Tuesday, June 30, 2009

Yvonnick




Photogrammes de Gaétan Besnard.Yvonnick Muller dans Yves-Noël Genod.

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Jérôme Delatour sur Vénus & Adonis

(...)

A l'opposé de son Hamlet, le plateau est cette fois complètement nu. La salle est toute noire, de béton peint et d'acier ; et pourtant j'ai rarement vu dénument plus sexy ni mieux exploité. Adonis s'ébroue, pâle et aérien comme un modèle dans un vieil atelier de peintre, caravagesque. Dans les lumières nocturnes, la bougie électrique, le happement de la grande carcasse scénique, les acteurs vont et s'évanouissent. C'est le vide et la mort opposés à la vie et au plein, l'illusion théâtrale à cru. Quelque chose de fantomatique qui sied à merveille à nos classiques, ces revenants qui ne sont jamais partis. Ce soir-là, j'ai senti passer le souffle de Shakespeare, ce petit frisson que procure la présence des morts. Il parlait par la bouche des comédiens, à travers eux son haleine cadavérique avait le parfum des roses. Troublant.

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Une lettre de recommandation

Sylvie Mélis est une plasticienne de la lumière. Sa présence au théâtre est précieuse car la lumière, qu'elle rend palpable comme une matière, est le véhicule le plus absolu que le théâtre a à sa disposition. Le plus absolu et le plus mystérieux (sans doute aussi avec la musique, le son). Improvisez (avec sensibilité) de la lumière quand des comédiens improvisent sur scène, réenvoyez le lendemain la mémoire de cette lumière, les comédiens retrouveront magiquement les états de leur improvisation d'un jour. La lumière aura tout conservé, tout recueilli. De l'essentiel. C'est l'essentiel, au théâtre, la lumière, c'est ce qui permet la répétition. La lumière, c'est des blocs de nature, c'est comme cela que nous avons travaillé ensemble, Sylvie Mélis et moi-même, pour le Théâtre National de Chaillot, la pièce intitulée Yves-Noël Genod. Nous avons travaillé la lumière en soi, avant même de penser à la distribution du spectacle, la lumière a d'abord été conçue comme une installation, un dispositif ; ce n'est qu'après que les projecteurs aient été installés que les comédiens sont venus jouer avec et dans cette installation. Et la lumière est alors devenue l'un des éléments du théâtre, elle a échangé son territoire, elle s'est mélangée (et ça a été tout l'art de Sylvie Mélis d'avoir réussi ce mélange) - mais bien entendu nous aurions très bien pu imaginer une pièce qui n'ait été que de lumière, que d'espace. Je crois que Sylvie Mélis a tout à fait la raison de cette ambition avec Scratch de la Méthode. Nous travaillons déjà ainsi : la lumière est première, peu importe ce qui va venir remplir ; ce qui est intéressant, c'est la lumière (dans tous les sens, jusqu'à sa vitesse) qui ne remplit rien. Elle est notre secret à nous, l'humanité. J'ai une parfaite confiance en Sylvie Mélis, c'est aussi pour ça que j'aime travailler avec elle : elle pourrait signer ma pièce que je la reconnaîtrais. C'est une collaboratrice idéale et je me réjouis de voir un jour prochain l'aboutissement de ce projet personnel spectaculaire au goût duquel elle m'a déjà bien habitué ! Ça devrait être totalement génial ! Ne craignez pas de lui en donner les moyens.



Yves-Noël Genod

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Les prix ont baissé !

J'ai félicité mon restaurateur, aujourd'hui le plat du jour a baissé de cinquante centimes (de 10,50 à 10). C'était déjà sublimement bon, vraiment pas cher (pour la qualité), j'y vais tous les jours après le cours de danse (ça a sa part, je crois, dans ma motivation pour le cours de danse), à 12h30, je commande tous les jours le plat du jour, un verre de vin du mois et une carafe d'eau : j'apprends à mes fans que je suis très "casanier" ! Ils savent où me trouver : Café Divan, 60, rue de la Roquette. C'est dans ce café sur le divan que souvent je pleure en pensant : "Que c'est beau la vie !", en pensant à la nourriture que l'on me "donne", je pleure en lisant "Libé", je pleure en envoyant un texto à mon ami pour lui dire que je l'aime et que je l'aime... Je suis très Duras dans ce restau... (Duras qui, rappelons-le, disait que l'alcool remplace Dieu...) Aujourd'hui, si vous voulez savoir, c'était steak de thon et je sais pas quoi, sublime ! Avec un vin de Chigago ! Très fruité, presque lourd, pas capiteux, un nectar, un sirop. Et j'ai même pris un café pour faire traîner (avec le livre d'Hélène Bessette) (et puis je suis au chômage, quand même...) Et j'ai écrit cette phrase : "Ecrire, c'est pas facile, c'est n'être pas lu." Parce que je pensais à William Shakespeare et à Hélène Bessette et puis tous les autres, les morts qui sont tellement vivants, qui ont tellement à nous dire, à nous les vivants, qu'on n'a pas trop l'temps - ni même la motivation - de lire les vivants aussi qui nous semblent un peu plus morts, vous m'suivez ? C'est dingue comme Bessette n'était pas lue, Shakespeare, encore, il s'en sortait avec le théâtre, mais Bessette ? On se dit : "Mais qu'est-ce qu'ils lisaient, les gens, à l'époque (1973), s'ils ne lisaient pas ça ?..." (Ida ou le délire, chez Léo Scheer.)

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Marlène






Photogrammes de Gaétan Besnard. Marlène Saldana dans Yves-Noël Genod.

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Belle de jour

"Je feins de travailler car, pour de vrai, c'est mon âme qui voyage et construit des palais."

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Philippe Verrièle ("Danser")


(Cliquez pour agrandir.)

Eh bien, impeccable colonne, cher Philippe, tu t'en es très bien tiré !
Et de l'angle de vue pas du tout absurde que tu choisis : "comédien" qui signe un spectacle "de danse", tu places une équation tout à fait mathématique. J'ai en effet conçu ce spectacle au service des acteurs (et des spectateurs) et donc, je suis fier que tu t'en sois aperçu le jour de la première (alors que le spectacle, bien sûr, n'a pas cessé de s'embellir jusqu'à la fin). Merci, très cher !

Yves-Noël

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