Monday, September 26, 2016

T he Exhibition of Poverty

The Exhibition of Poverty



Madame, Monsieur,

Ne croyez pas que je me lance, en vous écrivant, dans un exercice facile pour moi. Cela me fait plaisir de prendre le temps de coucher quelques notes, mais le poète prend sur lui pour demander de l’argent — parce qu’il lui en faut quand même un peu. Surtout, bien entendu, si nous ne nous contentons pas d’une chambre pour écrire ou, que sais-je, de notre appareil photo pour prendre des photos, mais que nous avons besoin des théâtres subventionnés accueillant tout un monde fou, spectateurs, interprètes, techniciens pour déployer cette poésie dont on ne sait se passer. Cette poésie : l’œuvre commune. Le public avec l’auteur et l’acteur forme « un seul être vivant » dit Claude Régy dans un entretien avec Jean-Pierre Thibaudat qui vient de me tomber sous la main, partageant « la même vie intérieure dans une grande liberté de l’imagination ». Je l’ai appris de Claude Régy, avec qui j’ai joué six spectacles au commencement de ma vie. Cette « liberté », il est paradoxal que l’Etat la permettre, la subventionne. Bien sûr, je me revendique comme poète comme d’autres se revendiquent policier. Et je voudrais me placer — ambition suprême — à l’endroit de cette phrase de Franz Kafka : « Sauter hors du rang des assassins ». Que celui qui donne cet argent soit roi ou démocrate, un jury, la démarche est ambiguë, pourquoi ? Eh bien, dit James Joyce, parce que « Le monde de la nuit ne peut être représenté dans le langage du jour ». Ou bien, dit Blaise Pascal : « Ne nous reprochez pas le manque de clarté, car nous en faisons profession ! » Je ne connais pas d’artiste qui n’en parlent en ces termes, les autres : animateurs.  

Nous en faisons profession. 

Néanmoins je vais essayer, pour le plaisir de nous instruire, de me situer un peu. Mes espoirs, mes folies — que vous décrypterez. 

L’argent semble avoir tout remplacé depuis trente ans. Jacques Lacan avait prédit la fin du patriarcat :  « du père au pire ». Il a tout fluidifié, tout mis à niveau, tout, tout vidé de son sens, tout rendu informe, désincarné le politique. L’argent n’est pas mon ami. Oh, mes mémoires anciennes puisent dans un humanisme ancien… (je m’intéresse, mais ne le saisis pas, au pragmatisme de la jeunesse). Le moins possible, alors. Je ne vous en demanderai, si possible, que le moins possible. Cet argent. J’ai conscience de le demander pour le redistribuer. Ce à quoi, je m’emploie, je crois, au mieux. « Le rien, mais avec splendeur », une devise légendaire adoptée au moment de mon premier spectacle dans le off d’avignon, Le Parc intérieur, à la Condition des soies. Spectacle très soigné qui a coûté cher, mais que j’offrais pourtant gratuitement dans la plus belle salle que j’ai rencontrée jusqu’à présent avec celle des Bouffes du Nord. Tenez, je me permets de le répéter ici : quand un théâtre est beau, il n’y a pas besoin de « spectacle ». La société moderne veut des spectacles parce qu’elle construit des théâtres moches, des Palais des congrès, des spectacles pour cacher ses théâtres moches. Moi, je suis comme Wallace Stevens pour qui (je cite de mémoire) la vie était moins une question de personnes — je dirai de contenus —, que de lieux. Pour le chef d’œuvre des Bouffes du Nord, 1er Avril — chef d’œuvre né du lieu —, je me souviens n’avoir eu de cesse de répéter aux (dix-huit) interprètes : « L’idéal serait des costumes avec personne dedans ».  Un théâtre si extraordinaire, pas seulement comme lieu physique, mais pour ce qu’en a fait Peter Brook. Le servir, s’y mirer. Marie Collin me dit qu’il y a d’autres lieux extraordinaires à Paris, quelques vieux théâtres abandonnés mais que la  « sécurité » nous interdit d’y mettre un pied. Quel dommage ! J’ai le sens — ou le non-sens — de l’économie parce que je pense que le luxe extrême et pauvreté (moins extrême) se rejoignent. Qui y a-t-il de plus luxueux, dans nos régions tempérées, que de n’avoir rien ? Vous avez l’air, l’eau, l’espace, la terre, le macadam même, la vie elle-même, ou l’Esprit, qui n’a besoin que de luxe extrême, de châteaux, de ruines, de théâtres, ou de pauvreté, la splendeur pauvre d’une plage… Blaise Pascal : « Nul ne meurt si pauvre qu’il ne laisse quelque chose ». Oui, pauvreté est mon honneur. Dame Pauvreté. Il ne s’agit pas de faire des pièces encore plus, il s’agit de les défaire, de les réajuster, de les déjointer et de les remettre en jeu. Redistribution des richesses. Dégagement des nécroses.

La bourgeoisie avide, en revanche, me paraît faire fausse route. La grandes majorités des spectacles présentés sur les grandes scènes sont des spectacles bourgeois — on ne peut pas les qualifier autrement, pas seulement parce qu’ils s’adressent à la bourgeoisie capable de payer sa place, pas seulement parce qu’ils jouent, bien sûr, le miroir de cette bourgeoisie qui constitue leur public, ils sont bourgeois dans l’âme, parce que le « poète » qui les met en scène est lui-même un bourgeois.

Les images, pour moi, n’ont pas d’importance. Je sais le monde des images. L’importance du monde des images. Je regarde la télé en pleine nuit, à Marseille, en pleine chaleur quand je trouve le nom pour mon association — qui sert aussi à l’un de mes plus célèbres spectacles, le premier à la Ménagerie de verre, dans le noir total — et au blog que je tiens (et qui tient lieu d’archivage) : Le Dispariteur. Et, alors, je pense — parfois des phrases se formulent en esprit comme sur le papier : « Je veux faire le contraire de ça ». Mes images, aussi somptueuses soient-elles, sont faites avec de la verroterie, du trompe-l’œil, du théâtre, du mauvais cirque. C’est important, le trompe-l’œil, il faut — comme le mot l’indique — que ce soit assez vivant pour qu’on y croit, mais il faut aussi qu’on le ressente (même intuitivement) comme un trompe-l’œil (comme du théâtre). Car le vrai spectacle n’est pas celui que l’on voit, ne peut pas être celui que l’on voit (ça aussi, Claude Régy me l’a appris), mais, bien entendu, celui qui se crée dans le noir intérieur, qui se déploie et se « décrée » dans le connu et l’inconnu, sur fond d’obscurité, ou dans « le terrier de la vie privée » comme dit Samuel Beckett — ou « les ténèbres », comme dit Charles Baudelaire, etc. « La masse noire de l’écriture », disait Marguerite Duras. La boîte noire du théâtre. Ainsi de mes spectacles : ils disparaissent et ils apparaissent en disparaissant. On ne les voit pas. Peut-être comme des flashs. Plus ils sont forts, plus ils sont oubliés. Ils sont cachés, non pas par un rideau, mais par l’ouverture du vide, le plein feux : ils sont cachés par cet autre spectacle, celui que l’on croit voir, qui n’a pas de sens en lui-même, mais qui permet d’accéder et de ne pas accéder au spectacle véritable — qui, si ce trompe-l’œil n’existait pas, n’aurait sans doute aucun moyen d’être appréhendé, car ce deuxième spectacle échappe totalement à la représentation et pourtant il est cela même qui nous intéresse avec passion. Un rapport au réel. Il ne s’agit d’ailleurs pas d’apercevoir un spectacle — ou le réel — derrière une vitre embuée, il s’agit de réaliser que c’est cela, le spectacle : la vitre embuée. « Quel est ce jeu étrange du paraître ? » disait Marguerite Duras parlant de la télévision. Ce que j’ai voulu faire depuis le début, avec conscience, est le contraire de ce paraître-là, certes pas le paraître du soleil ou de la lune — ou du vent… —, mais le paraître des hommes à la télévision qui est l’archi-faux. « L’homme de lettre, dit Tchekhov dans une lettre, mais nous dirons « l’homme de spectacle », n’est ni un confiseur ni un parfumeur, encore moins un amuseur » ; non : un dispariteur !

