L e Roman
J'ai rêvé que je te rencontrais par hasard en Angleterre, dans une fuite en avant. On te chassait d'un lieu alternatif Khmers verts où tu avais déjà squatté un bon moment (où j'arrivais). Tu visais L. A. ensuite. Tu étais beau, mais changé. Bronzé, anglais, plus mûr, comme « retour des pays chauds » (Mauvais sang). Je te disais encore avant que tu disparaisses : « Pas de désespoir amoureux », ce qui mettait les larmes à tes beaux yeux de Lawrence d'Arabie. Cela correspond-il exactement à ton état réel actuel ou bien cela va-t-il mieux ? (ou pire)
J'aime quelqu'un — qui ne me répond plus. Mais j'en sais assez sur lui pour commencer un roman. C'est même mieux qu'il ait disparu. J'ai rêvé de lui ce matin. À cause de ce rêve et de cette disparition — et de tous le reste —, je vais commencer un roman. Je ne dirais pas son nom, pas tout de suite, peut-être même jamais. Call me Ishmael. Call him ce que tu veux. (Si je peux me permettre, lecteur, le tutoiement.)
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