Tuesday, July 15, 2025

S e réveiller


« Le physique trapu contrastait d’emblée avec la voix assez douce et grave et le langage presque précieux »

« un week-end volé à deux »

Je continuais le roman de Claire Chazal qui se passe à Rome. Un orage de chaleur qui s’abattait brutalement sur la ville éternelle me rappelait que, hier aussi, ici, à Paris, ç’avait failli. Je m’étais abritée sous un auvent, un garçon était sorti au bout d’un moment, montrant sa sympathie et son désœuvrement, mais je lui avais demandé — après un délicieux temps d’attente — s’il pleuvait encore, je ne m’en rendais pas compte, ce n’était peut-être que l’auvent qui gouttait. Il s’était avancé, rêveur, sur la chaussée, non, plus grand chose, alors je l’avais quitté à regret (de ne pas tenter l’amour fou). Quand il n’y a plus de prétexte, que peut-on faire ? Tous les bals des pompiers de Paris étaient inaccessibles. J’en avais fais 3, Port-Royal, Vieux-Colombier, Sévigné, puis j’avais renoncé, des queues immenses sur des centaines de mètres d’une jeunesse infinie, infaillible. Comme ils ont envie de faire la fête, les jeunes ! C’était plus mélangé in my days, même un peu ringard, il me semble
Au lieu de lire, j’écrivais, j’écrivais… C’est comme ça qu’on gâche sa vie

J’avais dit à la comédienne : « Je ne suis pas en train de dire que ta carrière est faite, parce que c’est beaucoup une question de chance, mais, si tu as de la chance — et tu en auras, je crois —, alors tu risques d’aller magnifiquement loin »

« On est dans la banlieue de rien » (LG)

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Hier, j’ai diné en ville et, dans l’escalier, j’ai demandé à mes amis qui m’y avaient amenée ce que faisait dans la vie l’un des convives qui m’était resté mystérieux (alors que tout le monde semblait le connaître). Mes amis m’ont dit que c’était un très célèbre ghost@writter (on ne dit plus « nègre »). C’est lui qui a écrit le livre de telle ou telle vedette, presque toutes, il gagne beaucoup à ça. Il est si fameux qu’il obtient maintenant un pourcentage sur les ventes. C’est sans doute lui qui a écrit le livre de Claire Chazal que tu as trouvé. J’aime beaucoup Claire Chazal. Je la croise au cours de danse, parfois le soir quand je sors, je la surprends, elle, comme un poisson dans l’eau aux entractes de l’opéra, etc. J’avais trouvé son livre, A quoi bon souffrir ?, un roman sorti chez Plon en 2000, dans une boîte à livres lors d’une balade avec Legrand. Jardin Rachmaninov, dans le Nord de Paris

« Le bonheur ne fait pas partie du programme de la Création », a dit Sigmund Freud

« Le bonheur est un idéal non de la raison, mais de l’imagination », a dit Emmanuel Kant. Il a dit aussi : « Le bonheur est un concept indéterminé : chaque personne le définit selon ses préférences et ses goûts »

« Le bonheur, c’est simplement le contraire du malheur », dit un philosophe dont le nom n’est pas mentionné dans la vidéo

Avec Legrand, ce qui est bien, c’est que j’ai tout. J’ai le bonheur et le malheur. Je peux choisir

Je surveille mon téléphone qui me surveille

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C e n’est pas vous, c’est l’idole


J’aime souffrir de Legrand. J’aime ne pas dormir. J’aime me retourner dans mon lit, le maudissant. J’aime geindre que ma vie serait plus supportable si je ne le connaissais pas. S’il me dit : « Je pars lundi en Bretagne », je tremble, j’en frémis, mais aussi, en secret, de soulagement : enfin, des vacances… Que c’est beau, le soleil, que c’est beau le nocturne avec le soleil inventé… Il y a des rêves dont je me délaisse. Ce matin, j’en commençais un qui me paraissait si compliqué, si « gros budget » que je me réveillais, c’était plus simple…

J’aime écrire sur Legrand parce que ça n’intéresse personne, le ressassement. On me fiche la paix, de cette manière. Jour après jour, on me fiche la paix. Pour moi, ça a du sens, mais pour personne d’autre

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Monday, July 14, 2025

Chaque jour, si je commence au réveil par lire « Le Monde », je sens que je cherche, que j’espère dans quelle branche je pourrais trouver l’urgence — le sens — de militer…
La poésie ne vous suffit pas ? Non, la poésie ne me suffit pas parce que la poésie est très belle, je voudrais mettre les mains dans le cambouis

J’ai rêvé de toi, tu étais sublime (ça, c’est comme dans la vie), mais tu éjaculais (abondamment) toutes les 5 mn (ça, j’imagine que c’est exagéré)
Ah, cette canicule !

