Belle de nuit

"Le soir, couchés chacun dans son lit, ils se parlaient de chambre à chambre, laissant leurs portes ouvertes sur le palier."

Belle de nuit

"Je vous dirai, il ne faut pas grand chose... pour que ça se produise. - L'écriture ? - Oui. Mais il faut quelque chose. Il faut quelque chose quand même."

Il y a un calme néanmoins au seuil de quelques mystères... Le seuil de perte et de prendre la parole. L'un des individus faisant foi. ...

Belle de nuit

"Il n'y a rien d'anormal qu'un joueur d'échecs ne soit pas normal, c'est normal qu'il soit comme ça."

La mer avance et l'eau ruisselle des falaises

Quand j'ai envie de lire quelque chose qui ait du sens et qui soit pourtant writ in water, je vais sur le blog de Pierre Courcelle et c'est le trésor, aujourd'hui scellé (mais je peux en donner les codes)... Par exemple, il me disait hier qu'au Havre, il n'avait pas vu la mer, quand il avait été coincé la nuit de vendredi à samedi par la fragilité du réseau ferré (zéro degré, tout se bloque)... Voulez-vous - c'est la nuit et il dort probablement - que ceux qui ne dorment pas lèvent le doigt - voulez-vous vous promener avec moi dans une page du bord de mer ?



Intrusions

A main droite, le manoir d'Ango où Breton écrivit Nadja: à la place des barbelés et de l'écriteau rageur "entrée interdite" qui ne m'empêchèrent pas d'entrer il y a trois ans, un cabanon en bois au bord de l'allée, et un affreux enclos en bois comme on trouve dans les magasins de bricolage. Pour cinq euros, on peut visiter l'architecture me dit-on, le musée n'est pas encore aménagé.

A main gauche, la route de la plage, le nom Ailly qu'on voit partout à Varengeville. Un arrêté du maire interdit le nudisme, feuille A4 sous pochette plastique, gouttes de condensation: elle ne passera pas l'hiver. Toutes les tailles, toutes les formes, tous les états de la matière: la terre elle-même à vif comme sectionnée, falaises, on dirait un emballage de Christo, un drapé monumental à perte de vue; éboulis crayeux qui forment pyramides au pied des falaises, et quand on lève les yeux, béances laissées en leur sommet, érosion fracassante, toutes ces ravines, sillons opiniâtres, coulures de terre et de pluie mélangées; plus loin, roches énormes, granit échoué résistant encore, rondes-bosses où parfois l'eau de la marée haute s'est déposée, lacs minuscules pour quelques heures épargnés par le remous; galets à l'infini, de craie, de granit, blancs, bruns, bleutés, striés, panachés; sable fin et dur comme un pays parcouru de montagnes et de rivières éphémères - la mer avance et l'eau ruisselle des falaises.

L'Etoile m'appelle, qui n'entend ni le vent ni la mer. Nous ne nous sommes pas vus depuis deux mois.

Je repars avec un galet orange qui tient dans la main, peut-être caoutchouc, forme à l'étrange contorsion, objet du monde des hommes comme on reconnaîtrait encore un homme sans la tête, sans les bras, sans les jambes, écorché.

Belle de nuit

"Vous verrez comme malgré les digressions les plus espacées, je sais retomber les pieds sur mon sujet."

Persepolis

Marlène

Aujourd'hui il fait super beau à New York, ça donne envie de faire plein de choses !

Gentil...

qu'est ce qu'elle est belle la photo de toi avec le chapeau melon
elle fait
grand metteur en scène historique
on l'a mettra dans notre livre sur toi
je ferai un livre sur toi
et un autre sur jean-françois peyret
c'est comme ça

au fait un titre m'est venu mais je ne le sais plus exactement
un truc du genre
THIS OPERATION CAN'T BE PERFORMED

Belle du soir

"Il est certain que les lieux s'usent, que quand tu as un lieu comme ça, tu as un certain nombre de possibilités et que plus les artistes travaillent, plus l'espace s'use."

Belle du soir

"The truth for me is not having someone submissive and obedient but someone who has got something to offer that I couldn't even imagine and, you know, I can sort of create the platform for the actors to work in, but (you know) when they do brilliant work, it's all their own."

Digression

La très belle Jane Campion, auteur d'un wonderful movie, évoque, dans une interview, l'alchimie des acteurs. "Si leur couple n'avait pas fonctionné, dit-elle de ses deux protagonistes, le film aurait sombré dans un mélodrame lourdaud que je voulais absolument éviter. Je me revois regardant leurs photos côte à côte en priant pour ne pas m'être trompée dans mon choix..."  Que ça marche entre les acteurs est en effet la prière et le désir le plus profond pour un director parce que, dans le cinéma ou le théâtre (mais enfin, on pourrait peut-être dire, de manière générique, cinéma au lieu de théâtre, le cinéma, avec, en sous-produit, le théâtre, d'autant que le théâtre va bientôt totalement disparaître, a cause, par exemple, du principe de précaution, la société ne pourra bientôt plus le supporter du tout et va, par principe de précaution, le faire disparaître tout à fait - parce que le théâtre montre en direct, par exemple la mort qui est au centre, ou la folie, alors que le cinéma a sans doute encore de beaux jours devant lui parce qu'il montre des images et que l'illusion de l'image enivre encore la société) - dans le cinéma... Je ne sais plus ce que je voulais dire, digression trop importante... Mais enfin, vous voyez ce que je veux dire... Ça me reviendra... Si les acteurs ne travaillent pas ensemble, le projet s'effondre, c'est sûr.

John Keats

Photo Pierre Courcelle.

Belle du soir

"Experience beyond thought."

Belle du soir

"I had such a dream last night : I was floating above the trees with my lips connected to those of a beautiful figure."

Le Sacrifice de Keats

Je me retenais de pleurer parce que j'avais mis du khôl pour sortir. C'était au moment ou Keats inventait ses poèmes que les larmes devaient être réprimée.

Le lendemain, on écoutait Henri Dutilleux. Tout un monde lointain... qui est aussi à la surface de la Terre - devrait-on dire la Mer ?

Entre temps, j'avais rêvé, pas que des choses agréables parce que j'avais vu aussi la veille un film intitulé Invisible City qui évoquait la torture à Singapour (je pense les exactions commises par les Japonais pendant le conflit mondial).

The Spirit of Disponibilité

(Belle de jour.)

“The spirit of disponibilité before What-Is which permits us simply to let things be in whatever may be their uncertainty and their mystery."

Negative Capability

(Belle de jour.)

"I had not a dispute but a disquisition with Dilke, on various subjects ; several things dovetailed in my mind, & at once it struck me, what quality went to form a Man of Achievement especially in literature & which Shakespeare possessed so enormously - I mean Negative Capability, that is when man is capable of being in uncertainties, Mysteries, doubts without any irritable reaching after fact & reason."