Monday, October 27, 2008
Fiorenza Menini
Ouah ! J'ai la mer en bas de mon balcon, elle descend et elle monte avec la lune, parfois très tôt le matin, alors que je dors encore, j'ouvre la fenêtre et je l'écoute, et j'attends que le soleil se lève.
Prends soin de toi, sous un rayon de paillettes...
A + Fiorenza
Fiorenza Menini vit à Douarnenez.
Prends soin de toi, sous un rayon de paillettes...
A + Fiorenza
Fiorenza Menini vit à Douarnenez.
Français, Françaises
Français, Françaises
Un projet de spectacle d’Yves-Noël Genod
Je souhaite créer un ballet au Studio de Chaillot. Pour en résumer l’argument, il s’agit pour moi de mettre en scène des acteurs et des danseurs qui évolueront tels des personnages abîmés et exclus, des SDF, des clochards. Dans Français, Françaises, les clochards se mettent à danser, meurent et ressuscitent. Ils sont traversés par des fulgurances de textes visionnaires (Rimbaud, etc.) et d’éclats révolutionnaires (La mort de Danton). La musique intervient. Certaines parties sont chantées.
Il s’agit d’une œuvre artistique, qui ne remet bien sûr pas en cause le travail effectué par des associations telles que Les Enfants de Don Quichotte.
Lorsque je vois, comme il y a quelques jours, un clochard allongé sur le trottoir de la rue de Rivoli, le corps relâché, indifférent à l’incongruité de sa présence au milieu des gens autour de lui, ce qui m’interpelle chez cette personne est avant tout son humanité. Une humanité archaïque que je perçois aussi, par exemple, lorsque les vacanciers retirent leurs vêtements au bord de l’océan ; la nudité n’est plus un problème. Je veux travailler sur l’essence de l’être humain, sa beauté. Explorer non pas la folie ou la maladie, mais l’humanité.
La danse, pour moi, est l’équivalent du bonheur d’être en vie. Et pourtant, on peut danser une matière lourde et lente. Un vieillard ou un nouveau-né peuvent danser. Je veux travailler la danse à partir d’états, dans la ligne de Catherine Diverrès.
L’espace scénique qui m’est offert par le Studio de Chaillot compte pour beaucoup dans l’inspiration de ce spectacle. Au cœur d’un lieu prestigieux, cette salle en évoque les bas-fonds ; une cave, un bunker, le local technique d’une gigantesque organisation. Je ne souhaite pas en modifier par un quelconque décor l’espace ni les revêtements. J’en retire simplement les gradins, de telle manière que les spectateurs s’installent où ils le désirent. Qui contre un mur, qui au beau milieu du travail des danseurs. Entre deux « personnes de la ville », un danseur allongé, comme mort, ressuscite et s’anime... La fracture du rideau représente le déchirement d’une illusion. Le spectateur est immergé dans le décor, devient le décor d’un ballet fantomatique.
Le spectateur atteint un état de perception lié à son humanité essentielle. C’est l’ouverture vers un renversement des valeurs, à la fois en deçà et au-delà de la société régnante.
(Propos recueillis par Hélèna Villovitch.)
Un projet de spectacle d’Yves-Noël Genod
Je souhaite créer un ballet au Studio de Chaillot. Pour en résumer l’argument, il s’agit pour moi de mettre en scène des acteurs et des danseurs qui évolueront tels des personnages abîmés et exclus, des SDF, des clochards. Dans Français, Françaises, les clochards se mettent à danser, meurent et ressuscitent. Ils sont traversés par des fulgurances de textes visionnaires (Rimbaud, etc.) et d’éclats révolutionnaires (La mort de Danton). La musique intervient. Certaines parties sont chantées.
Il s’agit d’une œuvre artistique, qui ne remet bien sûr pas en cause le travail effectué par des associations telles que Les Enfants de Don Quichotte.
