Sunday, June 28, 2009

bien plus tard et sans doute pas

dessiner le monde, commençons par une île... il n'y a rien qui ne soit libre d'interprétations, libre d'écriture dégagé par l'hiver, le sang, le poisson bleu ou le poisson d'or de Shakespeare ou de Kate ou les fleurs qui sont des showers (les flowers, les showers), the leopard, the lion and the wolf, les animaux précieux, précisés, dégustés, déguisés avec les arbres et les îles et les criques et l'animal de juillet, le petit animal des enfants, golfes, navires, îles, poissons, maisons, instruments, astres, chevaux... changer notre vie en paroles, les oripeaux, les lents vaisseaux (ou lourds vaisseaux), il n'y a même pas besoin de regarder d'où viennent les mots, ils viennent, chauds comme des couvertures glacées, on perd toujours l'essentiel, c'est une loi, dit Borges, de toute parole sur le Divin, noires fleurs, oiseau secret... le motif de la fleur de magnolia, un long poème qui commence et ne sera lu que - tant pis -

bien plus tard et sans doute pas

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donner un mot au poème

to Kate



un paradis ou un jardin, "nous serons rendus à l'ancienne inharmonie", les livres et la nuit, la ligne des femmes, les dieux ne savent pas parler, Felix, mon amour, rien d'allemand...
à une boutonnière, saignait un œillet
et je vais recopier, le soir, ce que j'ai compris grâce à vous...
je voulais te parler en particulier, mais je voudrais parler aussi à Felix

oui, il y a maintenant cette espèce d'espace qui va s'élargir encore, qui va maintenant, à mesure que cela s'éloigne
- avec ce que vous m'avez appris, quant à l'accrochage de la beauté...
qui va maintenant, je disais, qui va en moi agrandir si je me retourne vers le souvenir - ou sinon...
avec ce que vous m'avez appris - et, toi, Kate, ce que tu sais par cœur,
le cœur, si je me regarde vers la vie, j'oublierai que vous m'avez transmis les secrets que l'on trouve dans les livres,
entre les pages, draps de livres et même nuit de livres

- les saviez-vous ? oui ! profondément inconscient, je n'osais pas vous réveiller, par le manque de temps, que vous les perdiez -
vous ne les saviez pas - les saviez... grands acteurs, beaux, grands, faciles...
personnes et tous
"everything et nothing",

écrit dans la langue espagnole Jorge Luis Borges parlant de Shakespeare - ou d'Homère
ou de Kate ou de moi ou de Felix - et toi Pierre que j'écris comme un toit
parce que toi... (avec ta flûte) - mais je voulais écrire à Kate une belle lettre d'amour, comme une lettre bleue qu'elle aurait reçue à la fin dans un temps très ancien, très vivant...
la capacité d'enchanter, nous pouvons l'avoir au théâtre, comme avec les livres et les robes et les images... il faut un peu d'argent, un peu plus un peu d'argent ou d'or
c'est joli, la vie

manger monstre monde

transpiration sous les cheveux sous le soleil

avec des dessins, avec des inscriptions sur le T-shirt

(sa forme en T)

Dante's leopard

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Photo Philippe Chevalier.

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Neige à Tokyo

Venus & Adonis Poème de Shakespeare

Revisité et interprété par Yves-Noël Genod
Théâtre de Genevilliers jusqu’au 27 juin 09

Avec Yves-Noël Genod, Felix M. Ott, Kate Moran et Pierre Courcelle à la flûte et au chant…


Donc moi qui voulais que l’on bouscule Shakespeare, j’ai été ici servie…
Au moins il y avait dans cette création d’Yves-Noël Genod de la prise de risque et de l’imaginaire. Et même si je n’ai pas tout compris et me suis un peu perdue sur la fin, je préfère ce « secouage de prunier » à toute mise en scène ennuyeuse et conventionnelle. Là, plongés dans un univers très personnel et lyrique, moderne et obscur, nous sommes plus proches d’un Shakespeare démesuré et rocambolesque, tel que je le rêve.
Tel Jurgen Gösh et son Macbeth tout nu avec uniquement des comédiens hommes, ou Sophie Rousseau qui monta Roméo et Juliette avec un homme dans le rôle de Juliette… c’est plus fort que moi, je n’imagine Shakespeare qu’en dehors des sentiers battus.

