Cher Pierre,
C’est magique l’embellissement que tu fais subir à mon texte – ça me refait toucher la beauté de la première fois qui m’avait bouleversé quand j’étais tombé sur ton blog et, avec quoi, mon Dieu, je vis encore (et d’ailleurs réactivée chaque fois que je lis une entrée vierge – surtout même dans les archives – comme je disais :
quand tu ne me connaissais pas – Roland Barthes doit en parler, de ça). Ça tenait donc à l’imparfait, tu en fais la démonstration, et aussi à la « justesse », ça, c'est plus subtil, pas un mot de trop ou en moins, le tempo, ne garder que « le poème » – ça que je nommais la virtuosité – et je crois que quelqu’un (qu’une) qui ne t’aimerait pas appellerait ça la
préciosité – pour dire la même chose. (
Paris est belle, la femme n’est pas en petite tenue, mais presque nue...) Mais tu proposes qu’on t’aime – ou plutôt qu’on aime, c’est toute l’astuce – tu le proposes presque avec une force militante, une obsession, Bénédicte avait vu juste quand elle avait prononcé : « état amoureux du monde ». Et puis, peut-être, intervient aussi le choix du sujet, mais, là, j’avais déjà le sentiment d’avoir écrit « à ta manière » quand j’ai relu ce que j’avais raconté. D’ailleurs, j’ai aussi l’impression presque d’essayer de
vivre à ta manière – mais comment faire autrement quand la proximité de la lecture est si grande (au point de te réveiller la nuit) ? J’écris aussi comme Hélèna, ces derniers temps, mais comme c’est compliqué avec Hélèna ! je m’emmêle un peu les pinceaux, là... Enfin, le « déjà vécu » n’est pas loin, ça, l’ennui... J’ai eu peur aussi que tu te mettes à écrire comme moi – mais non, à l’heure actuelle : pas de faiblesse (c’est pour ça que tu fais héros – mais pas sombre héros) – et tu démontres bien là que si tu « aspires », eh bien, ce n'est que pour réactiver et écrire comme tu le penses qu’il le faut ! « Chapeau, l’artiste ! » comme titrait « Libé » à la réélection de François Mitterrand (fin des
eilletizes). Évidemment la question vient maintenant : « Comment baises-tu ? » Mais je vais la poser derechef à un artiste peintre, Bruno Perramant (tu saisis le nom ?), virtuose, lui aussi, je ne sais pas si tu connais, qui propose à ses amis de lui poser des questions – comme pour une interview – pour bâtir le texte d’un livre à paraître sur son œuvre.
Oui, ce week-end aussi je n’ai rien de précis – un vernissage de Ben avec Hélèna à partir de 18h30 (samedi)...
YN
Au passage, je vois que tu m’apprends un nouveau temps – moi, l’illettré, je débarque dans toute cette histoire – « je n’étais pas sûr que le code eût ouvert la porte » – c’est beau…
…Ah, adorable sirène du premier mercredi du mois, il est midi, bientôt la cantine !
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