Monday, February 02, 2009

L’amour et mes démons

C’est horrible, l’amour. Tuer l’amour. On ne peut pas s’aimer. Un homme homosexuel ne peut pas aimer un homme hétérosexuel. C’est une question d’agencement. Quand quelqu’un t’intéresse… Dans la maison fraîche. Les mots, c’est l’amour (dans le sens d’absence d’amour…) et on ne peut pas le dire autrement qu’en le disant, on ne peut pas ne pas le dire… Et je pars avec ça, les objets traditionnels, et la phrase : « Je n’ai rien que ma vie. »

Il est à peine dix heures qu’il s’endort comme une pierre dans un puits.

Pendant que je me plains, lui, dort, et ça me fait plaisir, lui, récupère, pendant que d’une musique lointaine un peu « saloon », je ne passe pas la nuit, lui, dort comme un amoureux.

Et ça me suffit pour retrouver l’apaisement, cette pensée que, lui, non, n’est pas dans l’état où déjà je ne suis pas. Et aussi de penser que tous, plus ou moins, dorment eux aussi. Et que si je n’dors pas, c’est que j’ai le loisir de le faire… Lui, m’a regardé dormir, la nuit dernière, je « ressemblais à un garçon, tout jeune et tout frais », m’a-t-il dit, et, moi, je le regarde dormir.

Lui, terme du vent, Iggy violette, queue de cheval, limpide souvenir avec ses passagers

Labels:

Repas à base de gibier 3

Sorti de l’eau, assis sur le sable sous le soleil de juillet… Nous aimerons mieux nous voir quand nous nous retrouverons.

À Lucien Johnson.

Tu t’appelles Lucien Johnson, fils de Louis Johnson, et si je veux parler de toi, je dis Lucien Johnson. Après, il y a des lois et si je veux éditer un livre je demanderai à l’avocat de mon éditeur de faire en sorte que je n’ai pas d’emmerdes. Pour le moment, je n’ai pas d’éditeur, je n’ai pas d’avocat et tu m’emmerdes !

Il prend son repas face au mur sur la table repliée. J’ouvre au hasard et les livres et les cieux. Et, sur la table à langer, je lis : « The girls always go to church, happy ». Les piscines magiques. « Pools of voluptuousness ». Un soir à Saragosse. Le sommeil est parfois plus facile quand on est moins seul dans un lit. Les jumeaux hétérozygotes. Les idées restent en prison quand on s’approche de la mort par la grande porte. Tout va peut-être un peu mieux. Il connaît déjà la montagne sous cette forme. Repousser les limites faibles. Sans savoir si l’ennui est ce que je vis en ce moment ou la perspective de ne pas pouvoir vivre la même chose prochainement. Ici, c’est S. Thala. Le trou, le poids des mots dans l’eau du réel.

Labels:

Repas à base de gibier 2

Le milieu de la poésie est un milieu tellement tragique. (Que c’est renvois d’ascenseurs continuels.) Une espèce de grève. L’amour, si on a des enfants, est évident. What is the nature of your life these days ? A show or a shoe ? Les muscles du sexe sont du côté des femmes. Et, la douceur, du côté des hommes. Douceur inventée (anges…) L’Italienne upskirt. Bouquets d’arbres ponctuels. Pas question non plus d’ouvrir un livre si on n’est pas ass. concentré. L’ennui est une acédie. L’acédie fait partie de la liste des péchés capitaux. Mais comme je ne demande sur ce point qu’à m’instruire, Pierre peut me parler. (Sinon j’aime les parties de jambes en l’air avec lui.) Il jouit bien, tous les muscles de son torse et de ses bras tendus. Regarder le sommeil ou le soleil en face. Houle du soleil, quart de queue. Une femme, le jardin d’une femme, semi-japonais et la maison. Les capitaux crapauds. (Les soirées correctes, les soirées franchement ennuyeuses, les soirées où l’on s’amuse un peu.) Pour tout ça, il faut avoir l’air sérieux. De toute manière, la terre tourne à plat. Regarde danser les couples collés sous les lampions…

Labels:

Chesley Bonestell

(Nicolas Moulin fait connaître.)


Nicolas Moulin at 3:00pm February 2
je les ai déjà imprimées et foutues au dessus de ma platine vinyle, où je passe régulièrement X102 (jeff mills) ça va bien avec.

Yves-Noël Genod at 3:02pm February 2
yeah ! tu sais que je me suis remis avec un homme, ça m'fait penser à toi (t'étais mon dernier)...

Nicolas Moulin at 3:14pm February 2
aussi musclé et bien membré que moi ?

Yves-Noël Genod at 3:20pm February 2
il met de la poudre, mais, quand il jouit, oui, tous ses muscles sont tendus et membrés mieux que dans « Têtu »... il écrit bien : http://guarantyofsanity.hautetfort.com/

Nicolas Moulin at 5:48pm February 2
profite bien mon garçon !