Lorsque je vois, comme il y a quelques jours, un clochard allongé sur le trottoir de la rue de Rivoli, le corps relâché, indifférent à l’incongruité de sa présence au milieu des gens autour de lui, ce qui m’interpelle chez cette personne est avant tout son humanité. Une humanité archaïque que je perçois aussi, par exemple, lorsque les vacanciers retirent leurs vêtements au bord de l’océan ; la nudité n’est plus un problème. Je veux travailler sur l’essence de l’être humain, sa beauté. Explorer non pas la folie ou la maladie, mais l’humanité.
La danse, pour moi, est l’équivalent du bonheur d’être en vie. Et pourtant, on peut danser une matière lourde et lente. Un vieillard ou un nouveau-né peuvent danser. Je veux travailler la danse à partir d’états, dans la ligne de Catherine Diverrès.
L’espace scénique qui m’est offert par le Studio de Chaillot compte pour beaucoup dans l’inspiration de ce spectacle. Au cœur d’un lieu prestigieux, cette salle en évoque les bas-fonds ; une cave, un bunker, le local technique d’une gigantesque organisation. Je ne souhaite pas en modifier par un quelconque décor l’espace ni les revêtements. J’en retire simplement les gradins, de telle manière que les spectateurs s’installent où ils le désirent. Qui contre un mur, qui au beau milieu du travail des danseurs. Entre deux « personnes de la ville », un danseur allongé, comme mort, ressuscite et s’anime... La fracture du rideau représente le déchirement d’une illusion. Le spectateur est immergé dans le décor, devient le décor d’un ballet fantomatique.
Le spectateur atteint un état de perception lié à son humanité essentielle. C’est l’ouverture vers un renversement des valeurs, à la fois en deçà et au-delà de la société régnante.
(Propos recueillis par Hélèna Villovitch.)
Enterrer dans l’ombre
Le croissant à la mouette
Ils ont dans la tête…
L’antichrist
And I stood upon the sand of the sea
And saw a beast rise up out of the sea,
Having seven heads and ten horns…
Here it is : the Bible.
27 oct. 08.
Le croissant à la mouette
Ils ont dans la tête…
L’antichrist
And I stood upon the sand of the sea
And saw a beast rise up out of the sea,
Having seven heads and ten horns…
Here it is : the Bible.
27 oct. 08.
Labels: poésie yves-noël dispariteur
À Franz-Anton Cramer
Pour autant que je puisse en juger, ça m'a l'air excellemment traduit, beau travail, merci !
Oui, pour les étudiants qui ne voient que comme ils voient, c'est difficile, tu es dans une situation émouvante, Franz-Anton... Tu n'es pas psy (et même en l'étant, ça prendrait pour chacun sans doute plus longtemps que le temps dont l'école dispose). Ça me fait penser aussi à la situation de Barack Obama qui doit convaincre au moins la moitié des États de voter pour lui. À nous tous (les Européens), ça nous paraît évident, mais pour les Américains, pas du tout et s'ils l'élisent ce sera – comme disait un auteur dans « Libé » hier – en dépit de notre enthousiasme (à nous les Européens). Il faudrait que les étudiants trouvent leur voie en dépit de tous nos efforts pour la leur indiquer. En attendant, on ne peut que répéter les mêmes phrases encore et encore. Genre : « Au lieu de vous passionner à ce point pour la moitié vide du verre, intéressez-vous (pour changer) à la moitié pleine... » Etc. (Celle-ci, tu peux la leur dire de ma part.) Ou encore : « Moins de jouissance, plus de réjouissance. » (Un slogan.) Il est vrai que je tiens tout ça (cette pacotille, ce vademecum) de mon psy, j'ai pas trouvé tout seul...
