Sunday, December 23, 2007

Les mots de l'oiseau-mouche (elation)

Les mots de l’oiseau-mouche

Tiens donc…

On leur fait dire c’qu’on veut, aux mots

Un homme marche seul sur une place de n’importe quel village

À votre avis, pourquoi ?

Nervous breakdown

L’incroyable traumatisme

« La vie est plus forte que la mort. »

Birkin est une fille-fleur, flamme, liane

La saison soudain singulièrement envahie pas le silence

Un répertoire de flammes

L’élation vers l’éventuel

Âgé, presque le même -










Yves-Noël Genod, 23 décembre 2007.

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Marlène nous explique la pièce (Hamlet)


Photo de Marc Domage. Marlène Saldana.



Au début, il était question qu’on fasse La planète des singes et j’y avais beaucoup réfléchi, mais finalement ça s’est transformé en Hamlet. Alors j’ai essayé de passer à Hamlet, mais La planète des singes et Hamlet continuaient pour moi d’être indissociables. Et puis, pendant cette période de réflexion, il se trouve que j’ai relu La grande traversée, l’épisode d’Astérix où il se retrouve chez les Vikings. Je me suis dit bien sûr, les Vikings, c’est les Danois, ça colle parfaitement avec Hamlet. Justement, j’avais déjà une fausse barbe et une perruque. Je me suis documentée sur la mythologie des Vikings et ça a été un moment intense pour moi, cette richesse, cette relation avec la nature. Pour les Vikings, l’homme est né de la terre, c’est une figurine de glaise qui accède à la vie. Y a aussi des nains, des sorcières, oui, ça aussi ça m’intéresse. D’autant plus que je n’ai jamais, jamais arrêté de penser aux Klingons. Les Klingons sont un peuple que l’on peut rencontrer dans Star Trek, et ce sont des guerriers qui boivent et qui ont le sens de l’honneur, comme les Vikings. Dans Star Trek, les Klingons sont joués le plus souvent par des blacks très grands, parfois roux. Ce sont des sortes d’humains, mais avec des arêtes sur le front, chaque arête est différente comme une empreinte digitale, et une chevelure superbe, en fait ils ont une espèce de tête de lion. Les Klingons sont un mixe de lion et d’homme. Le langage klingon est très particulier, aussi. Si je m’intéresse aux Klingons, c’est parce que j’ai une relation personnelle avec eux. Un jour, je regardais un épisode de Star Trek, où Odo reçoit une archive télépathique. Odo est un immortel, mais il souffre d’une maladie qui le fait peler, un peu comme une grosse feuille morte, il perd des morceaux de lui même. Donc il reçoit cette archive télépathique, appuie sur un bouton pour l’ouvrir et un guerrier klingon apparaît. Il délivre son message, qui est le récit d’une mission de colonisation effectuée par les Klingons. Il raconte la découverte d’une planète peuplée par une race qui ne s’est, en fin de compte, pas montrée digne d’être colonisée par les Klingons. Et cette race, ces habitants, ce sont les Saldana. Comme il se trouve que je m’appelle Marlène Saldana, j’ai bien sûr été particulièrement interpellée par cet épisode. Ça continue avec un tas de bagarres, les Klingons tuent un peu tout le monde, les Saldana aussi, et finalement on se rend compte qu’il s’agissait d’un virus, voilà. Aux États-Unis, il existe un Institut de langage klingon, et des milliers de gens ont appris à parler klingon. Ça pose évidemment de gros problèmes dans les hôpitaux psychiatriques, parce que de plus en plus de patients ne parlent que klingon. On manque de traducteurs. Le seul ouvrage qui ait été intégralement traduit de l’anglais vers le klingon, c’est Hamlet. J’ai eu l’idée d’apprendre des répliques d’Ophélie en klingon. Mon ami Lancelot m’a cité Deleuze voyant chez Melville son devenir baleine et chez Conrad son devenir nègre. Lancelot m’a dit qu’il voyait en moi mon devenir klingon. Je me balade dans la rue et j’observe les humains comme si j’appartenais à une autre espèce, avec un sentiment de pitié. Il y a aussi le dernier film de Coppola, où l’on retrouve Tim Roth, qui a joué dans la version de La planète des singes par Tim Burton. Il jouait le rôle d’un chimpanzé, à moins que ce ne soit un orang-outang, mais non, je crois bien que c’est un chimpanzé, en tout cas il était très méchant. Moi j’aurais bien joué Cornélius, dans La planète des singes. L’homme sans âge, de Coppola, c’est l’histoire d’un scientifique qui recherche les origines du langage, et par là les origines du temps. Il y a une histoire d’amour avec une fille qui souffre d’un genre de crises, elle a des spasmes, et elle régresse de plus en plus vers le langage premier. Et ce langage, qu’on n’entend pas vraiment, finalement, ça sonne un peu comme le klingon. C’est super beau comme histoire d’amour. On pense aussi à Faust, Dorian Gray, les Egyptiens, les Indiens. Et Coppola, c’est aussi Apocalypse now, et Apocalypse now, c’est inspiré de Conrad. En musique, ces derniers temps, j’ai beaucoup écouté Sun Ra, qui prétendait venir de la planète Neptune. Je ne sais pas comment on appelle les habitants de Neptune, des Neptuniens ? Mais Sun Ra disait peut-être plutôt venir de Saturne. Saturne qui mange ses enfants. Il y a une chanson qui s’appelle Nuclear War, qui dit que Einstein cherchait le secret de la vie éternelle mais que ses recherches ont abouti à la bombe atomique. Dans le Coppola, il y a l’idée de la vie éternelle, avec Tim Roth qui rajeunit après avoir été foudroyé. Dans le spectacle, je devais monter sur la tortue et dire « My mother is a fish », rapport à Faulkner et Ophélie. Ophélie en klingon. Et je parlais espagnol, aussi. Dans Chris Marker, Sans soleil, le Japon, la Pologne, la permanence des choses, c’est un peu ce qui traverse, tout ça. It is not especialy important if all we’re doing is dancing for ever on the edge of the abyss. Qu’importe si nous ne faisons que danser éternellement sur l’arête des abysses ? Et Emily Dickinson, le néant. Le monde est tout petit, rien que la rougeur du ciel avant que le soleil se lève, aussi tenons-nous par les mains pour qu’au chant des oiseaux aucune de nous ne manque. Et Angie Dickinson, forcément, qui se masturbe sous la douche et se fait tuer dans l’ascenseur par Michael Kane déguisé en femme. Tu l’as vu ? Non ? Ben voilà. Et Goya, beaucoup, beaucoup. Beaucoup. Mazepa, à un moment. Byron. Et Hugo, le roi qui sort du néant. Faulkner, beaucoup. Michel Cassé. Les conversations avec Rimbaud. Et Euripide. Et puis voilà.

