L a Fragilité de l'acteur

« On a besoin de la fragilité de l’acteur, on a besoin qu’il rate, qu’il défaille par moment, parce que, quand il le fait, il redonne de la vie, il redonne du hasard. »

Pancrace Royer

T out le secret de l’art

« tout le secret de l’art, c’est la connaissance de la nature humaine du spectateur parce que vous travaillez avec lui, en fait. »

Noël (3)

« Qu’est-ce que voir pour toi, Seigneur, quand tu me regardes avec l’œil de la bienveillance, sinon être vu par moi ? En me voyant, tu te donnes à voir à moi, toi qui es le Dieu caché. Personne ne peut te voir tant que tu ne te donnes pas à voir. Et tu n’es vu que lorsque tu vois celui qui te voit. »

J ames et toi

Comme vous étiez jolis, tous les deux, James et toi, mon Dieu ! Le spectacle était fait ! Comme tu sais, je cherche (désespérément) du ready-made (qui fait qu’il n’y aurait plus à « faire » de spectacle, mais à laisser « être », dégager la matière autour du bloc de marbre plutôt que de travailler le « fer », comme dirait Charles Peguy). Ces deux-là, vous deux, c’était fait. Je te donne les dates et si tu crois que ça t’est possible, il faudrait trouver un compagnon (tu les choisis si bien) — au moins un et peut-être plus — de manière à échapper, dans ton cas, au « jeune homme solitaire », emploi dans lequel tu excelles, n’est-ce pas, mais dont on fait un peu le tour, il me semble, toi et moi. Surtout qu’il s’agit de la rêverie d’un groupe d’homme, d’une bande de fous sauvages et sages capable de révolutionner le monde par leur vie sensuelle, pas moins, imagine la « taverne du Globe », la fabuleuse aventure de la troupe de Shakespeare. C’est une rêverie, ce sont aussi des chevaliers, mais ce ne sont pas des images, ce sont des énergies, des ivresses taurines, des filles et des enfants très sexués et passant de l’un à l’autre des « rôles » à la vitesse de la lumière (comme le premier dancer et toi apparaissiez dans votre danse de couple chez Maxim’s). Comme toujours l’ambition est énorme et j’ai peut-être tort de l’imaginer, ce projet, déjà pour si vite. Répétitions : du 26 au 6 mars, et les 11 et 12 (générale), représentation : le 13 mars. Très, très peu payé, un seul cachet qu’on essayera de faire aussi important que possible (mais bien sûr cela dépend du nombre que l’on sera — que j’imagine important). Donc il faut penser à des gens qui soient un peu tranquilles financièrement (ou qui s’en foutent). Je t’aime (sinon), 

YN

C hampignon

A h les années 70 !

Photo José Alfarroba

Ah, les années 70 ! C'était il y a sept ans... Le monde va de plus en plus vite (on vous l'a déjà dit, non ? vous en avez la sensation ?) et où va-t-il, le monde ? Ce sera l'objet d'une prochaine causerie... 

On reconnaît sur la photo de belles personnes : Erik Billabert, Cecilia Bengolea, Frédéric Gustaedt, Marlène Saldana, Thomas Scimeca et, très courbé, ça doit être moi. C'était sur la grande scène du Théâtre de la Colline, grâce à Hubert Colas

N oël (2)

« Le capitalisme fut un phénomène naturel par lequel un sommeil nouveau, plein de rêves, s’empara de l’Europe. »

Chers vous toutes et tous,

J'ai éprouvé souvent de la joie à vous accompagner, et il y eut des surprises, et toujours la singularité radieuse, à la fois radicale et si douce, d'Yves-Noël.

Je vous remercie de m'avoir acceptée avec mes comparses dans votre espace vital. 

Et à Yves-Noël de m'y avoir autorisée, c'est-à-dire aussi de m'avoir fait confiance.

J'ai senti votre chance d'avoir un passeur qui ne fait pas la leçon mais transmet un désir, un élan de liberté, c'est-à-dire pour chacun.e de trouver sa voie/voix. 

Et cela commence par être là, maintenant.

Bien sûr, comme je l'ai dit à certain.e.s, je ne manquerai pas de vous donner des nouvelles du film.

En attendant, quelques souvenirs, photos-écran de la dernière présentation au public.

A Vous,

Vivianne

T ombouctou)

Mais, dis-moi, dis-moi franchement, Casa-chéri, j'ai appris que ceux (et celles) qui prennent de la MD sont amoureux.ses de tout ce qui bouge et même de choses inanimées dans certain cas particulièrement bien dosé — alors pourquoi que j'en ai pas profité, moi qui rentre pourtant dans la catégorie animé /pas animé, je te le demande  ? Je suis vraiment le gland de la terre ! Il n'y aurait pas une autre soirée sympa similaire avant le sordide Noël où tu daignerais m'offrir une seconde chance, chaton (il me semble que je n'ai pas été embrassé, par exemple, depuis une autre vie) (si tu n'es pas à 

