Voyage spécial
La perfection est dans l’imperfection. Les petites erreurs que nous faisons peuvent parfois être magnifiques. Il ne faut pas forcer les choses... Bien manger, c’est le début du bonheur.
Choisis ! Chute de neige ou rocher absent…
Les îles Vierges. Le soleil, la mer, le sable – et le sexe. Pour Robinson, un clou est un clou. (Nous sommes le vendredi saint.) Une carte à Joël puis à maman. Rien n’est plus magique qu’un acteur. On s’y laisse prendre. C’est insensé, cette végétation tropicale, hein ?
Un voyage débile.
La mer entoure une île vierge. Tant de talents, partout disséminés. Cette transparence nacrée... « Nacrée » vient à la place du mot pour dire l’or, l’incomestibilité, inedibility – français : dissipation – unpalatable. Molletonnée, pelotonnée. Je n’ai visionné que quarante minutes de ce film infini. Et la neige est déjà passée – et la mer et la montagne ont fusionné. Tout s’est passé si vite, on n’en a nulle trace. Les enfants poussent, de toute façon, ça vaut mieux. Bien sûr, c’est très elliptique. Un mois d’vacances, un peu de r’cul, la cassure. Je touche le papier peint, le mur de plâtre. C’est cela la sensation : elle n’est pas « du moment ». Les dégoulinants paysages. L’échancrure du tee-shirt. Le film ne va nulle part. (À la lenteur avec laquelle je le diffuse.)
La nourriture reprend sa pureté car elle est donnée par les maîtres. On a toujours faim. Toujours sommeil. Sur la couchette du bateau, je m’endors dans la nuit verte.
...La Fureur en attendant ; Gravir la route ; Flandres innommables ; Le Bavard mauve ; Vierges falaises…
Les vides et les pleins réapparaissent. Souvent, autour d’ces îles, y a des courants très forts. Comme le sommeil devenant lent comme une drogue ou un poison. Cette fois, l’obscurité allait nous envelopper et la crainte m’envahissait. Le feu est de la même couleur que le couchant. De la même couleur réelle. Et le livre est ouvert. Il n’a pas d’sens. Une femme et un homme mal assortis, sur une île. C’était plus facile de le dire que de le faire… Une très belle fille dans des couleurs chatoyantes.
Une image affreuse surgit en moi.
Dans la nuit de la végétation, éclairée en plein jour. (Comme en plein jour – nuit américaine.) L’île n’était pas déserte. (Ellipse.) Le chien sur la plage. Son tee-shirt de plus en plus déchiré, aux yeux bleus. Déguisé en mon père. On est comme des animaux domestiques de ma mère. (Pour être clair.) Un instant de faiblesse. Solal dit les « libres » (pour les livres). Les enfants sont si souples. L’usure du blanc sur blanc. Il aurait fallu faire un discours par noix de coco, alors… La méthode, c’est qu’y en a pas ! Vraiment. Il croit toujours que – à raison d’ailleurs – qu’il va y avoir quelque chose qui est la dernière seconde.
(Non publié.)
27, 28, 29 déc. 08
Choisis ! Chute de neige ou rocher absent…
Les îles Vierges. Le soleil, la mer, le sable – et le sexe. Pour Robinson, un clou est un clou. (Nous sommes le vendredi saint.) Une carte à Joël puis à maman. Rien n’est plus magique qu’un acteur. On s’y laisse prendre. C’est insensé, cette végétation tropicale, hein ?
Un voyage débile.
La mer entoure une île vierge. Tant de talents, partout disséminés. Cette transparence nacrée... « Nacrée » vient à la place du mot pour dire l’or, l’incomestibilité, inedibility – français : dissipation – unpalatable. Molletonnée, pelotonnée. Je n’ai visionné que quarante minutes de ce film infini. Et la neige est déjà passée – et la mer et la montagne ont fusionné. Tout s’est passé si vite, on n’en a nulle trace. Les enfants poussent, de toute façon, ça vaut mieux. Bien sûr, c’est très elliptique. Un mois d’vacances, un peu de r’cul, la cassure. Je touche le papier peint, le mur de plâtre. C’est cela la sensation : elle n’est pas « du moment ». Les dégoulinants paysages. L’échancrure du tee-shirt. Le film ne va nulle part. (À la lenteur avec laquelle je le diffuse.)
La nourriture reprend sa pureté car elle est donnée par les maîtres. On a toujours faim. Toujours sommeil. Sur la couchette du bateau, je m’endors dans la nuit verte.
...La Fureur en attendant ; Gravir la route ; Flandres innommables ; Le Bavard mauve ; Vierges falaises…
Les vides et les pleins réapparaissent. Souvent, autour d’ces îles, y a des courants très forts. Comme le sommeil devenant lent comme une drogue ou un poison. Cette fois, l’obscurité allait nous envelopper et la crainte m’envahissait. Le feu est de la même couleur que le couchant. De la même couleur réelle. Et le livre est ouvert. Il n’a pas d’sens. Une femme et un homme mal assortis, sur une île. C’était plus facile de le dire que de le faire… Une très belle fille dans des couleurs chatoyantes.
Une image affreuse surgit en moi.
Dans la nuit de la végétation, éclairée en plein jour. (Comme en plein jour – nuit américaine.) L’île n’était pas déserte. (Ellipse.) Le chien sur la plage. Son tee-shirt de plus en plus déchiré, aux yeux bleus. Déguisé en mon père. On est comme des animaux domestiques de ma mère. (Pour être clair.) Un instant de faiblesse. Solal dit les « libres » (pour les livres). Les enfants sont si souples. L’usure du blanc sur blanc. Il aurait fallu faire un discours par noix de coco, alors… La méthode, c’est qu’y en a pas ! Vraiment. Il croit toujours que – à raison d’ailleurs – qu’il va y avoir quelque chose qui est la dernière seconde.
(Non publié.)
27, 28, 29 déc. 08
Labels: poésie yves-noël dispariteur