infiniment tenu, comme placé sur LE SOCLE DE LA BEAUTE. Comme j’aime les travelos ! Ce sont pour moi les plus grands artistes (je l’ai déjà dit). J’ai aussi fait signer mon livre à Lisandro Abadie (baryton basse) qui joue Cachafaz, le « métèque » (sang indien et africain mélangés) dont cette pauv'e fille de princesse des macarons de mes bas-fonds est amoureuse. Cachafaz explique aux hommes qu’il veut entraîner dans son affaire (tuer des flics pour les manger) de ne pas écouter les femmes qui craignent les conséquences, que la femme est riche et que l’homme est pauvre (la femme se sent riche car elle a toujours ses rêves de grandeur, mais, l’homme, dit-il, ses racines sont la pauvreté). Oh, mon Raulito et tes rêves de bonheur ? J’ai dit à Benjamin que j’aimerais bien revoir la pièce qui m’a enchanté. Je me croyais à Broadway dans cette salle très efficace du théâtre de Malakoff, loin et près de Paris. Prochaine étape : Amiens, le 2 avril. « Cachafaz, pourquoi es-tu si triste ? — Elle me quitte, l’inspiration. » 

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Le Geste


Régina Blaim
Bonjour, Tu as trouvé ta place pour Cachafaz ? J'y suis allé hier et c'était super. Tu ne dois pas te rappeler de moi mais on s'est croisé quelques fois à Paris ou Montpellier. Si t'as toujours pas d'invite, je peux te la payer si tu fais une facture à mon nom à condition que je puisse payer par tél au théatre. Mon tél c'est 0661644... Mon autre nom c'est Magali Brien 



Oh, ben, ça, c'est gentil, le mécénat ! Ça m'encourage à y aller... On va voir. Je vous tiens au courant !

Bon, c'était vraiment très gentil de penser à moi comme ça ! Ça m'a sauvé la journée ! Parce que j'étais plutôt parti pour ne pas y aller quand j'ai reçu votre mess — merde, je m'aperçois qu'on se tutoie ! je flotte à 15 000, moi ! — donc quand j'ai reçu ton mess (c'est à 1 h de chez moi...) Et donc j'y étais ; au dernier moment, on m'a trouvé une invite qui restait et j'ai en effet passé une merveilleuse après-midi, matinée, on dit même, au théâtre, une merveilleuse matinée. Merci infiniment du geste, chère amie !

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Night and day


Pourquoi imaginer une cloison, une limite à la représentation ? Les premiers essais qui ont été tournés et photographiés dans un immense appartement déserté de l’avenue Foch, à Paris, ont été qualifiés de « porno contemplatif ». Il a semblé plus judicieux de travailler, au montage, à partir principalement des vidéogrammes. Sans doute aussi pour relier plus sûrement l’idée à la peinture, aux siècles de contemplation scintillante de la peinture qui illumine plus encore que l’image filmique. Ces siècles qui nous regardent. Toute l’astuce, au théâtre, au cinéma, étant d’arriver à rejoindre, plus profondément, l’art ancien, si ancien de la disparition des images — ou du scintillement des images, de l’intermittence des images — et, alors, peut-être — qui sait ? — de l’apparition intermittente du bonheur et de l’amour... Tricky... On aura compris qu’il s’agit, en définitive, et plus encore, du poème, le poème de l’amour et de la mort. De la femme et de l’homme. De l’inconnu et du dépassement. Le poème qui n’a pas de doute. 

Yves-Noël Genod

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« Pourquoi penser dans un monde où l'instant présent existe ? »



J’ai acheté le strict minimum. L’amour et l’amitié, j’ai acheté.



« Roland Barthes a très bien parlé du potin, il a très bien parlé du ragot, c’est un genre littéraire ! (...) Il n’y a pas assez, il faut dire les choses, dans ces histoires de potins, il n’y a pas assez de popotin. »

Va, pensiero, sull'ali dorate;

                             
                                                        tout ce qui est échoué dans les mots ! et nous devons nous en réjouir... vous n’avez pas l’intelligence, vous n’avez que la mémoire et tous ces mots... quoi que vous fassiez, vous revient... le mot « bicyclette », par ex... comme si vous ne faisiez plus partie de la vie... et que jamais jamais vous ne monterez jamais sur une bicyclette comme cette fille le faisait — et cette autre... — à l’île d’Ouessant. mais c’est déjà tant de mots... vous n’allez pas comprendre... je suis obligé d’en dire peu, mais ce peu est déjà baroque, baroque et inutile. futile... trop de sens. trop de sens invertébré pour nous 2 notre océan. la bicyclette pesait si peu, on la mise au sommet, au sommet de tous les mots comme « buffet », « matelas », « sofa », « canapé », « bahut », « armoire », « amour »

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Monday misery


« What is for you the summit of misery? 
a morning hardon & no woman in my bed »

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L’Art

d’écrire des poèmes, disons,
n’est pas une histoire de réussite personnelle
cette stupéfaction

Sur le chemin du travail
deux papillons blancs
& du trèfle le long des trottoirs

de demander .
de vouloir en tirer autant .







(Paul Blackburn, traduit par Stéphane Bouquet.)