Le Jardin d’Eden
En vacances
(euphémisme pour : en Corse), on lit les magazines et ça devient qqch.
J’ai lu, par ex, qqch sur le bonheur : « Après cet épisode, je suis
passé par un certain état. Si ce n’est pas le bonheur… je ne sais pas comment
appeler ça. Je dirais : la résignation. Il n’y a rien à faire. Il faut
accepter. Je suis un homme, je fais face. »
Je suis nu
dans le hamac. Retrouvaille. Retrouvaille avec tout l’amour que j’ai eu dans ma
vie (dont j’ai été capable) récemment et éternellement — et à venir. La
présence des insectes est modérée, la présence des méduses, massive. Hier, on a
vu une personne à cheval au sommet des falaises à Topiti. Un cheval blanc, la
mer pure, les poissons et les « o. » au fond de l’eau ; je me
suis amusé à en poursuivre (des poissons), c’était marrant.
Comme je dors
à la dure, parce qu’on n’a pas trouvé de matelas à mettre sous la tente, j’ai
le sommeil léger et j’ai l’impression de me souvenir de mes rêves. Souvent,
quand dans mes rêves une chose très belle est dite, je me dis — en rêve ou éveillé ?
— que je devrais l’écrire. Mais je me lève rarement… Qu’est-ce qui est le plus
important, le sommeil ou la vie ? Mais le sommeil est si mystérieux !
C’est si agréable de dormir ou de faussement dormir… Là, j’ai noté. C’était
Serge Gainsbourg qui, dans mon rêve, conseillait une jeune chanteuse. Il lui
disait une première chose que je n’ai pas notée (mais qui était peut-être la
plus belle) et il lui disait une seconde chose que j’ai notée. Il lui
disait : « Rêve d’envisager. …et, quand ça arrive, (c’est ce qui) fait le point de vue sur
tout… » Conseil qui m’a réveillé et que j’ai pu noter à peu près
proprement. C’est vrai, c’est beau, Rêve d’envisager…
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