D e la mélancolie à la joie
Je dors fenêtre ouverte. Même si ma fenêtre donne sur l’aéroport. A Saint-Jacques-de-la-Lande, dans la banlieue de Rennes. Le soir, il y a le dernier avion. Ce soir, je suis dans ma chambre plus tôt, à l’heure du dernier avion, 22h40, quelque chose comme ça… Je suis fatigué. Je travaille cette semaine, mais ce travail est fatigant. Il me fatigue.
Oui, mon mémoire, mon métier
Le matin, ça commence assez tôt, les avions, les gros avions vrais, vers cinq heures, je crois.
Je rêve que je me lève pour fermer la fenêtre, puisque en me réveillant vers neuf heures, je vois qu’elle est toujours ouverte. D’ailleurs, c’est calme, vers neuf heures.
Les couples dans la maison
Le Dalaï-Lama à la télé : optimiste. C’est toute l’astuce.
Sous les plus suffocantes futaies
Ce soir, je suis allé voir, au bout du jardin, l’avion qui décolle. Vers la nuit, vers le noir, vers l’espace.
C’est beau. Les petites lumières bleues. 22:50. Mais il y en a encore à partir, qui roulent leur moteur.
On croit toujours que la vie est noire. Les gens qui vivent près des aéroports. Les pauvres gens. Mais en quelques jours je me suis habitué. Je suis devenu ami avec les avions.
Je les vois de ma fenêtre. Le soir, je vais jusqu’au grillage, au fond du jardin. Je vois leur immense espace. Beaucoup, beaucoup d’espace pour qu’ils décollent. Ils y arrivent, en plus.
Il y a une voiture ou deux abandonnées près du grillage. Les gens se garent là un peu n’importe comment. C’est la lisière de la ville. C’est négligé. C’est au bord de l’espace vierge des avions.
J’écoute aussi Amy Winehouse. Ça et les avions. Et la saison qui change. Ça s’appelle proche le bonheur.
Et Arthur Rimbaud écrit l’écriture des pôles.
Titre : Waiting for You at the Hotel at Night
On est ensuite frappé par son visage diaphane, son allure fragile, ses yeux transparents…
« La musique, je veux qu’on la touche, que le spectateur ressente que le monde est plus grand que ce qu’il a prévu. »
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