Je voudrais partager avec
vous le bonheur — comment dire : absolu — que j’ai de travailler aux
Bouffes du Nord, le plus beau théâtre du monde. J’aimerais vous dire que ce
spectacle est mon plus beau, mais je me retiens, trop habitué à l’avoir entendu
dire de Marguerite Duras, par ex, de tous ses livres ! C’est vrai que pour
Le Dispariteur (le spectacle dans
le noir), je l’ai su avant. Je me souviens que, quand Eric Martin a rejoint pour la première fois Jonathan Capdevielle dans le noir et qu’il s’est produit
une sorte de déflagration d’énergie inouïe, je me souviens de m’être levé, toujours dans le
noir, m’être approché d’eux, toujours dans le noir, et de leur avoir dit :
« Je n’ai évidemment pas pris de notes (dans le noir), mais, ce que je
peux vous dire, c’est que nous sommes en train de faire un chef d’œuvre. J'aimerais que le public soit là tout de suite. »
Là, aux Bouffes du Nord, ce que je peux dire, c’est qu’il s’agit du travail que
j’ai peut-être eu le plus de joie de fréquenter : venir travailler aux
Bouffes du Nord pour ce spectacle qui n’est pas de moi, mais dont je suis le
spectateur unique, appartient définitivement aux plus belles journées de ma
vie. Marguerite Duras disait : « On peut aussi écrire dans le bonheur. »
Je n’ai jamais tenté que de le faire. Et, oui, c’est aujourd'hui le cas !
Dieu fasse que ce travail rencontre son public. Ce serait étrange qu’il ne le
rencontre pas, mais l’étrangeté n’est certes absolument pas étrangère au monde... Inch'Allah ! Avant-premières le 28 (bar
ouvert avant et après le spectacle), le 29 et le 30 (sans le bar, mais on ira
en face, à la Rotonde). 21h. Entrée libre sans réservation pour ces soirées (de 2h15).
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