J’ai adoré le début. Yves-Noël Genod entre et nous récite ou raconte Vénus & Adonis, en toute intimité. Il porte une veste noire sublime et shakespearienne, un jean troué et il est orné de moult bagues brillantes, converses aux pieds, torse nu… mélange d’Iggy Pop et de Renaissance. Il agrémente son récit de quelques anecdotes personnelles, compare certains éléments à Duras et associe les mots, et leur sens, entre poésie et interprétation analytique… chacun le verra comme il veut. Et puis s’allonge sur cette table posée là en décor et imite le souffle haletant d’un Adonis bousculé par Vénus. Oubliant certains vers il a un souffleur et parfois cite les mots anglais pour souligner quelque effet poétique, on a l’impression d’être en répétition, d’ailleurs la salle est restée allumée. Cette intimité rappelle celle du poème, et son partage est ici d’une grande intensité. Quelle sensibilité et quel amour des mots…

Pendant ce temps un jeune homme très beau et athlétique s’amuse du décor, grimpe, escalade, fait des acrobaties, nu. Sorte de métaphore d’Adonis, ignoré par le récitant, deux mondes qui se frôlent mais ne se rencontrent pas. Comme Adonis et Vénus en somme…

Et puis Yves-Noël s’en va. Et entre le burlesque… J’avoue ne pas avoir bien saisi ce qui se déroule ensuite. Entre performance et art plastique, trois comédiens se livrent à une succession de tableaux étranges. Tout d’abord une jeune fille récite Shakespeare en anglais, puis un homme se change et passe un costume de l’époque shakespearienne et se met à jouer de la flûte quasiment jusqu’à la fin, et Adonis revient également en costume d’époque et joue avec la jeune Vénus. Il l’arrose avec l’extincteur des pompiers, menace de lui tirer dessus avec un fusil, ou de la brûler avec un briquet à longue flamme… Elle se change également et enfile une robe de toute beauté… ricane, chante, pendant que le jeune homme explore les coulisses hautes du théâtre… Une mise scène des amours éternellement adolescentes et inaccessibles peut être. L’ennui et l’agacement qui m’ont frôlé, m’ont néanmoins rappelé ceux ressentis par une Vénus éconduite… J’avoue ne pas vraiment être rentrée dans cette seconde partie restée pour moi sans doute poétique mais obscure.

Plus d'infos pour les curieux :
très belles photos ici : berger/genod
le blog d'Yves-Noël : le dispariteur

10:29 Publié dans théâtre / spectacle vivant | Lien permanent | Commentaires (1) | Envoyer cette note | Tags : venus & adonis, shakespeare, yves-noël genod






Merci infiniment pour votre commentaire ! Pour la partie qui vous reste obscure, ce que je peux dire, c'est que peut-être aurait-il fallu jouer plus longtemps pour que nous comprenions (moi, grâce à l'aide (j'allais dire : la "recherche") des spectateurs) ce qu'elle avait à nous dire, cette partie. Ce que j'y ai vu, quant à moi, pendant ces répétitions et ces quatre représentations, me remplit d'espoir. C'est certes un essai, une esquisse, bien sûr, mais inoubliable... Et le texte somptueux de Jorge Luis Borges que j'ai mis dans la feuille de salle ne peut pas ne pas vous éclairer...
En tout cas, très touché de vous sentir près de moi.
Bien à vous
Yves-Noël

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Belle de soir

"Shakespeare ressemblait à tous les hommes, sauf pour le fait de ressembler à tous les hommes. Intimement, il n'était rien, mais il était tout ce que sont les autres ou ce qu'ils peuvent être."

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le disparu transparent



Elle dormait avec un de ses chiens ?
"Peut-être."

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mes au-revoirs



"je vis dans un couloir une
flèche qui indiquait une
direction"
comment réécrire en
secret - comment
ne pas réécrire
l'écriture perpétuelle
l'écriture personnelle
croix, lasso et flèche
...d'être porté par la vie
doucement, comme en état
une balance
doucement comme en état
en lisant, pour quelques
notes, Shakespeare et Jorge Luis
Borges et tous les autres
encyclopédique
mais sans bruit
(sans bruit d'encyclopédie)
titre : les lumières et
le pantalon fuschia
si livre il y a dédié
à Laurent Goumarre
flot, flux de cloches
et de tout
de nouveau cette
impression de ne pouvoir
rien, rien dire et
que cela ne va pas m'arrêter
qu'est-ce qu'il y a comme
femmes au-delà de cinquante
ans qui ont la même
coiffure que moi
Jean-Louis Badet ne
m'a pas loupé
je dirais : qu'est-ce
qu'il y en a le dimanche !
les derniers effets du
sexe
les lois-mêmes
(loi de nature,
procréer)
la serveuse, un peu fatiguée,
mais si belle
Albert n'est pas encore "prêt"
au mariage
le prince Albert
...a reçu le JDD
mardi dans le "bureau
d'apparat"
les arbres noueux, mais
pas comme on pense
juste de l'air, noué
au centre du parking
(au rond-point du carrefour)
Christ, Christophe
Fiat, Hé
lène Be
ssette les hommes
beaux, les hommes
moches
tout trame
...ton visage était donc sur
moi,
mais qu'est-ce qu'i'
t'arrive une semaine
d'école en moins
le livre n'est pas ouvert,
il n'y a pas de livre
ceux qui font des livres
le savent
et l'autre, l'autre
bonhomme qui se
présente à chaque
instant
plus vite que la lumière
dans son surgissement
et accompli
milliards de spectacles
disait Pierre
et même les machines
techniques
y aident
malheureusement tout
en Amérique
a déjà été décrit
(à cause de Shakespeare)
en France il n'y a jamais
eu Shakespeare ni
Dante en Italie
dans les reflets de
l'irréalité, je voulais
dire dans la réalité
arbres qui parlent
(Nixon)
homme qui court
maintenant les tableaux
le guérisseur
le sexo
mettre en scène
les journées de Paris
sex
au milieu d'une
montagne




28 juin 2009.

