Tuesday, May 24, 2011

Place au soleil

Il reste des places pour le stage de Pontempeyrat du 30 mai au 18 juin. « Jouer Dieu » Ce n’est pas que je ne préfère pas travailler avec un groupe de 8 plutôt qu’avec un groupe de 12, mais il reste de la place. Je suis payé pareil, pour moi, ça ne change rien, mais il reste de la place. Assistante : Bénédicte Le Lamer.

Photo François Stemmer.

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Bouc émissaire

Je pense à la solitude de DSK… J’ai lu un article intéressant qui fait commencer son histoire par le tremblement de terre d’Agadir. C’est DSK qui le dit : « le jour où ma vie a basculé. » Il avait onze ans. Je pense à lui à qui on demande le moteur d’un cerveau suréquipé, surdisponible, une virtuosité absolue (sauver la planète) – et la sexualité ? Toujours en voyage, les chambres d’hôtel, jamais dans le même pays (ou si peu), sa femme le suit, le soutient (pourrait-il sans elle – ou sans sa mère, dans le cas d’un homosexuel, s’il était homosexuel ?) Du cerveau, du cerveau – et l’animal n’a qu’à bien se tenir. C’est curieux. Je suis dans le train qui m’emmène à l’aéroport… Les voyages sont si peu sexuels (à notre époque), je pense à lui qui occupe en permanence son cerveau, l’entretient par des jeux sur son téléphone, etc. (« Etc. »). Ambre dit qu’elle ne connaît pas d’homme politique qui ne soit dans son cas. Et les femmes politiques, il faudrait voir comment elles font, ça m’intéresserait. Fascination, c’est pour ça, de Rachida Dati. J’ai peur d’être déçu. Mais comment savoir ? Si on pose toujours la même question à un mouton (« Es-tu un bon steak ? »), remarque Vinciane Desprez, on obtiendra toujours la même réponse.

Je serai toujours fondé – c’est une faiblesse que j’ai – à remarquer la faiblesse, l’idiotie de la société... J'suis bâti comme ça, c’est mon bâtiment. Pierre qui travaille dans l’administration au ministère de l’Education n’est pas comme ça. Même s’il souffre, il fait relier l’administration à son étymologie qui est : « servir ».

La chose la plus jolie qui ait été dite hier soir sur mon travail, c’est Nicolas Moulin qui l’a dite, au Bateau ivre, je ne sais plus à qui – reprenons mon carnet, ah, oui : à Karine, très « bateau ivre », hier soir… Il lui a dit en parlant de moi : « Il est payé pour vous enseigner l’anarchie. » Tout le monde a applaudi autour de la grande table vide du Bateau ivre (certains étaient sortis fumer). « Payé par l’Etat pour vous enseigner l’anarchie. »

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Duncan, la transgression

La seule chose qui peut saper ce travail, c’est de ne pas aller bien. La seule chose obligatoire, c’est d’aller bien. Etre heureux. La seule chose interdite, c’est de souffrir. Je l’ai déjà dit, je l’ai toujours dit, je l’ai dit dès le début, les gosses l’ont vérifié quand ils ont fini par comprendre – avec l’aide – inestimable – de Chétouane – premier public – et de l’aube – première lumière – et du chant des oiseaux qu’imite à la perfection Simon Gauchet – le Breton de souche – qui vient du même village – près de Saint-Malo – que Zabo – la créatrice de bijoux qui vit à Berlin et qui l’a reconnu comme ressemblant à son cousin – étrangement – quand il a commencé avec le texte terrible – et doux – de Joseph Beuys – sur la blessure et puis nos incapacités –et néanmoins la volonté de l’Allemagne d’apporter qqch au monde, de guider… Jeanne raconte que tous ses amis allemands, ses amis de Berlin – et pas des moindres – Alexander Scheer, Martin Wuttke, etc. – trouvent très drôle la sortie de Lars von Trier à Cannes. Vous savez : je comprends Hitler, je ne veux pas dire que je l’approuve, mais je le comprends car j’ai longtemps cru que j’étais juif, mais j’ai découvert que je suis nazi, etc. – Maintenant, je crois que, chaque fois que j’écrirai : « etc. », je penserai que c’est le dernier mot écrit par Antonin Artaud juste avant sa mort. « éternel / etc. etc. »

Helen Hessel, oui, celle de Jules et Jim, a dit à son enfant qui est maintenant Stéphane Hessel, très âgé, elle lui a dit – je l’ai déjà noté – mais je le redis, de mémoire : « Si tu es heureux, tu rendras les autres heureux. » Voilà son enseignement, à Helen Hessel, oui, celle de Jules et Jim – et les gosses l’ont compris : ils ont hier soir rendu les autres heureux : quelle méthode ? Comme dit Jane Fonda : « Good genes and champagne ! »

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Littéralement et dans tous les sens

« – Comment jouer cette réécriture de Macbeth ?
 – A fond, à fond, à fond... Pas d'ironie : c'est une tragédie.

 – Quelles sont les influences de ce travail, de cette pièce de guerre ? 
– Shakespeare, Tarantino, Bruce Lee, Beckett, Brecht, l’advaïta, mon appartement, ma compagne, mon enfant, mes amies, mes amis, mon enfance, les Monty Python, les Marx Brothers, Tennessee Williams, Nirvana, Purcell, la Norvège, l’Écosse, Genève, Fassbinder, les livres d’architecture, la psychologie à deux balles, le film Voyage au Bout de l’Enfer, les films d’horreur, Ed Wood, Cassavetes… »

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