J’étais meurtrie, furieuse de ne pas être à la mer avec mon seigneur pendant la canicule. Ma vie, c’est se faufiler, j’aurais dû me faufiler jusqu’à la mer avec mon haut seigneur
Ces r-v à annuler (si peu)
Et puis j’avais peur de trop avec mon seigneur, peur pour lui, de trop le déranger
Mais, ce mois de juillet, je voulais le vivre à Paris pour une fois, pourquoi voyager ? (quand Paris est doux), rester sans projet (de voyage) puisque mon seigneur n’en avait pas…

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Sunday, July 13, 2025

C’est une ville comme brûlée, comme passée au four et la chaleur se confond avec le temps et la destruction. Une ville comme incendiée, couleur pain grillé, roussie, carbonisée, comme africaine, fauve, savane, marginale, sanglante, bronzée, café au lait, cramoisie, vieil or, or vieilli, or bruni, sable, flamme, or noir, vermeil, argent noirci, blond, blond vénitien, marbre chaud, croûte de soleil, croûte de pain, torche, bois marqueté… J’ai eu une expérience à Naples, j’en ai eu quelques-unes

Naples avait été un voyage inventé

Et, tout d’un coup, dans le musée, la déferlante Perramant. Dans le musée de Capodimonte, mais de loin, Bruno m’envoyait (sur IG) des séries de nouveaux tableaux et, tout d’un coup, tout le musée appartenait comme moi à la peinture fraîche de Bruno Perramant, à la lisibilité de BP, la clé baroque, le palais construit et dévasté de la mémoire, le mouvant, le sable, l’ombre, absence de contour, couleur, l’extrême couleur-douleur, le mouvement infini et indéfini du monde-la-civilisation, la fine pellicule terrestre, l'équilibre, l’épiphénomène planétaire…

Je lisais : « Il n’y a pas d’amour mais seulement « des rêves d’amour » tandis que l’amitié est tangible. » C’était dans le journal (un article sur… ?) et ça me ramenait à Legrand. Legrand me prenait pour son amie et, moi, j’avais toujours rêvé aimer mes amis, j’en tombais amoureuse


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Friday, July 11, 2025

L ’Illisibilité du monde


« Ce qu’il préfère, c’est ne rien faire. Rester des heures à regarder par la fenêtre »

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C’est extrêmement difficile d’écrire parce que c’est très facile (qqn l’a dit) parce qu’on se trompe tout le temps. Ecrire, ce serait ne pas se tromper, mais ça apparaît parfois (et pas pour des siècles) sur une phrase ou 2. Personnellement j’aime quand une phrase raconte (en très peu de mots) comme sans moi, presque en secret, peut-être illisible qqch qui m’a touché

« Il m’a dit, par ex : « On ne peut pas parler du vrai et c’est ce qui fait partie de la détresse. On ne peut pas avoir accès aux valeurs morales parce qu’il faudrait prononcer un jugement de valeur et on ne peut pas parce que prononcer un jugement de valeur, ce serait faire preuve d’une certaine réaction, d’une certaine préférence. » Et lui veut rester dans cet état de réceptivité à l’égard de la totalité de la vie. Il me disait aussi : « Même parler d’un théâtre absurde, ça ne me convient pas parce que dire que la vie est absurde, c’est encore prononcer un jugement de valeur et on ne peut pas le prononcer. » (Samuel Beckett rapporté par Charles Juliet)

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Thursday, July 10, 2025

Aujourd’hui je me suis renseignée sur le prix d’un lifting. Entre 15 et 50. Mille ? Bon, vous me verrez vieillir.
Je me suis assise sur un banc au parc Monceau. Il y avait un vieux ELLE abandonné (2018). J’ai pensé qu’il y aurait peut-être le nom de mon ancienne compagne (celle qui y travaillait) et, en effet, elle signait un « C’est mon histoire ». Le principe était simple : les lectrices écrivaient au ELLE pour raconter « leur histoire » et une personne du ELLE mettait en forme. Tout le monde au ELLE aimait faire ça parce que c’était bien payé. Parfois c’était inventé, parfois c’était vrai qu’une personne avait témoigné. Je me souviens que je me trompais presque toujours à deviner. Là, c’est vrai, là, c’est inventé.
Il y avait aussi un article sur le porno d’Erika Lust. Ça aussi, je l'ai lu en entier.
Puis, à pied toujours puisque, en ce moment il n’y a plus de vélib’ (est-ce que c’est la faillite du système ou est-ce que ça va s’arranger ?), j'ai rejoint la performance d’Olivier Saillard MODA POVERA V, LES VETEMENTS DE RENEE. Renée était sa mère, si j’ai bien compris. Il a retaillé, ré-assemblé les vêtements humbles et précieux (affectivement) de sa mère, il en a fait des citations de haute couture. C’est absolument sublime.

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Tuesday, July 08, 2025

A lison

 

« Lorsqu’on lui demande ce qu’elle attend du théâtre, la réponse fuse, inattendue et formidable : « Je veux de l’amour, et je veux en donner. » »

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Monday, July 07, 2025

D ans la presse

 

Théâtre du Radeau à Avignon

« J’ai rencontré deux personnes intelligentes dans ma vie : [Marguerite] Duras et [François] Tanguy, pose l’actrice Marie-Noëlle Genod. Pour Choral, il nous a fait faire des improvisations, dans le décor, en costumes, tandis qu’il improvisait la lumière. Des après-midi entières tellement belles que quand je rentrais le soir, je pleurais de joie. C’était inouï comme sensation de vie. Puis il y a eu un moment difficile, une dépression. François a décidé de ne plus arrêter de travailler comme pour se maintenir en vie. Alors on s’est mis, pendant des mois et des mois, à remanier chaque jour le spectacle du soir. Mais au bout de la journée, il disait : “En fait non, on va laisser comme avant.” C’était trop pour moi et je suis partie. Je me suis dit que je retournerais travailler avec lui une fois que je n’aurais plus de travail. Ce temps est arrivé, mais il est mort. C’est idiot. »