De : yvesnoelgenod@wanadoo.fr
Objet : aujourd'hui
Date : 21 février 2009 16:44:37 HNEC
À : patkaicompagnie@hotmail.com, yvonnickmuller@hotmail.com, plaffont@plaffont.com, pierre.courcelle@yahoo.fr+ Benjamin bien sûr dont je n'ai pas l'adresse
Aujourd'hui, je me suis réveillé, rendormi, Pierre parti très tôt dans le Nord, et j'ai trouvé un ou deux flocons artificiels dans le lit, puis j'ai trouvé une phrase dans un livre ouvert au hasard, de René Char :
« En amour, en poésie, la neige n'est pas la louve de janvier, mais la perdrix du renouveau. »
que je voulais vous transmettre.
La représentation d'hier était désaccordée par rapport à l'ambition et aux espoirs de la veille (plus louve de janvier que perdrix du renouveau), je crois, mais j'ai hâte de voir les vidéos pour me rendre compte vraiment. En tout cas j'aimerais beaucoup qu'on reprenne ce travail, parce que c'est une question de conscience et de temps de travail, quand même, pour comprendre ces accords de poésie et d'amour qui sont extrêmement subtils (évidemment, comme la vie). De l'extérieur (comme j'ai pu le voir à la répétition), c'est beaucoup plus facile à comprendre et j'aurais pu hier sans doute plus vous aider (en étant plus metteur en scène), mais égoïstement je me suis gardé l'énergie d'interprétation et empêché le contrôle car je sais que ça prend de la présence... Mais si on retravaille, si on a cette chance, un jour de retravailler cette matière, je vous garantis que je pourrais aider sans compter, car je suis à mon affaire avec cette histoire, je vois très très bien de quoi il s'agit. En gros c'est la question de l'union, une espèce d'Eden avec les animaux (c'est pour ça que les évocations de dressage hier était « fausses ») qu'on retrouve dans la vie en amour et en poésie. L'union se fait par cette histoire du blanc de la neige qui signe et efface la nature à la fois, la spiritualise. C'est le vers de Baudelaire trouvé par Pierre : « J'unis un cœur de neige à la blancheur des cygnes ». Ensuite, c'est une question de détente et de répétitions pour s'accorder de manière qu'il ne s'agisse à chaque moment que de cette histoire du un : on peut pas y couper, un avec l'image, avec les bêtes, avec le public, un homme avec une femme, avec la musique avec « le poète » (mais s'en méfier, bien sûr), c'est à dire le texte que je prenais en charge... etc., question d'accord.
Donc... si seulement on pouvait avoir la chance de retravailler ça ! Il aurait suffit, déjà, de le refaire aujourd'hui pour que tout le monde trouve ses marques avec plus d'acuité, je pense. En tout cas je peux vous dire que ce que j'ai vu la veille, c'était extrêmement beau ! (J'ai eu l'impression que ç'allait être mon plus beau spectacle !)
Alors... perdrix du renouveau !
Et puis restau, et tout, hein ? Kataline, tu me redis pour Lyon, 26, 27... j'essaie de venir, en tout cas, Marlène qui est sur place ira sûr !
Yves-Noël
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