Sunday, September 12, 2010

Belle de jour

"Jamais on ne va vivre la mort."

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La Bouteille trouvée à la cave




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Belle de jour

"...malgré quelques petits rejetons nuageux..."

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« « Tante Jeanne », murmura-t-elle, comme on prononce un nouveau nom. »

De toute façon, la mort emprisonne la vie. Eh, oui, quand tout a été fait, rien n’a été fait. A moins qu’on pense les choses au niveau non individuel – l’individu n’existe pas, alors, de toute façon. Croisière et conversation. Dialoguer, etc. Je ne veux presque rien et ralentir, uniquement la pensée. Ça tombe bien : le temps le permet. Septembre, le même que vous : septembre. Les plages de la Manche. Les espaces vides, les plages de la Manche ; quand nous sommes rentrés et que nous sommes allés au hammam de la Mosquée, c’était midi et il n’y avait pas grand monde (contrairement à la fin d’après-midi où je vais d’habitude). Quand je suis sorti à deux heures (Thomas avait disparu un peu avant) et que j’ai remonté vers le Nord, Paris était désert, vaste et vide et désert, c’était un horaire où les gens étaient encore à table, me suis-je dit, c’était dimanche et – en effet – habituellement je traînais au marché de l’Olive à cette heure-ci, laissant les espaces vides, agglutiné, les grandes circulation de la lumière seule dans Paris. Avec Barbet, on avait évoqué Duras, c’est-à-dire, on cherchait l’idée d’un restaurant meilleur que la pizzeria où l’équipe avait mangé souvent (avant d’être définitivement invitée au palace) ; j’évoquais Les Vapeurs, mais c’était un peu loin. Il fallut expliquer ce qu’était Les Vapeurs aux plus jeunes. Et Barbet dit qu’il pensait à Marguerite Duras tous les jours. Puis il se reprit, il dit : « Non… tous les trois jours… Elle est très importante pour moi. » Je réalisais soudain que Marguerite Duras était morte. Barbet Schrœder me l’apprenait. Depuis le début de la journée, à l’aube, et dans l’état de fatigue et de vin, cette auréole de confusion, de diffusion dans laquelle j’étais depuis la veille, la présence de Barbet avait tout recommencé comme dans les années quatre-vingt. C’était Trouville, c’était l’amour. Mais tout le monde meurt, c’est ça qui est drôle. Aujourd’hui, c’est Claude Chabrol. Et le plaisir néanmoins de demander des nouvelles de ceux dont le cerveau se souvient qu’ils ne sont pas morts, qu’ils avaient disparu momentanément du roman, mais qu’ils peuvent encore – si la circonstance le permet – revenir. Je demandais donc à Barbet, avant son départ, si Bulle allait bien. « Elle vous embrasse », me dit Schrœder. Elle commençait à sentir les angoisses d’un nouveau travail, une pièce de Jon Fosse, Rêve d’automne, qu’elle allait jouer avec Patrice Chéreau dans un lieu atypique : le Louvre. Quand ils allaient ensuite partir en tournée, ils allaient reconstituer la même salle, en plaçant, sur les murs, des copies des tableaux qui y sont présents. Et je lis dans le roman : « « Time difference… » dit tristement le Japonais. » Les enfants crient dans la cour. Il est midi, on est lundi et je ne vais pas au travail.

Page 188, première annotation de la distance temporelle de la narration (par rapport au sujet). « Même s’il est plutôt considéré aujourd’hui comme une curiosité historique… » Le fait de narrer est un fait réel, une activité. Une activité humaine (avec ses lois, etc.)

Détection automatique des sourires

Est-ce que je peux jouer ? Oui. Jouer, c'est quand l'autre dépose en moi qqch qu'il peut laisser, qu'il peut lâcher (comme un ballon). L'émotion, c'est l'adéquation : quand qqch se dit qui est en train de se faire maintenant. Par exemple, l'écrivain-personnage dit qu'il n'a pas encore, jusqu'à présent écrit sur la peinture, écrit sur un peintre, ce qu'il est précisément en train de faire là (l'écrivain-auteur) - avec mon aide. Le personnage est aussi au milieu du livre.

Aube


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Thomas surjoue



Sur le tournage, à l'aube, Thomas me demande si je ne peux pas prendre une photo où il apparaîtrait au côté de Barbet Schrœder. Je ne comprends pas qu'il imagine cette photo discrète, comme volée. Du coup, je me précipite sur Barbet et je claironne : "Thomas aurait très envie que je le prenne en photo avec vous..." Sur les photos, on voit que Thomas est gêné et qu'il surjoue "carrément" (c'est l'expression que j'ai d'ailleurs eue quand je l'ai vu appuyer sa tête).
Barbet est un homme incroyablement devant. Un passé prestigieux, puissant et il est comme s'il ne portait pas ce poids (ce poids dont parle Michel Houellebecq), comme si la journée qui venait était la seule au monde. Il me parle de poésie persane et m'envoie ensuite (grâce à son iPad) un lien et un choix de poèmes. Oui, le secret est peut-être ici... Ce sont des poèmes de Omar Khayyam et de Rumi. Dans le dossier consacré à ceux de Rumi, Barbet Schrœder a souligné certains passages. Comme ceux-ci :

If you’re not spring, be summer and step into the fire
because without beauty and Love a man is worth nothing.



Seek the art of loosening knots.
Quick ! Before your soul leaves your body.
Leave that nothing that seems like existence.
Seek the existence that seems like nothing.



O Moon like the moon, don’t go to sleep tonight.
Begin to turn like the turning sky, don’t go to sleep.
Awake, we two light up the universe.
Tonight, keep the universe alight. Don’t go to sleep.

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Chambre 209 (Saturday afternoon)






Troisième photo par Thomas Scimeca.

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Belles de nuit

« Un film, c'est comme un train. Il y a toujours un moment, sur le trajet, où il aurait pu être bon. Le ratage, c'est quand on ne descend pas à la bonne station. En général, c'est parce qu'un con vous en a empêché. »

« J'ai eu peur toute ma vie d'être un bourgeois, mais je m'aperçois que je n'en suis pas un ; car si je dîne avec eux, je réalise que je n'aime pas ce qu'ils aiment : l'argent, les décorations. »

« Un bourgeois, c'est un être pour qui possession vaut titre. Ça implique une volonté de paraître, des tas de choses absolument immondes. »

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Villers









Le Potager de l'IMEC







Belle de nuit

"Ma mère était la joie de vivre."

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