Evamaria, elle aime ferrailler, elle aime l'argumentation, ça l'enthousiasme, c'est son côté garçon (imagine-t-elle), mais elle est capable d'entendre – et d'apprécier– l'argumentaire de la partie adverse. On peut la retourner ainsi assez joyeusement (en prenant une heure ou deux). Donc c'est très bien, faut qu'elle garde ça. Ce qu'elle pourrait gagner, c'est dans la capacité d'abandon, mais, ça, ce serait accepter plus de sa féminité (l'abandon : qualité féminine), c'est pour ça que je n'osais pas trop insister (et tu me connais, les filles me sont plus mystérieuses). Sur les « outils » et les « trucs », ça, je leur en ai bien parlé. Pour moi, il n'y a qu'une méthode valable : Actors Studio ; à part ça, il n'y en a pas : chacun invente pour lui-même une méthode différente de celle de son voisin. Pour les trucs, j'ai aussi insisté immédiatement - j'ai résumé les grands principes à la notion de plaisir (et ensuite : tout est possible). Il s'agit d'artisanat et souvent un « truc » déclenche le possible, nombreux exemples, un élément de costume, etc. On touche à des choses inconscientes, alors... Si ces choses sont vraiment inconscientes, de la folie et de la mort, par exemple, c'est à dire de choses dont on ne sait rien, il ne peut s'agir – pour agir – que de « trucs ». Claude Régy (citation rare) : « La mort, pour moi, ça n'a été qu'un « truc », c'était parce que je trouvais que c'était plus beau sur un plateau de voir des gens à la fois vivants et morts. »
En plus de Felix, il y en a une avec qui j'aimerais bien retravailler en dehors de l'école, c'est Tümay. Elle – en un sens – a tout compris – et mieux que moi – de ce blablabla de cette notion de plaisir. Elle est extra ! Totalement douée pour moi. On est allé un peu tard au costumier, mais elle est la seule à être venue et elle a trouvé trois ou quatre ensembles très différents qui lui allaient à ravir et donnaient envie de lui inventer plein de choses nouvelles, on a juste eu le temps de rajouter la scène du début qui était sans doute ce qu'il y avait de mieux dans le spectacle...
Ensuite, il y a aussi une manière : leur parler en poésie. Ci-dessous un extrait d'un texte de Berlin qui reprend beaucoup de choses déjà dites plus analytiquement (et aussi par d'autres !)
Par exemple cette phrase : « On ne peut presque rien voir à travers les persiennes de la culpabilité. » s'applique complètement aux étudiants (sauf Felix, sauf Tümay qui ouvrent grand leurs fenêtres). Etc.
Insister sur l'inconscient, sur la poésie et leur dire qu'ils ont eu beaucoup de chance de travailler avec moi et que je suis conscient d'avoir moi-même eu beaucoup de chance de travailler avec eux – que j'ai beaucoup appris, que j'ai affiné mes « outils » et que c'est un échange, c'était un échange – comme disait Jacques Lacan : "Les sentiments sont toujours réciproques." - et donc que ça ne peut pas être pour eux complètement négatif. Et retomber sur le verre mille fois vide à moitié et mille fois si plein, etc.
Bises, très cher
Yvno
« Participer juste pour ne pas ne pas le faire », oui, Evamaria et An m'en ont parlé comme ça - et je leur ai dit que c'était déjà ça ! Qu'elles pouvaient en effet s'appuyer là-dessus, que ça semblait pour elles être un terrain assez solide pour qu’elles y bâtissent le camp de base de leur confiance (toujours revenir aux mots importants...) (Le contraire de Bartleby...)
SATURDAY, OCTOBER 18, 2008
Le peuple noir (Le lépreux désezpéré, suite)
La chambre idéale. On ne peut presque rien voir à travers les persiennes de la culpabilité. Mais quand même, mais quand même… Les livres morts, les livres vivants (some of them), plein d’oracles, plein d’alephs. Les livres ouverts sur la table, still open on the table.
Un amour le rendait fantomatique. Pauvre fantôme… La beauté est facile et partout. Soyez sans peur et sans reproche. Un triangle qui est aussi une sphère. A kiss exchanged. De la coke aux chiottes. Ces grandes gares traversées de soleil. In winter, it can be very cold here… from Russia…the frost. Royaume de France.
Regarde le contre-jour par la fenêtre… non, l’autre. Le soir, le pull, le soir. La cavale invisible. Regarde Bruxelles, tout ça, la Suisse… Sometimes the present. L’obscurité et sa poussière.
