J’avais renoncé à recommander
« chaudement » la pièce à Dominique Issermann qui me demandait mon
sentiment – vu que je ne l’avais jamais vue. J’avais simplement dit que c’était
une pièce « agréable à jouer, innocente, intemporelle visiblement et,
pour moi, c’est surtout le plaisir de retrouver d’anciens copains danseurs… »
Chez Daniel Perrier, il y
avait une fête organisée par Raïssa. Comme j’expliquais au maître de maison que, malade de l’hépatite A, je n’allais pas boire d’alcool, mais que je découvrais
le bonheur du Perrier, meilleur champagne que les vrais, il s’offrit, son corps
et son être, ce que je pris pour une proposition directe comme il en arrive peu – vu que je ne savais pas encore qu’il s’appelait Perrier.
Dans la fête, il y avait Lorenzo, Wagner, Dominique, Clément, Corentin… * et je pensais à la joie
que j’aurais de retravailler avec des danseurs : ils sont tellement
gentils… J’imaginais un spectacle qui ne serait que de danseurs (et je
l’imaginais à la Ménagerie, laboratoire de base) et qui serait immédiatement un
paradis – mais tous mes spectacles ont été des paradis, paradis éphémères
et le paradis est infini, voilà pourquoi on trouverait toujours à en
faire… Je pensais aussi que les acteurs ne sont peut-être qu’un état
intermédiaire de l’Idéal, qu’idéalement, dans le futur, le comédien
aurait disparu (la « comédie humaine ») et que ne resteraient que des
danseurs… Lorenzo, Wagner, Dominique : anges
descendus dans mes spectacles récents, nettement venus de devant, de si loin devant… La danse ! Souvent j’ai besoin des comédiens parce que, la
force des comédiens, c’est qu’ils sont dans le cambouis de la société, ils
ramassent tout de la connerie, ils jouent le jeu. Mais le danseur
vient du futur et, ce soir, j’imaginais le futur…
* de Angelis, Schwartz, Uber, Aubert, Le Flohic.
Labels: paris