Monday, November 16, 2015

A veu de faiblesse


Les établissement culturels réouvrent à partir de ce matin, dit-on, en Ile de France, mais, à Lyon, la situation reste bloquée (en tout cas à l’heure où j’écris ces lignes). Donc nous projetons de ne jouer, comme nous l’avons fait hier avec bonheur : que devant (et avec) des amis qui eux-mêmes avaient fait venir des amis. Je ne sais pas, il y avait une vingtaine de personnes, le couple d’Annecy, des élèves des Beaux-arts de Nice, de Strasbourg, Gwenaël était là… Il est temps de compter ses troupes, la notion de « public » est fausse, de toute façon. Je veux dire que je considère que c’est une chance, finalement, de ne jouer ce spectacle que dans les meilleures conditions imaginables : uniquement pour et avec les amis et les amis d’amis. Le « public », ça n’existe pas, ce n’est pas sérieux. Venez ce soir encore nous aider à mettre en œuvre une célébration d’amitié et de faiblesse. Beckett à un ami pour expliquer pourquoi il avait choisi d’écrire en français plutôt que dans sa langue maternelle : « parce que j’avais besoin d’être mal armé ». Kafka : « bondir hors du rang des assassins ». 

20h, 7, rue des Aqueducs, 69005 Lyon. 

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E t sur d’autres choses


« J’ai parlé de la mer grise des Tropiques, plate. Et puis du Siam, encore, derrière la montagne. Comme chaque fois que ces souvenirs me revenaient, ils m’éloignaient de vous tous, de vous, de la même façon que l’aurait fait le souvenir d’une lecture dont j’aurais été inconsolable, celle de la partie de mes propres écrits qui portait sur une certaine période de ma jeunesse, et je pensais qu’il fallait que moi je vous quitte pour écrire encore sur le Siam et sur d’autres choses qu’aucun entre vous n’avait connues, mais que je revienne surtout et inlassablement sur le Siam, ce ciel au-dessus de la montagne et ces autres choses dont j’avais pensé alors que j’aurais dû les passer sous silence et dont je croyais maintenant tout au contraire que j’aurais dû m’y tenir ma vie entière.