Labels:

Repas à base de gibier

La littérature, c’est l’amour, c’est pour ça, Pierre. Si je lis Ravel, Ravel, c’est l’amour, c’est Pierre, je l’aime. (C’est l’amour puisqu’elle rassemble.) Et l’auteur, Jean Echenoz, je ne connais pas son image… Il a traduit les Livres des Macchabées. Merde, je viens d’écouter le début de Jérôme Lindon (de Jean Echenoz) lu par Jacques Drillon et je me mets à chialer… Vous lisez les mauvais livres… Il parle d’une prose romanesque qui transcende des formes au fond peut-être hétéroclites disséminées ici ou là. Le romanesque a disparu du monde, l’ombre et le charme. Le laitier invente les histoires. (Les idées.) La ruine de la ville au-dehors. Monde très hétéroclite, très disloqué. Qu’est-ce que c’est que tenir avec la main ? L’effet d’un roman. Et de la salade et de la prose. Tout serait faux ou tout serait vrai. Tout le faux, tout le vrai. Nous n’avons pas besoin de genre. Écrire, c’est vivre, c’est penser quelque chose, ce n’est pas correspondre à quelque chose qui doit être fait. Tension, suspens. On apprend à construire des ponts. Écrire des livres. (L’idée d’un équilibre paradoxal.) La pensée comme éternelle abnégation. Le halo scintillant, inépuisable, merveilleux de ce qu’on pourrait appeler la possibilité. Chaque matin, je posais la page sur mon bureau. L’hiver abstrait par la fenêtre. Des mésanges et mes anges...

Labels:

Anonyme

ET JE CHANTE ENCORE
QUAND LE SOLEIL SE LEVE
JE COURBE MON AME AVEC LE VENT
JE LEVE MON CORPS DANS LA LUMIERE BLANCHE
DERRIERE TES EPAULES, JE ME PROTEGE
ET JE PLEURE
POUR UN NOUVEAU JOUR
ET JE CHANTE ENCORE
ETENDUE DANS L'HERBE FROIDE
JE RESTE SEULE, DANS LA TRACE
D'UN CORPS ETENDU
L'AUBE ETIRE MON OMBRE
AU DELA DE L'HORIZON
C'EST UN NOUVEAU JOUR ET UNE NOUVELLE NUIT
QUI DEJA ME PRECEDE

C'est pas pour ton blog,
re-bonne année



dommage, c'est trop, trop, trop beau !!! d'ailleurs, je le sais déjà par cœur (j'peux p't-être le mettre en anonyme, dis, chérie ?)

bisous, à bientôt

YN



J'ai toujours écrit des chansons-poésie élancées, gothiques, à la
hurlevent, ou a la duran duran, mais je le garde pas, les montre pas
(moqueries).
Oui, si tu y tiens tu peux signer, anonyme.
Si tu aimes je t'en enverrai d'autres de temps en temps



J'ADORE !

yn

Labels:

Cause d’amour cause toujours

Les mots mentent avec un certain aplomb de chaise*. Ils continuent d’habiter la ville, ils roulent dans la neige. Franchement, je me demande s’il ne faut pas ne plus en parler, laisser les autres en parler. Les grandes maisons recouvertes de blanc. La réalité qui évoque autre chose.

Pierre a repris le pastiche d’Hélèna et me l’a même apporté sur papier, hier. Texte assez pénible finalement pour moi puisqu’il (Pierre) a réussi d’écrire tellement dans le style d’elle, que j’ai l’impression de lire encore une de ses nouvelles. Ce style si énervant, finalement, dans lequel je ne me reconnaissais pas. Je dis à Pierre que, maintenant, ça suffit, il pourrait se remettre à écrire comme lui, il me dit qu’il pourrait faire une nouvelle dans ce même style pour raconter Renato, pour raconter Fabrizio, pour raconter, etc. Je lui dis : « Oui, et ça ferait un livre qui serait prêt dans quinze jours. » Je lui cite le mot de Cocteau à propos de Picasso : quand Picasso visitait les ateliers des autres peintres, Cocteau avait dit qu’il fallait tout mettre sous clé. Parce qu’il (Picasso) voyait l’idée et revenait chez lui, faisait un tableau qui copiait l’idée et qui était mieux et qui avait été plus vite fait et qui était déjà sur le marché que l’autre n’avait même pas fini le sien. Heureusement – ou malheureusement – on gagne moins d’argent à écrire des livres…

« Cause d’amour cause toujours », c’est un mot de Rosita Boisseau à qui j’ai envoyé mes bons vœux « in extremis » en prétendant que je ne m’étais pas rendu compte qu’il fallait le faire, « cause d’amour ». Et elle me répond ça, c’est un titre de spectacle et c’est très intuitif, je ne pense pas qu’elle ait eu le temps de lire mon blog et particulièrement cette histoire d’amour par les mots d’amour (chanson de Piaf) entre Pierre et moi qui imite Hélèna (Pierre). Pierre dit que ça lui fait un peu peur cette histoire de trio, mais évidemment qu’il adore ça pour l’écriture. Ben oui, ça marche bien… Pour l’écriture… Pour la baise, dans son cas, ça semble encore aller, moi, ça me fait débander un peu quand même. (Mais enfin qu’est-ce qui ne me ferait pas débander ?) Pourtant je l’aime et je l’aime (et je suis tellement bien dans ses bras ou dans sa couche), mais je n’ai jamais vraiment bien bandé avec les garçons… J’ai toujours été un petit peu complexé. Pas avec la fille puisque j’apporte à la fille quelque chose qu’elle n’a pas (et dont elle a besoin normalement), c’est valorisant.






*(« Chaise » est presque comme « cahier ».)

Cliquer sur Cause d’amour cause toujours (le titre de cette note) pour accéder à la nouvelle de Pierre dans le style d'Hélèna (intitulée À découvert).

Labels: