Sunday, September 21, 2008

Le temps passant

Le temps passant

« Mais très vite les choses dérapent vers tout ce que je peux entendre. », dit Bruno Perramant. « Le texte ne s’impose pas de manière autoritaire, il est toujours interprétable. »
À ce moment-là, vous allez planter le mot « large » dans votre esprit. …et vous avez l’air d’être plus mince sans perdre un gramme.






What do we care ? / As long as we know… « Do you need anymore ? » … qu’une centaine de banquiers aveugles frapperont à nos portes nous demandant : « Voulez-vous en encore ? » …où tout le monde fini par brûler sa carte bleue. Qu’est-ce qu’on en a à foutre ?... A hundred blind bankers. Avant d’arriver à monter les acteurs, tout ça, très haut dans l’ciel, j’avais l’impression que j’allais pas y arriver – alors j’ai écrit des chansons. Nièce de Philadelphie. C’est un masque serti de diamants. Quand je tombeuh lentement. Les ondes du néant. La stridence (…) des pourpres, des bleus, des blancs. Bouclier blanc. Bien sûr, c’est la langue française que je décolle de l’anglais. « You’ve been so good to me. », le chanteur a dit à la fin.

Le coquillage cosmopolite.
Dans un grand lake de chagrin.
C’est marrant, ce prénom, « Aurore », c’est joli, mais j’entends toujours « horreur » – dans le salon de coiffure.

The wind stirring in the branches.

« Demain ! » (Hurlé.) Ok. Ça marche. De nouveau (à la tour Eiffel) au milieu des touristes – le peuple auquel j’appartiens – le peuple élu. Mon œil a enregistré dans un angle la chevelure vaporeuse d’une blonde et j’ai cru que quelqu’un fumait dans le théâtre. Des claires éclaircies. Le vent n’avait pas touché le navire. Leur corps Sagittaire. C’est vrai, c’est drôle, « La neige s’accroupit sur le lierre. » Sad songs make me happy. It creates a network of associations.

Et moi rendu à ce que je n’aime pas chez moi, le chagrin. J’aimerais mieux passer à autre chose que décrire mon chagrin. L’absence de libido. Sur les draps de lin blanc. Parcourir les montagnes, parcourir les forêts, ce n’est pas l’amour. Célébrer… Il faudrait célébrer. Je ne célèbre pas, célèbre… The photographer.

Le trou dans la tête, c’est la bouche. La rivière bouillonnante.
L’accomplissement de l’alcoolisme. Die Faszination lebt weiter. Sécheresse et pluie. Lumière par en dessous. Les poules en liberté. Une espèce de hameau de Marie-Antoinette. Les oies en exposition, immobiles au milieu, blanches comme neige.
Les enfants miment l’existence à la perfection.

Everybody can do ashtanga yoga except lazy people.

Apprendre est dans un lieu sans Mary. Un lieu sans vierge. Un lieu calciné comme le temps, l’horreur. Il n’y a rien d’établi. La vie fluctue. (…) belle, fraîche. C’est près d’un trou d’eau, très beau, un étang. En Amérique, j’étais d’abord confronté à ma peur, c’est ce que je décrivais. La forêt, les espaces, les montées et les descentes. La rivière cassis coule sous la table à langer. Sauf la bière, oh, non, je n’aime pas la bière ! Les équilibres de la société. La société ! J’ai pas vu les vaches, mais y a un tas de fumier (que je ne sens pas). Leurs drogues. L’art brut partout. La puissance de la non représentation. Évidemment tout le monde joue.






C’est très bien où je suis – je n’y suis que pour une semaine – mais prends bien sûr ton billet, on trouvera toujours une solution si on n’est pas content… Là où je suis pour le moment, c’est à Kreuzberg, ça donne sur une arrière-cour arborée où a été installée une ferme éducative. Alors ça crie, les moutons, les oies, les chèvres, les poneys, toute la basse-cour, j’ai pas vu les vaches, mais y a un tas de fumier (que je ne sens pas). C’est l’automne sinon, ici. En Californie, bien sûr, c’était l’été (éternel) ; à Paris, j’ai pas eu le temps de voir ce que c’était (il faisait beau hier), mais ici, c’est l’automne, arrivée pour moi en une seconde : les marrons, les feuilles au sol, la lumière par en dessous, les ciels mélangés, la fraîcheur, la pluie. Très joli.
Bises

YN






I think people are yummy. Le temps passant.






18, 19, 20, 21 septembre 2008.

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Le Nô, un texte de Daniel Jeanneteau, extrait choisi par Olivier Normand

Texte de Daniel Jeanneteau:

La petitesse du masque grandit bien sûr la présence. Mais aussi l'éloigne. Le visage flotte par-devant l'acteur, et tient l'ensemble, le paquet de vêtements vide, tendu vers le haut, suspendu. Le corps de l'acteur de nô masqué n'a plus vraiment d'architecture. Il tient par d'autres lois physiques. il suit le masque qui le précède, qui le guide. Le corps n'est plus qu'un tombé, une chute d'étoffes, organisée bien sûr, mais soumise à un mouvement qui ne lui appartient pas. Le corps subit le mouvement, il n'en est pas l'acteur. Il est emprunté par le mouvement.

[...]

Pas de fusion. Chaque élément reste isolé, épars. L'unité se fabrique sous la poussée des cris, dans l'écoute du spectateur. Chaque élément doit être clair et lisible, séparé, matériel, pour agir pleinement dans la mécanique de l'émotion. Avec une telle clairvoyance, une telle efficacité, libérée des limites du réalisme, des pauvretés de l'imitation, l'émotion peut-être cataclysmique.

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