Bonjour Frédéric, seriez-vous intéressé par un hors les murs près de chez vous (à Pantin). J’ai donné L’Amant, de Marguerite Duras, par la danseuse Yuika Hokama au café de Kataline Patkaï que vous connaissez, le café Pas Si Loin, et ça a été sublime. La tombée du jour, la vitre sur le quartier, les très nombreux « figurants » qui passent pendant que le texte se déploie (et décrit, de même, une chambre au milieu de la ville bruyante), ça a été extraordinaire et archi durassien. Yuika est extrêmement douée et en correspondance très intime avec ce texte (qu’elle a d’abord travaillé en japonais), cette écriture et, bien sûr, le spectacle pourrait se faire ailleurs, mais l’expérience en lumière du jour dans un quartier « sensible » est inoubliable et nous aimerions le reprendre si possible avec le soutien d’un théâtre. C’est pour ça que je m’adresse à vous, 

Yves-Noël

Ah mais oui, je vais venir !!! Tu es donc rentré  ? Dis-moi vite la date et l'horaire... Et parle-moi de mode à l'infini, d'abord je mets un temps pour comprendre de quoi tu me parles et, ensuite, j'adore. Je voudrais que tu sois mon celebrity stylist (j'ai vu un reportage sur ce métier dans « M », le magazine du « Monde »)

Photo de... je ne sais plus, en Suisse la soirée dans le cinéma porno de Lausanne

S erment de l'Intense

« Le lecteur de la poésie n'analyse pas, il fait le serment de l'auteur, son proche, de demeurer dans l’intense. »

C ontre le féminisme

« Sortir du paradigme politique, sortir de l’héritage grec et du fétichisme de « l’Occident » signifie aussi et surtout sortir de l’idée du sol, de la parole et de l’identité comme fondement de la cohabitation et leur préférer celles de ciel, souffle et sexe. »

N oël

« Le bonheur vous rend plus disponible, et surtout plus vertueux. Or, être vertueux, n'est-ce pas le but de toute société et de l'humanité ? Regardez les journaux, les manuels d'histoire, tout le monde veut être vertueux. Aujourd'hui, tout homme qui parle à la télévision se dit bon citoyen, bon père, proche des pauvres et des faibles, pour les contacts humains, blabla, etc. Imaginez quelqu'un qui viendrait dire : « Moi, je me fous des gens, je me fous des pauvres, je mange uniquement des spaghettis, j'aime bien être gros, j'ai plein d'argent et le soir, je vais draguer les petits garçons à la sortie du lycée ! » Si un type faisait ça, je serais emballée, mais il est évident que ça choquerait à mort. »

C e que l’on devient

« Mon idée — qui était aussi celle de Michel Foucault dans ses tout derniers textes —, c’est que l’on écrit moins pour savoir qui l’on est que ce que l’on devient »

F antôme dans la machine

« La conscience, « fantôme dans la machine », comme le disent certains théoriciens de la neurophysiologie. »

m oneylessmanifesto.org

« Ironiquement, j’ai trouvé les deux dernières années comme les plus épanouissantes de ma vie. J’ai plus d’amis dans ma communauté que jamais. Je n’ai pas été malade depuis que j’ai commencé, et je ne me suis jamais senti aussi en forme. J’ai découvert que l’amitié, pas l’argent, est la vraie sécurité. La pauvreté occidentale est surtout psychologique »

« Plus que tout autre chose, j’ai découvert que ma sécurité ne reposait plus dans mon compte en banque, mais dans la force des relations que j’ai avec les gens, les plantes et les animaux autour de moi. Mon caractère a remplacé la livre sterling comme devise. Si j’agis de façon égoïste ou sans me soucier de ceux autour de moi, alors ma capacité à traiter mes propres besoins économiques diminuera aussi. Mon économie sans argent est telle que l’entraide, la générosité et la solidarité sont récompensées. »

« Ma plus grande leçon est néanmoins que pendant que je suis dehors à faire mes petites choses, des espèces majestueuses s’éteignent les unes après les autres plus vite que jamais ; les forêts, les océans et les fleuves sont diminués à des niveaux intenables ; et l’injustice social monte de façon exponentielle, mettant de plus en plus d’argent dans les mains de ceux qui seront les moins susceptibles de l’utiliser pour le bien commun. Cela je ne pouvais plus l’ignorer… »

« Entre l’animal et l’homme, je l’affirme nettement, c’est l’essentiel qui est identique ; différence de degré, en aucun cas de nature. »

D ans ce BHV de la citation

« on n’a rien mérité de Dieu que sa disgrâce »

« Vivre, expériencer ou être-au-monde, signifie aussi se faire traverser par toute chose »

« le monde est ouverture, liberté de circulation absolue, non pas côte à côte, mais à travers les corps et les autres. »

« La poésie est active en nous depuis bien plus longtemps que les langues et elle l'est donc dans bien d'autres choses que les poèmes. »

