Saturday, May 11, 2013

Intimacy


Mon journal intime... que je te ferai lire... et que tu feras lire...

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A découper et à utiliser en cas de besoin


« Elle se retourna précipitamment. — Parlez-moi, dit-elle, de votre amour, ne me parlez pas de votre douleur.
— Eh bien ! je t’aime plus que ma vie. Auprès de mon amour, ma douleur n’est qu’un rêve. Viens avec moi au bout du monde : ou je mourrai, ou je vivrai par toi. »

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Ton atelier sinistre, à Rhum...


Il n’y a pas d’actualité, pensais-je (il y a 1 jour ou 2) — et ce n’était pas Pierre Reverdy qui allait me contredire. Il n’y a pas d’actualité, c’était léger. Une seule chose et puis c’est tout. Toujours la même. Par ex, les platanes. Par ex, les murs de ta maison. Il n’y a pas d’actualité, tu te perdais en  le croyant. D’ailleurs, tu ne te perdais pas, au fond. Parfois le cœur — ah, le cœur ! — a envie d’aimer beaucoup et parfois tu as peur d’être déçu. Car si le cœur aime beaucoup, alors tu peux aussi être déçu beaucoup. Beaucoup veut dire énormément. Tu pouvais communiquer parce qu’il n’y avait pas d’actualité. Communiquer avec ou sans réseaux sociaux. « Je ne vois plus les navires, je ne vois plus les hommes, je ne vois plus les caisses. Je ne vois plus la poésie qu'entre les lignes. Elle n'est plus pour moi, elle n'a jamais été pour moi dans les livres. Elle flotte dans la rue, dans le ciel, dans les ateliers sinistres, sur la ville. Elle plane magistralement sur la vie qui, par moments, la défigure. Et ce ciel, tourmenté et changeant, qui se reflète sur les routes, à peine dessinées, de l'avenir, dans les flaques, ce ciel qui attire nos mains, ce ciel soyeux, caressé tant de fois comme une étoffe — derrière les vitres brisées, la poésie, sans mots et sans idées, qui se découvre. » 

Maison



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Annonce


J’ai besoin de 3 personnes. Un (ou une) producteur (trice). Un (ou une) dramaturge. Et la troisième, c’était quoi, déjà ? ah, oui : archiviste ! Si cette entreprise prenait son envol, je crois qu’il faudrait rajouter une personne (secrétaire), mais on peut commencer à 3 (avec moi 4) mousquetaires.

L’inévitable sentimentalité démocratique


Ça, c’est Pierre Reverdy, immense poète, qui l’a dit. Edmonde Charles-Roux le cite dans sa biographie pour expliquer pourquoi il est resté fidèle — l’un des rares — à Coco Chanel qui a collaboré avec les Allemands pendant la guerre. Mais mon Pierre à moi, « immense poète » aussi, est aussi celui qui a trahi. Je n’ai pas pu lire ça sans repenser à lui... Les 2 bords, les 2 camps, c’est triste, la politique... la guerre... la vie, en un sens... Hier, il est passé devant moi, je ne l’ai pas vu, nous étions à une terrasse de café après le film de Carlos Reygadas. Je venais de parler de lui à Sébastien. Sébastien est une drôle de bonhomme. Il allait dans les manifs, mais surtout celles des anti-mariage gay — pour voir le désastre, la « réalité ». C’est très bien, mais je n’ai pas pu m’empêcher de penser qu’il y avait un peu de masochisme là-dedans... Viviana est repassé dans l’autre sens, cette fois seule, et, cette fois, nous l’avons vue... J’ai embrassé très fort, affectivement comme une mère, Clément et Sébastien, ce n’était pas sexuel, c’était juste agréable pour eux — d’être aimés... J’étais triste, moi aussi, affectivement, sans vraiment m’en rendre compte, comme la vraie tristesse. Une autre sorte de chose qui m’a rendu triste, c’est que Thomas est de nouveau célibataire... (Il me l’a dit tout à l’heure.) Et encore une chose très triste : Philippe m’a appelé hier sur Skype pour me dire que Krzysztof Warlikowski l’avait viré — à 17 jours de la première. Ça m’a rendu très triste. Pour lui — et aussi une dernière chose m’a rendu triste. En plus de l’avoir viré, Krzysztof lui a dit de retourner à l’école, de faire une école polonaise parce que, ce qui n’allait pas, c’est qu’il était de l’école française qui est « nulle » (Philippe est franco-polonais, mais a fait ses études en France). Ça m’a rendu triste aussi, ça, parce qu’il y a longtemps que Krzysztof le dit et que je le crois, je le crois un peu — mais que faire ? que faire ? apprendre le polonais et engager des acteurs polonais ? Et j’étais triste pour Philippe, bien sûr. De plus, Philippe m’a montré où il en était avec la muscu et alors, eh bien, il en est bien loin ! Il vise les films d’action (il est fortiche en full-contact aussi), mais, du coup, ça le vieillit beaucoup, ce corps travaillé, on dirait qu’il a passé 35 ans, alors qu’il n’en a que 28 et que hier encore (dans 1er avril), il faisait 18... Ah, là, là, que de tristesse dans ma vie homosexuelle... — quelle infirmière soignera ma vie ? Je vais lire Patrick Modiano, tiens, j’ai le mood. « Mes phrases doivent être trouées de silence. Ce n’est donc pas vocal au sens des sermons de Bossuet, avec des périodes, des phrases très construites, avec des propositions relatives, etc. Il s’agit plutôt de trouver des choses qui s’arrêtent de manière abrupte, comme des suspens. » 

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La bonne devise



« Ami, où que tu en sois, de grâce n'en reste pas là ! Tu dois passer d'une lumière à une autre lumière. » 

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Cathédrale d'Epinal


Photo Caroline Breton.

Paris / Bruxelles



Débarque à Bruxelles mardi 11h30 (jusqu'à mercredi 16h30), je le dis pour tous... j'y ai tant d'amis ! Bruxelles, ville de l'art — que Paris ignore parce que les voyages sont si chers...

Oh, à propos, j'ai donc revu (pour la 5ième fois) le film de Carlos Reygadas, Post Tenebras Lux ; cette fois, j'ai compris (à cause des sous-titres) ; j'avais tellement aimé ne rien comprendre (à Mexico), mais, en fait, quand on saisit ce que disent les paroles, il est très simple à comprendre, ce film ; je ne comprends pas les critiques françaises. Il est plus noir que je ne pensais, c'est vrai, plus désespéré — mais tellement, tellement beau ! Incroyablement. Ces acteurs qui jouent comme des dieux, ce ne sont pas des acteurs, en fait. Il y a le passé, le présent et le futur, l'inconscient et aussi ce qui se passe en même temps, le dehors... et tout le concret. Disons, il est plus désespéré que Les mille et une nuits, de Pasolini, mais moins désespéré que Salò, du même — et, quant à la beauté, citons une phrase de Carlos Reygadas : « Seuls les enfants, les plantes et les animaux sont tranquilles dans le film. » (Ciné 104, à Pantin, 5 euros. La salle n'est pas parfaite (sorties de secours comme toujours), mais elle est grande.) 

Sinon Une vie simple (Ann Hui) au Saint-André-des-Arts, c'est très, très beau aussi. 6,50, voyage à Hong Kong, cette fois. (Belle salle.)

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