Reste cet éléphant dans la pièce que personne ne voit. Selling cars. Le dos, la chair. Miss Grosses Lèvres (je veux dire : belles). Naked women pour figurer le désert. Dans une nuit de désert, un peuple noir habillé de smokings. Tuxedoes.
27 oct 08.
Photo Hélèna Villovitch.
Oui, pour les étudiants qui ne voient que comme ils voient, c'est difficile, tu es dans une situation émouvante, Franz-Anton... Tu n'es pas psy (et même en l'étant, ça prendrait pour chacun sans doute plus longtemps que le temps dont l'école dispose). Ça me fait penser aussi à la situation de Barack Obama qui doit convaincre au moins la moitié des États de voter pour lui. À nous tous (les Européens), ça nous paraît évident, mais pour les Américains, pas du tout et s'ils l'élisent ce sera – comme disait un auteur dans « Libé » hier – en dépit de notre enthousiasme (à nous les Européens). Il faudrait que les étudiants trouvent leur voie en dépit de tous nos efforts pour la leur indiquer. En attendant, on ne peut que répéter les mêmes phrases encore et encore. Genre : « Au lieu de vous passionner à ce point pour la moitié vide du verre, intéressez-vous (pour changer) à la moitié pleine... » Etc. (Celle-ci, tu peux la leur dire de ma part.) Ou encore : « Moins de jouissance, plus de réjouissance. » (Un slogan.) Il est vrai que je tiens tout ça (cette pacotille, ce vademecum) de mon psy, j'ai pas trouvé tout seul...
Evamaria, elle aime ferrailler, elle aime l'argumentation, ça l'enthousiasme, c'est son côté garçon (imagine-t-elle), mais elle est capable d'entendre – et d'apprécier– l'argumentaire de la partie adverse. On peut la retourner ainsi assez joyeusement (en prenant une heure ou deux). Donc c'est très bien, faut qu'elle garde ça. Ce qu'elle pourrait gagner, c'est dans la capacité d'abandon, mais, ça, ce serait accepter plus de sa féminité (l'abandon : qualité féminine), c'est pour ça que je n'osais pas trop insister (et tu me connais, les filles me sont plus mystérieuses). Sur les « outils » et les « trucs », ça, je leur en ai bien parlé. Pour moi, il n'y a qu'une méthode valable : Actors Studio ; à part ça, il n'y en a pas : chacun invente pour lui-même une méthode différente de celle de son voisin. Pour les trucs, j'ai aussi insisté immédiatement - j'ai résumé les grands principes à la notion de plaisir (et ensuite : tout est possible). Il s'agit d'artisanat et souvent un « truc » déclenche le possible, nombreux exemples, un élément de costume, etc. On touche à des choses inconscientes, alors... Si ces choses sont vraiment inconscientes, de la folie et de la mort, par exemple, c'est à dire de choses dont on ne sait rien, il ne peut s'agir – pour agir – que de « trucs ». Claude Régy (citation rare) : « La mort, pour moi, ça n'a été qu'un « truc », c'était parce que je trouvais que c'était plus beau sur un plateau de voir des gens à la fois vivants et morts. »
En plus de Felix, il y en a une avec qui j'aimerais bien retravailler en dehors de l'école, c'est Tümay. Elle – en un sens – a tout compris – et mieux que moi – de ce blablabla de cette notion de plaisir. Elle est extra ! Totalement douée pour moi. On est allé un peu tard au costumier, mais elle est la seule à être venue et elle a trouvé trois ou quatre ensembles très différents qui lui allaient à ravir et donnaient envie de lui inventer plein de choses nouvelles, on a juste eu le temps de rajouter la scène du début qui était sans doute ce qu'il y avait de mieux dans le spectacle...
Ensuite, il y a aussi une manière : leur parler en poésie. Ci-dessous un extrait d'un texte de Berlin qui reprend beaucoup de choses déjà dites plus analytiquement (et aussi par d'autres !)
Par exemple cette phrase : « On ne peut presque rien voir à travers les persiennes de la culpabilité. » s'applique complètement aux étudiants (sauf Felix, sauf Tümay qui ouvrent grand leurs fenêtres). Etc.