Voyez, ce paragraphe vous suffit-il ? 
Je pourrais parler pendant des heures. Je le fais. Pendant des jours. Je le fais fastidieusement, quotidiennement sur mon blog — dont je travaille maintenant, avec le plasticien Jocelyn Cottencin, à l’énorme travail de publication. Ce devrait être un livre de près de deux milles pages sur papier bible, d’un format un peu plus large qu’un bottin.

Je le fais aussi, parler, parler, parler, dans les nombreux workshops que j’ai animés et, en ce moment, dans le cours que j’engage à Pantin, cours régulier de trois heures tous les lundi et mardi pendant trois mois (jusqu’en décembre). 

Je crois que vous voyez. 

« Il n’y a rien au monde de plus grand que la réalité. Dans cette malheureuse conjoncture, il faut accepter la réalité elle-même comme le seul génie. » C’est Wallace Stevens qui parle (une citation maintenant exacte). Wallace Stevens est l’un des deux ou trois plus grands poètes américains de la première moitié du vingtième siècle. Claude Régy me l’a fait connaître, j’ai joué avec lui, quand j’étais très-jeune, Trois voyageurs regardent un lever de soleil. Stevens affirme : « Le réalisme est une corruption de la réalité » et « La poésie accroît le sentiment de la réalité ». Le réel est donc cette chose dont on a le « sentiment », mais qui ne se laisse ni saisir ni enfermer et qui, néanmoins, demeure absolument désirable. Difficile d’en parler. Difficile aussi de le comprendre avec des mots. « Le sujet de la poésie n’est pas cette collection d’objets solides et statiques étendus dans l’espace, mais la vie vécue dans la scène qu’elle compose ; la réalité n’est pas une scène extérieure, mais la vie qui y est vécue. » Oui, c’est cela, la vie vécue.

Le spectacle et ses artifices ne sont, pour moi, que l’ombre, le goût et l’amour de la réalité la plus quotidienne, multiforme, mais ils sont aussi la volonté de rester à l’écart du spectacle et de ses artifices. Je me suis appelé Le Dispariteur parce que j’ai voulu le contraire de tous ces animateurs de la télé qui déversent leur bavardage jamais tari. Le temps de cerveau disponible… Amour du fantôme et du mensonge, mais en tant que tel et les formes peuvent disparaître, elles doivent même disparaître. Recyclage. Le théâtre, c’est une sorte d’accord de base, intuitif, recherché, qui unit l’esprit et la matière, l’imagination et l’aspect tangible du monde. Théâtre de l’invitation. Danse, chant, acrobatie et ça s’appelle le théâtre a-priori-vidé-de-son-sens, disponible. Ne restent que les murs. Poème sur le rien. Comme celui de Guillaume IX, duc d’Aquitaine, un prince-troubadour que cite souvent Pierre Soulage : « Ferai un vers sur le rien / Ne sera sur moi ni autres gens, /Ne sera sur amour ni sur jeunesse /Ni sur autre chose ; /Je l’ai trouvé en dormant /Sur mon cheval. […] /J’ai fait ces vers, ne sais sur quoi ; /Et les transmettrai à celui /Qui les transmettra à un autre /Là-bas vers l’Anjou, /Pour qu’il me fasse parvenir, de son étui /La contre-clé. » Oui, j’insiste sur l’aspect poétique de mon travail. Ce n’est pas, surtout pas, raconter des histoires — les fameuses « actions » de la fiction —,  car elles endorment l’imagination et, tout simplement, elles ne font pas le poids face au réel, ces fictions. Evidence rendu perceptible, cet été, oh combien, d’assister à nombre de spectacles parlant de la violence du monde quelques heures seulement après l’attentat de Nice : ça ne fait pas le poids (et ça peut même faire clairement honte). Je crois qu’il vaut mieux parler d’autre chose, parler autrement. La poésie ? C’est pour  « faire avancer l’esprit humain », disait Francis Ponge. Il n’y a pas une histoire. Il n’y a pas à faire d’histoire pour donner sens au chaos de la vie moderne. On doit se retenir de faire des histoires. C’est comme ça que je vois les choses. Ces choses, sans doute les ai-je appris de François Tanguy. Je me souviens que les chorégraphes gravitaient autour du théâtre du Radeau (mais aussi les cinéastes, les philosophes, les peintres…) Je me souviens aussi que Dominique Bagouet affirmait que les spectacles de Claude Régy, c’était de la danse. Je me souviens bien des histoires de Marguerite Duras qui n’en étaient pas, tant d’espace dedans, tant de vide, de trou, de place laissée au lecteur, l’été, tant d’espace, la mer, la plage, le soleil, le jour, les sables, tous ces « mots-clés », Marguerite Duras disait qu’on ne pouvait pas mieux écrire que cette phrase de la Genèse : « Il y eut un soir et il y eut un matin ». C’est ça, l’histoire. L’amour, comme une donnée universelle et la vie, « un épiphénomène planétaire », l’amour partout dans les corps comme dans les lieux dehors. « Nous reflétons quelque chose de la créativité générale », a dit, dans un entretien paru récemment (« Le Monde »), le jazzman Ahmad Jamal, « La vérité, c’est que nous ne créons pas. Les gens croient qu’ils créent ou que les artistes et les scientifiques créent. Mais non ! » Cette philosophie est la mienne. « Ecrire, jouer, peindre, découvrir la pénicilline, être Mozart ou Pasteur, ce n’est pas créer… C’est découvrir, dévoiler. Tel est le grand secret. » J’ai la sensation de n’avoir rien fait — car c’est toujours ne rien faire —, que je ne « sais » rien — et pourtant d’avoir aussi déjà tout fait : plus de soixante spectacles (sans que je compte l’infinité des « performances » qui, je dois dire, ne représentent pas, pour moi, un genre en soi, mais seulement des « spectacles » avec moins de moyens) —, mais pourtant rien encore n’est accompli, tout me reste à découvrir, le monde est si vaste (vaste comme la réalité) parce qu’il est réel et transparent et, le présent, c’est notre liberté, seulement notre paradis. Vacances dans la réalité est encore le titre d’un poème de Wallace Stevens. Les spectacles que je propose — pas seulement le projet d’Adam & Eve (création envisagée en décembre 2018 avec Miroirs Etendus et  l’opéra de Lille à la Condition Publique, à Roubaix) — sont des fragments de ce jardin d’Eden — « peut-être des spectacles qui se situent entre la réalité et le miracle », comme disait Pina Bausch —, de ce paradis que nous partageons tous (« Le secret le mieux partagé du monde parce qu’il l’est par tous », m’avait dit François Tanguy), a contrario de la phrase de Jean-Paul Sartre (tirée de sa meilleure pièce) : « L’enfer, c’est les autres ». Je mets en scène — je tente de le faire, avec plus ou moins de réussite parce que, même si la tentative est toujours exactement la même, toujours, la réalisation est certaine fois plus accomplie que d’autres, cela dépend beaucoup du dieu hasard qu’il faut, à mon sens, honorer plus encore que Dionysos : Kairos, dieu du moment juste, de la bonne occasion —, je mets en scène cette unité, ce presque-rien, cet épiphénomène, ce « seul être vivant » dont parle tous les poètes (et Claude Régy au début de ce texte). C’est cela, le paradis. Ce que les politiques appellent le « vivre ensemble » (ce qui est évidemment une redondance). Et l’inverse c’est l’enfer. Mais tout reste à faire : le nouveau projet sans « enfer » ni « paradis ». Les projets se déploient, déboulent parfois plus vite qu'il ne faudrait — comme celui de la Ménagerie de verre intitulé La Beauté contemporaine qui mériterait trois ans de travail, mais que Marie-Thérèse Allier veut programmer déjà en mars 2017 —, mais « Dieu merci notre art ne dure pas », dit Peter Brook. Le théâtre, c’est cela, notre liberté : pas de nostalgie ni de projection, point de salut hors du temps présent. « Les grands poèmes du ciel et de l’enfer ont été écrits et le grand poème de la terre reste à écrire », écrit encore Stevens. Nous allons nous atteler modestement au grand poème de la terre. Laisser la vieillesse du monde, des oligarchies, se décomposer, aller à sa perte, ne plus s’en occuper, laisser le pauvre personnel politique s’étriper, ces « grabataires », comme les appelle Michel Serre. Il est possible, dit-on, que nous vivions un bouleversement équivalent à celui de la Renaissance. Eh bien. Nous ne savons pas ce qui va en sortir. D’inconnu. Ce dont nous sommes sûrs, les poètes le disent. « Le monde n’est pas bien rangé, c’est un foutoir. Je n’essaie pas de le mettre en ordre », dit le photographe de rue Garry Winogrand. Je voudrais que mes spectacles soient des poèmes en ébauche à terminer soi-même… Cette poésie, je l’imagine dans un roulement sans fin ; ces poèmes, je les imagine aux limites, bien sûr, au risque de l’incompréhension, que le spectateur et moi, nous, nous nous entraînions ensemble à nous entraîner, à nous approcher de la douceur, celle d’Arthur Rimbaud des Illuminations, par exemple (que je travaille en ce moment pour, prochainement, Marseille Objectif Danse, etc., et que je voudrais donner à l’Opéra-Comique), une « voix féminine arrivée au fond des volcans et des grottes arctiques » — « Au-delà du génie de la mer s’élevait / Ce qu’elle chantait », écrit, dans le prolongement d’Arthur Rimbaud, Wallace Stevens. Amen ! 