(Les Klingons, propos recueillis par Hélèna Villovitch.)

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Œuvres

Danse avec le violoncelle comme une tasse de lait froid

La pièce continue (son déroulement) indépendamment du texte. Nuit sage, nuit souple... Bon, je crois que j’ai tout vu au premier étage… Des dessins, des photos, des peintures sur un mur, sur un autre, sur encore un autre. Une longue traînée de peinture rose – injustifiée – traverse l’ensemble. Une augmentation du nombre d’œuvres. Sous les arbres, les mélèzes. Je rentre dans un long couloir plongé dans l'noir. Je vois un paysage de montagne en noir et blanc. Toujours le même et toujours différent. Toujours interdit et toujours ensoleillé. Un soleil éclipsé par la mer. J’ai envie d’essayer de me laisser glisser. Fruit des oiseaux, bruit des oiseaux. Toujours ces gouttes de sueur et de larmes de la musique enfoncée. D’après la même photographie. Le monde et ses rayures. La tête, les mains, les pieds et le sexe sont en creux. Dans la neige de l’écran télévisuel...









Yves-Noël Genod, 23 décembre 2007.

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Pluie-neige

Pluie-neige sur mon cœur, etc., etc.
À l’œil nu, je dénombre trois maisons dans l’panorama
Une mappemonde éclairée de l’intérieur
La zone ronde
Des pantoufles dépareillées
J’entends les rimes
Je ferme les yeux
J’avais fermé les yeux
C’est l’début d’l’automne

Blanche, partie blanche
Sur le mur blanc, sur le « meur » blanc

La chambre est décorée et meublée

Danse avec les gouttes de sueur de la musique
Les coulures, les soifs
Les odeurs
Du Debussy, du Bach, du Satie, du vaurien

L’ambre et l’or, mon cerveau, avec ses yeux










Yves-Noël Genod, 23 décembre 2007.