Insister sur l'inconscient, sur la poésie et leur dire qu'ils ont eu beaucoup de chance de travailler avec moi et que je suis conscient d'avoir moi-même eu beaucoup de chance de travailler avec eux – que j'ai beaucoup appris, que j'ai affiné mes « outils » et que c'est un échange, c'était un échange – comme disait Jacques Lacan : "Les sentiments sont toujours réciproques." - et donc que ça ne peut pas être pour eux complètement négatif. Et retomber sur le verre mille fois vide à moitié et mille fois si plein, etc.
Bises, très cher
Yvno
« Participer juste pour ne pas ne pas le faire », oui, Evamaria et An m'en ont parlé comme ça - et je leur ai dit que c'était déjà ça ! Qu'elles pouvaient en effet s'appuyer là-dessus, que ça semblait pour elles être un terrain assez solide pour qu’elles y bâtissent le camp de base de leur confiance (toujours revenir aux mots importants...) (Le contraire de Bartleby...)
SATURDAY, OCTOBER 18, 2008
Le peuple noir (Le lépreux désezpéré, suite)
La chambre idéale. On ne peut presque rien voir à travers les persiennes de la culpabilité. Mais quand même, mais quand même… Les livres morts, les livres vivants (some of them), plein d’oracles, plein d’alephs. Les livres ouverts sur la table, still open on the table.
Un amour le rendait fantomatique. Pauvre fantôme… La beauté est facile et partout. Soyez sans peur et sans reproche. Un triangle qui est aussi une sphère. A kiss exchanged. De la coke aux chiottes. Ces grandes gares traversées de soleil. In winter, it can be very cold here… from Russia…the frost. Royaume de France.
Regarde le contre-jour par la fenêtre… non, l’autre. Le soir, le pull, le soir. La cavale invisible. Regarde Bruxelles, tout ça, la Suisse… Sometimes the present. L’obscurité et sa poussière.
Reste cet éléphant dans la pièce que personne ne voit. Selling cars. Le dos, la chair. Miss Grosses Lèvres (je veux dire : belles). Naked women pour figurer le désert. Dans une nuit de désert, un peuple noir habillé de smokings. Tuxedoes.
27 oct 08.
Photo Hélèna Villovitch.
Labels: felix dancing in silence yves-noël genod dispariteur
L'ombre miraculeuse
To Know More
a resumé
“…the experience has been very conclusive. On 17 October, at the 2nd and last performance, the students have shown a great calmness, concentration, an absence of panic and something which can be called joy – maybe not for each and every one of them, but still. A smile on the bearded face of An (she might have not recognized it herself). … This success, this opening now allows me to put some principles on the table which I have always incurred during the rehearsal work, and whose full meaning I now see glaringly apparent. For instance Anna: She played the out of tune piano. On the general, it just didn’t work (horrible); on the last night outstandingly gracious, even unforgettable. Same instrument (out of tune), same person (somehow out of tune as well), and still a difference of day and night. …Terror on the first night, confidence during the second. And the world has changed all over. Anna told me that what helped her was my proposal to play “quick and bad” (which goes back to Paul Claudel who told Jean-Louis Barrault, the theatre director in charge of creating his Le soulier de satin, “You need to play this piece quick and bad”, rather than slow and clever). Anna told me that this liberated her (for she always tries to “be good” in doing things). Of course for each case, each person, for each scene, each moment the good solution needs to be found, and this will always have to be the empirical one, the intuitive one, the one which works and helps to overcome difficulties and dead ends. For it is all about making theatre something easy, an art to get into (otherwise why should you present it in public?). But there are some principles without which I could not even imagine to do anything in this métier. To bring into being something – and I am now speaking strictly of theatre – motor and fuel will always be pleasure, and nothing but pleasure. Pleasure and opening up rooms for pleasure. Pleasure to a point the students will hardly be able to even imagine (even though the last night was something like a glimpse into this possible pleasure …). The pleasure of Rudolf Nourejev, of Maria Callas, of Pablo Picasso. It is all the same. Confidence. Forgetting about the idea “to take a risk” and even any kind of “confrontation” and “difficulty”. “Only do what you know to do”, is what I keep saying to my actors. And this is what I asked the students as well. Most of which, in the beginning, told me that they didn’t know to do anything. Which of course is not true. Anyway this is not how it works. As David Lynch says in his book Catching the Big Fish :
« I hear stories about directors who scream at actors, or they trick them somehow to get a performance. And there are some people who try to run the whole business on fear. But I think this is such a joke – it’s pathetic and stupid at the same time.