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27 juin (after the well done work)



Photos Philippe Chevalier.

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Damien Manivel...

Damien Manivel :

salut, merci pour les places... ça me fait le même effet que la dernière fois... j'adore... c'est un endroit dans lequel je me sens chez moi...

Laurent Goumarre :

merveilleux.



Merci ! Si tu as aimé, alors je suis comblé (c'était bien pour toi, tu sais, j't'aime beaucoup comme producteur !). Je suis un peu surpris que la deuxième partie désempare un peu une partie du public. Bien sûr, elle est plus hermétique, mais elle est aussi plus "beaux-arts" (musique, costumes, beauté des acteurs). Je crois que c'est le rapport des deux parties qui peut-être l'a desservie. Je pense que si on avait plus joué, on aurait compris comment le public aurait pu s'en emparer (et on aurait vu ce qu'il en aurait fait). Moi, je l'aime beaucoup cette partie bien sûr, elle est très lourde de sens pour moi et très changeante - ça n'avait certes pas fini d'apparaître... Le public n'a pas eu le temps de décider du sens, c'est resté ouvert. Peut-être aurais-je dû la présenter dans le style un peu pompier de mon commencement : "Je vais vous raconter une histoire..." plutôt que de partir sans dire un mot et de supposer que les gens sont tellement en phase avec moi qu'ils vont boire ce lait noir comme du p'tit lait... Bref, un petit mystère... (Qui vient aussi du fait que puisque je suis en scène, je ne me rends pas complètement compte de ce que je produis.) Toute ma reconnaissance, Laurent !

Juliette Batlle :

Avec Vénus et Adonis, j'étais cueillie par la beauté, la grâce... j'avais presque l'impression qu'il y avait une odeur d'Eden, c'était magnifique.

Dan Throsby :

C'était vraiment un moment magique, les mouvements de Felix si aériens, la narration si légère... C'est impressionnant, votre capacité à faire tant de choses si simplement.

François :

J’aime bien les spectacles où on ne met pas les points sur les i et où on retient sa respiration pour ne rien abîmer.
Pensée pour Kate Venus femme divine.

Thierry Foglizzo :

Cher Yves-Noël, j'aimerais te dire à quel point ton spectacle au theatre2gennevilliers m'a enchanté, Diana aussi. Je n'avais jamais entendu ce souffle grave et organique, à la fois déterminé et fragile, comme une déclaration d'amour, l'offrande d'un homme nu. La salle, l'écoute étaient elles particulières ? J'aimerais vivre à nouveau la magie de ce partage. Je te souhaite de pouvoir encore jouer cette pièce, souvent en préservant son intimité, sa pudeur.
Merci aussi à Kate et Felix. Je t'embrasse,
Thierry



ah je suis content que tu aies aimé - et Diana ! - parce que justement je vous ai tout de suite vus dans la salle et ça m'a encouragé à jouer "cosmos" ou à y penser un peu en tout cas - il est vrai que Shakespeare laisse cette dimension à portée de la main (le soleil au visage poupre, l'aube en pleurs, etc.) comme d'ailleurs ton ami Michel Cassé le fait très bien remarquer (que la poésie rencontre la science et vice versa lycée de Versailles).

vous faites quoi cet été ?

Yves-No

sinon, oui, la salle est particulière : elle est très belle (c'est la deuxième plus belle salle que je connaisse, après l'Odéon), belle, ça veut dire qu'elle porte le théâtre, qu'on peut jouer intime en effet, ça se transmet...

Irène Di Dio :

Salut Yvno, je repense a ton spectacle magic , un moment de grâce... et tu es encore plus beau sur scène !

Véronique Alain :

depuis samedi je parle à tout bout de champ (ou de chant) de ce que j'ai vécu ce soir là, cette jubilation, cette façon dont tu es entré sur le plateau, dans le texte, cette douceur, comme de l'eau, et la main gauche qui se lève, et le ravissement (du texte, de Duras, de Genod)

Laurent Mothe :

Cher Yves-Noël, bravo et merci pour Vénus et Adonis, je suis venu le samedi soir, j'ai encore une fois été touché par la délicatesse de ton geste, en plus du plaisir de ta présence (ton arrivée douce d'où ?) je me souviens de tes mains ouvertes, le creux des mains ; le connu ou l'acquis (toi au début, la mémoire...) qui ouvre à l'inconnu, à l'inné, l'inommé, le jamais encore vu, (le corps, ouvrant la porte du rideau de fer...), et puis le regard, les regards, la cage de scène cet énorme oculus, émotion nouvelle, un oeil nouveau. bonne vacances, Laurent

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