A lison
« Lorsqu’on lui demande ce qu’elle attend du théâtre, la réponse fuse, inattendue et formidable : « Je veux de l’amour, et je veux en donner. » »
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« Lorsqu’on lui demande ce qu’elle attend du théâtre, la réponse fuse, inattendue et formidable : « Je veux de l’amour, et je veux en donner. » »
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« J’ai rencontré deux personnes intelligentes dans ma vie : [Marguerite] Duras et [François] Tanguy, pose l’actrice Marie-Noëlle Genod. Pour Choral, il nous a fait faire des improvisations, dans le décor, en costumes, tandis qu’il improvisait la lumière. Des après-midi entières tellement belles que quand je rentrais le soir, je pleurais de joie. C’était inouï comme sensation de vie. Puis il y a eu un moment difficile, une dépression. François a décidé de ne plus arrêter de travailler comme pour se maintenir en vie. Alors on s’est mis, pendant des mois et des mois, à remanier chaque jour le spectacle du soir. Mais au bout de la journée, il disait : “En fait non, on va laisser comme avant.” C’était trop pour moi et je suis partie. Je me suis dit que je retournerais travailler avec lui une fois que je n’aurais plus de travail. Ce temps est arrivé, mais il est mort. C’est idiot. »
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Il ne tenait qu’à moi et en lisant Dominique Fourcade, son dernier livre, Voilà c’est tout, je retrouvais cette jeunesse. Cette jeunesse de mon essence, immémoriale, ce temps devant
A Legrand, je n’ose pas lui dire la seule chose finalement que je n’ose pas : « Je t’aime », alors je le lui dis par mille manières, d’en faire un personnage, une ironie, je tourne autour, je l’entourloupe
Je l’astuce. Ça semble un jeu. Ça l’est. Mais le jeu profond du jeu, c’est « Je t’aime ». Et, là, on ne peut rien
On ne peut rien, je ne sais pas, mais on ne peut rien dire, oui, je sais
Legrand est la partie sociable de moi-même, la partie non-maudite. Nicolas Moulin, à son époque
(maintenant il semblerait plus sauvage)
« et moi, qui suis là mais suis-je là, je n’ai pas progressé, je continue de demander à la vie un cheek to cheek qui est indépendant du malheur, du bonheur, et se trouve être le grand intermittent du spectacle »
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Il y a quand même une chose inexplicable dans le théâtre. Parfois, souvent. Par ex, cette actrice, Suzanne de Baecque, bon, elle m’invite la voir dans La seconde surprise de l’amour, une belle pièce très bien montée par Alain Françon, toute la distribution est parfaite, c’est magnifique, il y a aussi Pierre-François Garel que je connais un peu et que j'admire beaucoup. Tout le monde est merveilleux, exact. Mais Suzanne joue Lisette, la domestique. C’est extraordinaire, ces rôles de valets chez Molière, chez Marivaux, leur franc-parler, je ne sais pas, je n’ai pas étudié la question, c’est ceux qui emportent le morceau, non ? Mais il faut l’accepter. Il faut accepter de jouer « l’emploi ». Dominique Valladié, par ex, était partie de la Comédie française en leur disant : « J’en ai marre de jouer vos bonniches » (il me semble encore l’entendre raconter). Suzanne, elle, accepte à 100 % de jouer la bonniche. Je lui ai dit : « On dirait que tu inventes le rôle. » C’est vrai, on dirait ça. Elle s’est taillée le rôle sur mesure comme une robe et elle se l’est enfilé nue dedans. Intelligence précise et facilité d’apparence. Je regarde le texte de la pièce sur le Net, je m’aperçois de la difficulté de ce qui semblait l’aisance-même, l'audible-même durant la représentation. Ne serait-ce que le maniement limpide de l’imparfait du subjonctif : « En vérité, Chevalier, je souhaiterais que vous restassiez », « Je ne savais pas que mes beaux yeux enseignassent la rhétorique » (Je ne sais même pas comment on dirait en français moderne.) Et je m’aperçois que Lisette, pour moi, c’est maintenant Suzanne de Baecque, comme Madeleine Renaud, c’est Oh les beaux jours. C’est foutu pour les autres
« le public croit toujours qu'un artiste travaille dans l'aisance, dans la facilité et dans le luxe »
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