When people are in fear, they don’t want to go to work. So many people today have that feeling. Then the fear starts turning into hate, and they begin to hate going to work. Then the hate can turn into anger and people can become angry at their boss and their work.
If I ran myself with fear, I would get 1 percent, not 100 percent, of what I get. And they would be no fun in going down the road together. And it should be fun. In work and in life, we’re all supposed to get along. We supposed to have so much fun, like puppy dogs with our tails wagging. It’s supposed to be great living ; it’s supposed to be fantastic. »
This is what I would like to say too. And this is what I would like you to tell the students.
I know my métier, I know like Klaus Michael Grüber, that “actors are capable of marvellous things, but they are so afraid. All the work consist of calming this fear.” All the work. Of a stage director. I know. No other work. You don’t direct the actors, this wouldn’t help a bit, you calm them, that’s all. You have to offer them an environment of pleasure, a fairy tale. Which is why this quiet place we call theatre is so important. Even if it is just a hangar filled with water. Which people from the outside, people who have not witnessed this transformation (for us so radical) of a non-theatrical space into a theatre cannot really understand. Calming the actors, be they students, for them to be able to just “act” so as to invoke beauty; beauty which might also be invoked (and in the very same moment) by the spectators, who might not even be aware of this. But the show builds its own scene inside those who perceive it. Franz Kafka: “This is the essence of magic which does not create but invoke.” When pleasure becomes part of the game, the perspectives of “real” work and profoundness all of a sudden take a miraculous shade, like a text by Arthur Rimbaud. Everything opens up like a poem. Everything is new and shared. Sometimes this pleasure is not fully felt by the public – especially not in France and in the milieus I am dealing with. People go to the theatre for reason sometimes very far away from any notion of pleasure. Actors may suffer quite a bit when seeing their space tainted by such resistance or by the absurdity of a situation in which you have to share something with somebody who does not want or is not able to accept it. …For Felix, dancing in silence, this kind of thing did not happen. We had two very nice audiences, especially on the second night, when the spectators were younger, more open towards surprise, more curious. The students gave proof that they know how to seize such circumstances to come into being. Another step would be to learn and understand that in a certain sense all circumstances are in favour. That you can always bathe in confidence – in space, in air, as part of humankind. It is nothing but reality. This is what we would work on if I were to come back ; it is what gave us the firm impression that work could now really get started… after such an incredibly slow beginning which made me think at times that we might never understand the fact that rather than dealing with slowness, with “form” and with resistance, it was all about swiftness and informal, which is to say with love, and it is this perspective, from the Greek amphitheatre of nature and sun which opens up a blessed path…”
Yves-Noel Genod, 19 October 2008 (translated by Franz-Anton Cramer, 25 October 2008).