Je crois en une ferveur de la relation avec le monde sensible.

Croyance que le théâtre réfléchit non pas les conflits, mais les récits, les danses.

Tout signifie quelque chose d’autre.

Je n’ai rien dit du travail avec les interprètes — que je ne fais pas travailler, bien entendu. Ce sont eux qui forment le spectacle. La haute couture les habille. Je taille mes robes sur les personnes. 


L a Symphonie fantastique


Mon amie cinéaste n’arrive plus à travailler, elle se réveille toutes les nuits à trois heures du matin, elle est malade, elle chope des maladies des réfugiés qui en sont pleins, elle se bat bec et ongle contre cette violence d’Etat qui la révulse, elle s’est fait voler ses papiers hier parce que, parmi les réfugiés, il y a bien sûr aussi des voleurs, elle est sur écoute... C’est vrai que ça aurait eu de la gueule, j’étais à la corbeille, de côté, dans le beau théâtre de l’Athénée, lui aussi, à la corbeille, en plein face, je voyais toute la salle, toute la salle me voyait — de me lever et de crier : Honte à vous ! Monsieur Cazeneuve, honte à cette violence d’Etat insupportable qui blesse et qui tue le pauvre, le Rom, le réfugié et le manifestant... Il aurait fallu les mots, il aurait fallu la puissance, je ne suis qu’un acteur, j’aurais pu jouer la puissance, j’aurais pu jouer les mots si on me les avait donnés, on m’aurait expulser, sans doute violemment, j’aurais perdu mon ordinateur dans l’affaire, et je n’aurais pas pu écouter la Symphonie fantastique, par le groupe Le Balcon, avec Bernard Cazeneuve…

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A h, pour une fois j'aime un film


C’est très difficile, quand on n’aime pas énormément le cinéma, d'y aller, il y a une telle propagande : tous les films sont présentés comme des chefs d’œuvre du siècle. Ça doit venir juste après la politique, en puissance, cette propagande (d'ailleurs quand on n’aime pas énormément la politique, on n’y comprend rien non plus, on ne saurait pas choisir non plus). Du coup, j’avais laissé passer Rester vertical, d’Alain Guiraudie, bien que j’aime toujours beaucoup L’Inconnu du lac, je ne sais pas, la bande-annonce ne me disait rien. Heureusement quelques amis l’ont vu. On va de surprise en surprise, pas seulement le scénario, mais la façon de voir les choses — ou plutôt de les ressentir. Enfin, comme d’habitude (quand quelque chose est réussi), on ne sait pas comment c’est fait. Disons qu’il y a une sincérité avec la fiction et une sincérité avec le réel. Alors, bien sûr, maintenant il ne passe plus que dans des salles pourries avec des sorties de secours grosses comme des écrans, mais.