Saturday, April 04, 2009

Delphine Seyrig…

La force des images liées à la disparition… N’est réel que ce qui est périssable, incertain, défaillant… La langue du poème affirme les choses à l’instant de leur disparition…

Le peintre, selon Proust, ne représente ni ce qu’il voit ni ce qu’il ne voit pas, mais « peint qu’on ne voit pas ». Il y a bien sur le rebord de la fenêtre un oiseau…

Le sang sur la roche… Épiphanie du sapin qui se déchire dans l’air (je veux dire du réveil) à l’endroit exact. La récession de la respiration… non.

Toutes les histoires de tous les hommes, celui qui a coupé son bras… celui qui avait le pouvoir énorme, the power astonishing.

« La poésie d’un tableau doit être faite par le spectateur.
– Comme la philosophie d’un poème par le lecteur.
– Vous y êtes, c’est cela même. » (Baudelaire encore.)

La poésie, c’est ne pas écrire.
Le théâtre, s’il est poésie, c’est ne pas jouer…

Son visage, sa face, elle se retourne, elle se montre… Parler, c’est forcément avec tout ce qu’il y a sur le visage, les yeux, le visage, la bouche, tout…

Et si la vie allait s’ouvrir même par ce que je ne comprends pas ?

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Rien n’est fragile, rien n’est difficile. Eh bien, disons… avec Pierre je suis chez moi pour une grande part.

Au moment où comme chaque jour commence le piano, maintenant je crée un grand silence : je me bourre les oreilles de mousse, je n’entends plus – si j’enfonce très profond – ni la ville ni le piano de l’immeuble – ainsi je peux prolonger le jour clair de la lecture…






De la soupe dans la moustache.
Se plaindre en attendant.
Des grands nuages foldingues.

Le guerrier fade (de la beauté)


Photo : Kael T Block.
On dirait un costume pour jouer dans le spectacle de Marie-Christine Soma. C'est à partir des Vagues de Virginia Woolf, elle me propose le rôle de Neville.

Impasse de l’Absolu

Je suis dans l’atelier de décor, en banlieue, c’est émouvant.

Sauf que je m’ennuie déjà parce que y a beaucoup de poussière… Malheureusement Agnès me fait remarquer les quatre manutentionnaires engagés pour l’occasion : les rois mages… Si je n’veux pas être un mufle, il faut rester – et Agnès a la voiture…

Un des rois mages va à Venise lundi. « Oui, pour mon voyage de noce. » Toile peinte : Venise.

La toile sur Venise est sublime. Eau verte, ciel bleu très pâle. On cherche le nom du peintre dont elle est inspirée, celui qui n’a peint que Venise… C’était pour jouer Goldoni. Il y a encore les confettis d’un carnaval accrochés.

Mohamed, celui qui part en voyage de noce à Venise, dit qu’il a travaillé sur des comédies musicales en Tunisie – devant une toile très seventies ou très sixties représentant des gratte-ciels noirs sur un fond de coucher de soleil disco rouge orange.

J’imagine bien… Bientôt la fin… Les rois mages sont engagés jusqu’à quatre heures. Encore un Déjeuner sur l’herbe de Manet, mais qui ne nous a pas plu et on revient dans le contemporain…

Retour à Paris. Je suis Porte d’Orléans. Je vais aller vers la Fondation Cartier et je t’attendrai, j’ai un livre – mais pas trop tard, hein ? Je dois aller au théâtre à Nanterre ce soir…

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