« Le mélange est donc aussi le principe physique qui fait que la structure métaphysique du monde coïncide parfaitement avec la structure métaphysique de l’individu. Il y a une continuité absolue à la fois matérielle et structurelle entre individus et monde, qui fait que tout individu est une portion du monde et non son exception (alors que l’idée traditionnelle de substance pense l’individu en opposition au monde). Toute chose non seulement est faite de la même matière du monde, non seulement en présente la même structure métaphysique (car elle est mélange exactement comme et selon la même intensité que le monde), mais surtout, dans son existence, elle s’étend intensivement dans la totalité du monde et non seulement dans une portion limitée. On confond l’inhérence mondaine avec l’occupation géographique : on s’imagine l’être au monde à partir du fait — absolument éphémère et contingente — de l’occupation, à un moment donné, d’un espace, un territoire, une maison. Mais c’est exactement l’inverse : c’est parce nous sommes simultanément dans la totalité du monde que nous pouvons en occuper telle ou telle portion. La distance entre être dans le monde et être le monde est une nuance d’intensité et non une différence d’ordre ontologique. Tout individu et toute chose sont dans le monde parce qu’ils sont le monde. A l’inverse, le monde est dans tout individu : naître signifie toujours contracter le corps du monde, faire surgir une autre manière d’être de son corps. Tout ADN est une opération alchimique conduite sur la chair du monde. »

T he Crack-Up

« Of course all life is a process of breaking down, but the blows that do the dramatic side of the work — the big sudden blows that come, or seem to come, from outside — the ones you remember and blame things on and, in moments of weakness, tell your friends about, don’t show their effect all at once. There is another sort of blow that comes from within — that you don’t feel until it’s too late to do anything about it, until you realize with finality that in some regard you will never be as good a man again. The first sort of breakage seems to happen quick — the second kind happens almost without your knowing it but is realized suddenly indeed. »

Titre pour un roman : 

Amours mensongères 

Titre pour un recueil de poèmes 

L’Intelligence artificielle

« nous ne pouvons jamais dépasser notre point de vie »

« Et sur les portées du navire 

Notes pures de l’agonie

L’amour la folie le délire

Vous comprenez que ce n’est rien »

« Dans le détour qui nous engage à peine

La dédicace d’un sourire

Une maille de l’autre lien

Jamais perdu

Soulève la chair qui respire

Retiens le souffle dans ta main »

« Pour commencer, je crois que les écrivains, même les meilleurs, ‘sur-écrivent’. Je préfère, moi, ‘sous-écrire’.” »

« comme tout artiste, je suis d’abord le peintre de la femme et, pour moi, la femme est essentiellement une machine à souffrir. »

G etting People to Say Yes

« Charm, as Albert Camus put it in The Fall, is a way of getting people to say yes before you’ve told them what you want. »

Oh, non, bébé, m'oblige pas à Réza... Je vois tellement ce que ça va être. Non, je regarde, là, pour La Bohème, à Bastille, mais, bon, je sens que j'aurai pas la force de me redresser et d'aller mendier une place (que je voudrais au dernier rang juste pour entendre la musique...), je ne sais pas, je suis assez down aujourd'hui... Tu m'en veux pas ? YN

« Ce ne sont pas les filles qui manquent, me dit A. En sortant de l’ascenseur.

— Non, bien sûr, ai-je répondu, ce ne sont ni les garçons ni les filles qui manquent. Ce sont les situations qui sont rares. »

V erlaine

« Ça ne va pas ? T’as l’air tout triste.

— Oui. J’ai eu des bonnes nouvelles et j’avais plus l’habitude. »

« La fin du roman n'apporte aucune réponse. »

E ffet de réel

« L’opéra finit, la toile tombe, les spectateurs s’en vont, le lustre s’élève, on éteint les quinquets. L’odeur de lampe mal éteinte remplit la salle. »

F aire fond

« Fais fond sur ce que tu ressens, quand même tu serais seul à le sentir. » 

Des hommes sexuels (titre de roman)

B lues de la militante

« Moi, j’aide j’aide j’aide, mais arrive un moment, les gens qui veulent pas faire d’effort… »

« Give me some words for a woman to sing »

H oping That The Kids

Mon frère,

Monica m’a montré ta photo avec les lunettes. Ça me fait sourire.

What’s new? Not much here.

Leo and Karli are still homeschooled. He regrets it, misses his friends, but would have to go back to tenth grade in order to return. Still works at Karate and has earned quite a bit of money for a 17-year-old.  Suffers from his shortness, hooked nose, and lots of other bodily imperfections. Too much time on his hands. Are you on his Youtube channel? Leo Kharei

Karli at dance intensive in NYC for four weeks, by herself.  Loves it. But doesn’t want to dance in a company anymore, but would rather go to college.

Max struggling with college. Dropped two summer classes: too much anxiety. Finally got his driver license yesterday.

Monica: loves her photography headshot business. Hoping that the kids will become more independent and move on within a couple of years. I hope so too.

Tu es à Lyon ? Donne-moi de tes nouvelles. J’espère que tu vas bien.

Je t’embrasse,

mfr.

« Qu’est-ce que l’humour au fond, sinon la honte d’éprouver un sentiment réel ? »

« Redire ce que dit le poème

fait-il partie du poème ? »

Q uestion garçons

« L’écriture du désastre commencerait quand « écrire, ne pas écrire, c’est sans importance ». »

Noël en face de ma télévision