Thursday, January 31, 2013


Mary Smith
cher,
comment vas-tu ?
tu fais un film érotique ? waoooou !

ici mexico
retrouvailles émues
ambiance chantiers y sol

on pense bien à toi

des embrassades !
m.

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Elle

Cheveux

Voilà, j’ai été pornographe...


Voilà, j’ai été pornographe pendant 2 jours et demi. Dans un 500 m2 avenue Foch que mon ami X m’a prêté, vide, entre ses 2 propriétaires. 500 m2, c’est très grand. Je vais donner les informations. 500 m2, c’est très, très grand. Ce que j’ai appris pendant ces deux jours. Vous n’imaginez pas comment c’est grand, 500 m2. Moi, je vis dans une pièce, mais j’ai rêvé souvent que cette pièce communiquait — par une porte que j’avais ignorée jusque là — avec l’appartement voisin, ce sont des rêves de bonheur. Là, c’est comme ça. C’est-à-dire que c’est la vie à l’intérieur et que ça n’en finit pas. Chaque jour, nous découvrions des pièces nouvelles, des portes, des salles de bains ignorées, des chambres à coucher délaissées. Il y a une pièce que nous avons appelée le petit studio de danse. Le vide était amplifié par la disparition des habitants, des meubles, des lustres, des rideaux et de tout bibelot, le vide était amplifié par la disparition du contenant. Non pas le contenu, mais ce qui contenait l’appartement. Mais laissez-moi vous raconter une anecdote... Il y a tout au fond (tout au fond) de l’appartement une garçonnière que l’un des enfants de la famille, à 17 ans, s’était fait construire dans les années 70. Evidemment, nous l’avons beaucoup utilisée (vous verrez) : c’est un décor évident de film porno « classique ». Lit rond, matelas d’eau, spots de boîte de nuit, cheminée, boule à facettes, salle de bain ouverte sur la chambre, béante, écrans de cinéma qui se déroulent, miroirs, etc. Eh bien, une fois — il faut savoir qu’il y a toujours eu des bonnes polonaises dans cette famille, ne parlant pas français, mais communiquant avec la mère elle-même polonaise, — une bonne avait disparue et cette femme, la mère, la retrouve la nuit dans l’appartement. « Qu’est-ce que vous faites là ? Vous n’êtes pas venue travailler... — Oh, excusez-moi, Madame, j’ai eu un problème, mais maintenant, ça va, je reviens demain. » Le lendemain, elle ne revient pas. Puis la femme, la mère, la retrouve encore quelques temps plus tard dans l’appartement la nuit. Même topo. Puis plusieurs fois. Des objets disparaissent peut-être (on n’est jamais sûr), de la nourriture sans doute. X, mon ami, devant cette situation absurde, décide de faire changer toutes les serrures. « Elle a les clés, elle revient la nuit, ma mère n’est pas capable de gérer ça, il faut changer les serrures. » Serrures changées, elle revient encore. On appelle la police. Et c’est la police qui découvre — personne n’avait pensé à aller voir dans le studio du fond — qu’elle vivait là avec un mec depuis 15 jours. Ça a été assez violent, X a honte, la police, ils étaient 12, le type allongé à terre menotté... Voilà, ça vous donne une idée (j’espère), de ce que c’est que 500 m2. L’appartement de Dominique où a été tourné Le dernier tango à Paris fait 2 fois moins, par exemple. Voilà, c’est comme 2 derniers tangos à Paris, 500 m2. Moi, ça ne me dérange pas de dormir dans une pièce — du moment que d’autres dorment dans des taudis, sous les ponts, pourquoi pas une pièce ? Non, la seule chose qui me gêne, ce sont les parois entre les milieux, entre les classes, entre la richesse et la pauvreté. Il est évident que nous sommes les mêmes. Je remercie mon ami X de m’ouvrir les portes de ces milieux interlopes. Exotiques (le mot « exotique » conviendrait mieux, mais « interlope » ramène à Modiano) pour moi. Aller de l’un à l’autre, je crois que Virginia Woolf fait une petite conférence sur ça, il faudra que je retrouve... Christine qui a été la dernière à partir tout à l’heure a demandé à mon ami ce qu’il faisait dans la vie. Il y avait des cartons de déménagement. Sur l’un, il y avait marqué : « affaires » et « bureau ». « Que veux-tu qu’1 homme qui habite ici fasse dans la vie ? », ai-je dit en montrant les 2 mots sur le carton. Une autre anecdote ? Vous avez le temps ! X qui donc était là pour trier encore quelques papiers, a trouvé dans une cache dans la salle de bain bling-bling où nous avons tourné la scène de masturbation de Christine (vous verrez, au téléphone avec son ami le philosophe Elie, très joli, mais qui n’a pas voulu apparaître comme la très grande majorité de tous les mecs ! j’y reviendrai), il a trouvé, X, dans une cache dont il se souvenait de l’existence, tout un sac des bijoux de sa mère qui allait rester là, le nouveau propriétaire arrivant 2 h après. Sa mère — âgée — n’y avait plus pensé. Les bijoux — or, diamants, perles — étaient dans une sorte de sac à dos d’enfant en plastique prêt à être emporté, j’imagine d’un premier geste, en cas de rafle, de départ précipité. Mais sa mère n’y avait pas pensé. Plus tard, un peu, j’ai entendu X appeler son frère et lui demander si, dans son souvenir, il y avait d’autres caches dans l’appartement...

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Luxe

Avant la Révolution


« Comme je le reconduisais à travers les Tuileries, il sentit l’odeur du café. 
— Voici, me dit-il, un parfum que j’aime beaucoup. Quand on en brûle dans mon escalier, j’ai des voisins qui ferment leur porte, et moi j’ouvre la mienne. 
— Vous prenez donc du café, lui dis-je, puisque vous en aimez l’odeur. 
— Oui, me répondit-il, c’est tout ce que j’aime des choses de luxe : les glaces et le café. »

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Corps crayeux