Wednesday, April 09, 2014

L e meilleur journal


Le très beau papier de Pascale Fautrier mis en page culture de Mediapart (le meilleur journal) avec les phrases sublimes de Thérèse d'Avila dedans : « Ces phrases de Thérèse d'Avila tombées par hasard sous mes yeux donnent une idée je crois de ce que j'ai vu et entendu dans cette salle haute, grise et crayeuse, ors anciens et soies déchirées des murs, embrumée et comme recouverte de feutre : « Ce qui nous importe, ce qui importe à l'âme, qu'elle pratique ou non la prière, c'est qu'on ne la néglige ni ne l'opprime. Il faut la laisser aller libre dans ses multiples demeures, de haut en bas et sur les côtés, puisque Dieu lui a conféré tant de dignité ; elle ne doit pas rester longtemps confinée dans une seule pièce. Oh, mes filles, ni même dans la connaissance de soi ! A l'entour de cette pièce, la première demeure, celle de la connaissance de soi, il y en a beaucoup d'autres, et au-dessus aussi. Parce qu'il y a lieu, ici, dans notre château aux multiples demeures, de considérer les choses de l'âme dans leur plénitude, dans leur étendue et leur grandeur : il ne faut rien lui chicaner à l'âme, parce que sa capacité surpasse de loin ce que nous pouvons imaginer. C'est de toutes parts qu'elle reçoit le soleil qu'il y a dans ce palais. » (Etc.) Oui, quel dommage de ne pas jouer ce spectacle des âmes à l’infini… Encore 3 représentations, à 21h, aux Bouffes du Nord (jusqu'au 12). Tarif très préférentiel (12 €) en appelant la billetterie en fin d'après-midi (01 46 07 34 50) — et en prononçant le mot de code « poiSon d’avril » — ou le soir même, bien sûr (dans la limite des places disponibles à ce tarif). Yeap !

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Photo César Vayssié

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Photo Denis Guéguin

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Photo tirée de la vidéo de César Vayssié

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L es Fleurs fanées de chez Dia


Malgré les enthousiasmes fabuleux — et non feints — de tant de personnes, enthousiasmes rimbaldiens, « rassemblons fervemment cette promesse surhumaine faite à notre corps et à notre âme créés : cette promesse, cette démence ! » et malgré la critique en demi-teinte (comme on dit), mais amoureuse de Jean-Pierre Thibaudat qui s’est fait chier après avoir vu « faire l’amour » Jeanne et Bertrand (comment lui en vouloir ?), nous avons le plus grand mal du monde à faire venir 2-3 clients dans ce lieu certes plus beau encore quand il est vide — le monde serait-il plus beau s’il était vide ? Et puis je dois trouver des fleurs. Une fois Moni Grégo a envoyé des fleurs et, ces fleurs, on les a réutilisées le lendemain où elle n’était plus là pour les envoyer encore. Et puis finalement on le fait, on envoie des fleurs aux saluts. Les fleurs de chez Dia ne sont pas chères, mais aujourd’hui, elles étaient fanées… n’avaient pas été livrés… C’était drôle de devoir choisir des fleurs certes pas chères, mais fanées. Et je suis aussi aller acheter des flûtes à champagne chez Tati, je ne sais pas, celles qu’on utilise du bar disparaissent un peu tous les jours (les gens doivent partir avec). Quel soleil à Paris ! dans le monde si occupé, si occupé sans ce spectacle dans ce temple vide. Et puis Jean-René, mon ami magnifique m'envoie la phrase de Schopenhauer : « Tu n'as aucune chance, mais saisis-la ! » C'est vrai que nous sommes occupés à... vivre. Voilà...

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Les Oufs du Nord (titre César Vayssié)


Photo César Vayssié

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Photo Philippe Gladieux. 1er Avril 

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« C’est un drogué qui écrit ces lignes »

   

Toujours merveilleux de lire Jean-Pierre Thibaudat ! (cet écrivain…) Là, il tombe en pamoison (avec raison) devant les duos de Jeanne et de Bertrand, mais tant — comme un drogué, dit-il — que, quand ces 2-là disparaissent, il se retrouve, lui, en descente ! (et donc ne supporte la deuxième partie que par intermittence ou, disons, par distraction). Je le comprends. Je comprends les passionnés (de l’amour) et je les aime et je leur veux du bien... surtout s’ils écrivent bien !

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E n lisant un article de Jean-Pierre Thibaudat avant de téléphoner à Claude Régy un peu déprimé par la jauge de ces dernières représentations (j'appelle Claude quand ça ne va pas trop car il sait redonner du courage)


« Jon Fosse. Pour moi ce qui importe c’est écrire et être à l’écoute. Que les metteurs en scène écoutent mon écoute. Puis les acteurs écoutent le metteur en scène et enfin le public écoute la pièce. Et le silence qui est très important. »

« Le mot dans sa paresse cherche en vain à saisir au vol l’insaisissable. L’insaisissable qu’on touche dans le sombre silence aux frontières ultimes de notre esprit » (Georg Trakl)

« Jon Fosse. En tant qu’écrivain ce que je dois faire c’est essayer de dire ce qu’on ne peut pas exprimer. Si on y parvient alors on devient poète.
Dire ce que l’on peut exprimer cela n’aucun intérêt. On doit essayer de décrire l’invisible omniprésent et l’insérer dans l’écriture. 
Dans le bon théâtre, ce que l’on ne voit pas, ce que l’on ne peut pas voir, on peut presque le saisir. »

« Je ne mourus pas et ne restais pas vivant : juge par toi-même ; si tu as fleur d’intelligence, ce que je devins, sans mort et sans vie » (Dante, La Divine Comédie (L’Enfer, chant XXXIV)

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