a resumé
“…the experience has been very conclusive. On 17 October, at the 2nd and last performance, the students have shown a great calmness, concentration, an absence of panic and something which can be called joy – maybe not for each and every one of them, but still. A smile on the bearded face of An (she might have not recognized it herself). … This success, this opening now allows me to put some principles on the table which I have always incurred during the rehearsal work, and whose full meaning I now see glaringly apparent. For instance Anna: She played the out of tune piano. On the general, it just didn’t work (horrible); on the last night outstandingly gracious, even unforgettable. Same instrument (out of tune), same person (somehow out of tune as well), and still a difference of day and night. …Terror on the first night, confidence during the second. And the world has changed all over. Anna told me that what helped her was my proposal to play “quick and bad” (which goes back to Paul Claudel who told Jean-Louis Barrault, the theatre director in charge of creating his Le soulier de satin, “You need to play this piece quick and bad”, rather than slow and clever). Anna told me that this liberated her (for she always tries to “be good” in doing things). Of course for each case, each person, for each scene, each moment the good solution needs to be found, and this will always have to be the empirical one, the intuitive one, the one which works and helps to overcome difficulties and dead ends. For it is all about making theatre something easy, an art to get into (otherwise why should you present it in public?). But there are some principles without which I could not even imagine to do anything in this métier. To bring into being something – and I am now speaking strictly of theatre – motor and fuel will always be pleasure, and nothing but pleasure. Pleasure and opening up rooms for pleasure. Pleasure to a point the students will hardly be able to even imagine (even though the last night was something like a glimpse into this possible pleasure …). The pleasure of Rudolf Nourejev, of Maria Callas, of Pablo Picasso. It is all the same. Confidence. Forgetting about the idea “to take a risk” and even any kind of “confrontation” and “difficulty”. “Only do what you know to do”, is what I keep saying to my actors. And this is what I asked the students as well. Most of which, in the beginning, told me that they didn’t know to do anything. Which of course is not true. Anyway this is not how it works. As David Lynch says in his book Catching the Big Fish :
« I hear stories about directors who scream at actors, or they trick them somehow to get a performance. And there are some people who try to run the whole business on fear. But I think this is such a joke – it’s pathetic and stupid at the same time.
When people are in fear, they don’t want to go to work. So many people today have that feeling. Then the fear starts turning into hate, and they begin to hate going to work. Then the hate can turn into anger and people can become angry at their boss and their work.
If I ran myself with fear, I would get 1 percent, not 100 percent, of what I get. And they would be no fun in going down the road together. And it should be fun. In work and in life, we’re all supposed to get along. We supposed to have so much fun, like puppy dogs with our tails wagging. It’s supposed to be great living ; it’s supposed to be fantastic. »
This is what I would like to say too. And this is what I would like you to tell the students.
I know my métier, I know like Klaus Michael Grüber, that “actors are capable of marvellous things, but they are so afraid. All the work consist of calming this fear.” All the work. Of a stage director. I know. No other work. You don’t direct the actors, this wouldn’t help a bit, you calm them, that’s all. You have to offer them an environment of pleasure, a fairy tale. Which is why this quiet place we call theatre is so important. Even if it is just a hangar filled with water. Which people from the outside, people who have not witnessed this transformation (for us so radical) of a non-theatrical space into a theatre cannot really understand. Calming the actors, be they students, for them to be able to just “act” so as to invoke beauty; beauty which might also be invoked (and in the very same moment) by the spectators, who might not even be aware of this. But the show builds its own scene inside those who perceive it. Franz Kafka: “This is the essence of magic which does not create but invoke.” When pleasure becomes part of the game, the perspectives of “real” work and profoundness all of a sudden take a miraculous shade, like a text by Arthur Rimbaud. Everything opens up like a poem. Everything is new and shared. Sometimes this pleasure is not fully felt by the public – especially not in France and in the milieus I am dealing with. People go to the theatre for reason sometimes very far away from any notion of pleasure. Actors may suffer quite a bit when seeing their space tainted by such resistance or by the absurdity of a situation in which you have to share something with somebody who does not want or is not able to accept it. …For Felix, dancing in silence, this kind of thing did not happen. We had two very nice audiences, especially on the second night, when the spectators were younger, more open towards surprise, more curious. The students gave proof that they know how to seize such circumstances to come into being. Another step would be to learn and understand that in a certain sense all circumstances are in favour. That you can always bathe in confidence – in space, in air, as part of humankind. It is nothing but reality. This is what we would work on if I were to come back ; it is what gave us the firm impression that work could now really get started… after such an incredibly slow beginning which made me think at times that we might never understand the fact that rather than dealing with slowness, with “form” and with resistance, it was all about swiftness and informal, which is to say with love, and it is this perspective, from the Greek amphitheatre of nature and sun which opens up a blessed path…”
Yves-Noel Genod, 19 October 2008 (translated by Franz-Anton Cramer, 25 October 2008).
Labels: felix dancing in silence yves-noël genod dispariteur