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Cercle polaire



Photos de Marc Domage. Julien Gallée-Ferré, Frédéric Gustaedt, Guillaume Allardi.

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Les problèmes de Valéria

Les problèmes de Valéria

Se privant d’un tas de choses pour nous offrir mon rêve

Laurence porte une cage à oiseaux et est heureuse

L’amour entre ces hommes










Laurel et Hardy ont tué Adrienne

Louise

Laurel est amoureux et perplexe

Hardy est fort










La surprise imaginaire

Il y a une organisation d’élèves capable d’orchestrer ce que nous venons de voir










Le côté farce

Pour Hélèna :

J’ai des envies d’voyage : l’Océanie, Bora-Bora, les Vahinés

– Tu veux m’emmener ?

On n’emmène pas des saucisses quand on va à Francfort










Dans la lumière gracieuse des douches










Yves-Noël Genod, 23 décembre 2007.

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La poésie (Hamlet)




Photos de Marc Domage. Julien Gallée-Ferré, Marlène Saldana.

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Le lac (fin d'année)

Des salles de château infinies et chauffées

Avec des cheminées, une lumière bleutée

Un mélèze canonique

Ô lac, l’année à peine a fini sa carrière...










Yves-Noël Genod, 23 décembre 2007.

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Le pigeon

C’est l’mêm’ dilemme entre l’âme et le corps

Bordeaux, à l’époque relativement récente où il y avait un port

Elle s’appelle Marie-José

J’ai fait sa connaissance il y a trois s’maines dans des circonstances…

J’vois d’ici ses grands yeux noisette

Ce matin, au bord de ma croisée

S’est posé un pigeon

Dans des restaurants à bougies, tu vois…

J’vois d’ici ses grands yeux pervenche










Yves-Noël Genod, 23 décembre 2007.

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Frédéric, l'oiseau

Guillaume chante

La malédiction
Répandait tous ses méfaits dans le canton
Quand le blé mourrait,
C'était Gwendolinda que l'on accusait
Car Gwendolinda était la fille des fées, fille des bois

Sorcière
Démon
Ils vont brûler ta maison
Sorcière
Démon
Te punir de toutes tes actions
Sorcière
Démon
Ils vont te tuer sans raison

Sa grande beauté
Éveillait des désirs fous chez les fermiers
Car Gwendolinda
Vivait seule en marge de la vie des bourgeois

Il était une fois
Un jeune homme qui aimait trop Gwendolinda
Il la protégea
Et connut le destin de Gwendolinda


Photo de Marc Domage.

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Julien se casse la gueule

Et son chien disparaît

Ô ange de douceur
Étends sur ma souffrance
Le charme caressant de ta douce présence
J’ai recueilli pour toi les larmes de la nuit
Dis-moi oui

Et son chien disparaît
Et je vois sur ses joues des larmes
Un jeune médecin est entré
La main dans la main
Est-ce que tu as peur ?
Est-ce que tu es angoissé ?










Yves-Noël Genod, 23 décembre 2007.

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Star Wars

Une fille en bleu (et un garçon en rose)

Puissance, détresse, musique

La bibliothèque à rayures

L’œil du gourmand

L’esprit des bas-fonds

Des bourrasques de vent exotique

Mon pauvre enfant, ta voix dans le Bois de Boulogne

Tu es en train de foutre le spectacle en l’air !

Le coït du lion

Le héros ou le clown

En face, il y a une boîte de nuit qui a oublié d’éteindre son enseigne

Son désespoir tonique

Et c’est Michel Serrault

Y a pas que Racine, Corneille ou Molière...

L’ange dévasté par l’humour

Vivre signifie quoi ? espérer, mentir et se mentir

Passe l’eau sans bateau

Un ego turgescent

Oh, regarde l’horloge de la Gare Saint Lazare, on dirait la lune

– Tu vois la lune partout

Star Wars, tout le monde l’a vu










Yves-Noël Genod, 23 décembre 2007.

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