L ’Illisibilité du monde
« Ce qu’il préfère, c’est ne rien faire. Rester des heures à regarder par la fenêtre »
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« Ce qu’il préfère, c’est ne rien faire. Rester des heures à regarder par la fenêtre »
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C’est extrêmement difficile d’écrire parce que c’est très facile (qqn l’a dit) parce qu’on se trompe tout le temps. Ecrire, ce serait ne pas se tromper, mais ça apparaît parfois (et pas pour des siècles) sur une phrase ou 2. Personnellement j’aime quand une phrase raconte (en très peu de mots) comme sans moi, presque en secret, peut-être illisible qqch qui m’a touché
« Il m’a dit, par ex : « On ne peut pas parler du vrai et c’est ce qui fait partie de la détresse. On ne peut pas avoir accès aux valeurs morales parce qu’il faudrait prononcer un jugement de valeur et on ne peut pas parce que prononcer un jugement de valeur, ce serait faire preuve d’une certaine réaction, d’une certaine préférence. » Et lui veut rester dans cet état de réceptivité à l’égard de la totalité de la vie. Il me disait aussi : « Même parler d’un théâtre absurde, ça ne me convient pas parce que dire que la vie est absurde, c’est encore prononcer un jugement de valeur et on ne peut pas le prononcer. » (Samuel Beckett rapporté par Charles Juliet)
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Aujourd’hui je me suis renseignée sur le prix d’un lifting. Entre 15 et 50. Mille ? Bon, vous me verrez vieillir.
Je me suis assise sur un banc au parc Monceau. Il y avait un vieux ELLE abandonné (2018). J’ai pensé qu’il y aurait peut-être le nom de mon ancienne compagne (celle qui y travaillait) et, en effet, elle signait un « C’est mon histoire ». Le principe était simple : les lectrices écrivaient au ELLE pour raconter « leur histoire » et une personne du ELLE mettait en forme. Tout le monde au ELLE aimait faire ça parce que c’était bien payé. Parfois c’était inventé, parfois c’était vrai qu’une personne avait témoigné. Je me souviens que je me trompais presque toujours à deviner. Là, c’est vrai, là, c’est inventé.
Il y avait aussi un article sur le porno d’Erika Lust. Ça aussi, je l'ai lu en entier.
Puis, à pied toujours puisque, en ce moment il n’y a plus de vélib’ (est-ce que c’est la faillite du système ou est-ce que ça va s’arranger ?), j'ai rejoint la performance d’Olivier Saillard MODA POVERA V, LES VETEMENTS DE RENEE. Renée était sa mère, si j’ai bien compris. Il a retaillé, ré-assemblé les vêtements humbles et précieux (affectivement) de sa mère, il en a fait des citations de haute couture. C’est absolument sublime.
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« Lorsqu’on lui demande ce qu’elle attend du théâtre, la réponse fuse, inattendue et formidable : « Je veux de l’amour, et je veux en donner. » »
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« J’ai rencontré deux personnes intelligentes dans ma vie : [Marguerite] Duras et [François] Tanguy, pose l’actrice Marie-Noëlle Genod. Pour Choral, il nous a fait faire des improvisations, dans le décor, en costumes, tandis qu’il improvisait la lumière. Des après-midi entières tellement belles que quand je rentrais le soir, je pleurais de joie. C’était inouï comme sensation de vie. Puis il y a eu un moment difficile, une dépression. François a décidé de ne plus arrêter de travailler comme pour se maintenir en vie. Alors on s’est mis, pendant des mois et des mois, à remanier chaque jour le spectacle du soir. Mais au bout de la journée, il disait : “En fait non, on va laisser comme avant.” C’était trop pour moi et je suis partie. Je me suis dit que je retournerais travailler avec lui une fois que je n’aurais plus de travail. Ce temps est arrivé, mais il est mort. C’est idiot. »
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Il ne tenait qu’à moi et en lisant Dominique Fourcade, son dernier livre, Voilà c’est tout, je retrouvais cette jeunesse. Cette jeunesse de mon essence, immémoriale, ce temps devant
A Legrand, je n’ose pas lui dire la seule chose finalement que je n’ose pas : « Je t’aime », alors je le lui dis par mille manières, d’en faire un personnage, une ironie, je tourne autour, je l’entourloupe
Je l’astuce. Ça semble un jeu. Ça l’est. Mais le jeu profond du jeu, c’est « Je t’aime ». Et, là, on ne peut rien
On ne peut rien, je ne sais pas, mais on ne peut rien dire, oui, je sais
Legrand est la partie sociable de moi-même, la partie non-maudite. Nicolas Moulin, à son époque
(maintenant il semblerait plus sauvage)
« et moi, qui suis là mais suis-je là, je n’ai pas progressé, je continue de demander à la vie un cheek to cheek qui est indépendant du malheur, du bonheur, et se trouve être le grand intermittent du spectacle »
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