Friday, September 25, 2020

L a Perfection facile


« La perfection me semble facile. Je vois qu’il suffit de reconnaître son néant et de s’abandonner comme un enfant dans les bras du bon Dieu. […] je me réjouis d’être petite puisque les enfants seuls et ceux qui leur ressemblent seront admis au banquet céleste. […] J’ai compris que, sans l’amour, toutes les œuvres ne sont que néant, même les plus éclatantes comme de ressusciter les morts ou de convertir les peuples. Jésus ne regarde pas autant à la grandeur des actions ni même à leur difficulté qu’à l’amour qui fait faire ces actes. »

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A Cuba


« À Cuba, il n’y a pas si longtemps, cette hypocrite domination du Bien était orchestrée non par des militants et des réseaux sociaux, mais par l’État communiste tropical. J’ai connu les dernières années de cette farce rouge et vert olive (prune, en somme). On finançait et célébrait systématiquement les auteurs corrects, opportunistes, ceux qui allaient dans le sens du vent. On isolait et on condamnait tout aussi systématiquement ceux qui, comme il est écrit sur la tombe du surréaliste Benjamin Péret, ne mangeaient pas de ce pain-là : dire ce qu’il faut, au moment où il faut, pour être un homme (ou une femme) comme il faut. Le temps a fait le tri, assez vite. S’il n’y avait pas que de bons écrivains dans le ­second groupe, celui des parias, il n’y en avait que des mauvais dans le premier. Ils n’étaient pas forcément mauvais à leurs débuts, loin de là ; mais, en sacrifiant leur liberté de pensée, de créer, aux exigences circonstancielles d’une société, les meilleurs y ont perdu leur talent. Il y a une justice en ce monde, mais ce n’est pas celle dont on nous parle ordinairement. »

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 Incipit 

« Ce soir, je sors à 20h boire une bière »

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D étruire le mal en soi


« Toutes les fois où l'on fait vraiment attention, on détruit du mal en soi. L'attention consiste à suspendre sa pensée, à la laisser disponible, vide et pénétrable à l'objet, à maintenir en soi-même la proximité de la pensée. »

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Oui, c'est la honte. Mais comment changer le logiciel des gens qui nous dirigent, c'est si complexe, faire de l'argent, ils ne pensent qu'à ça, y mettent toute leur intelligence, leur concurrence...

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 « dans l'intimité, le long voile de l’ennui de la vie en société à terre »

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 Mais c’est qu’il me refait son bla-bla, ce con ! Tu crois que je n’ai pas eu ma dose ? Non, il ne s’agit pas de résignation. Bien au contraire. C’est la politique qui est une résignation, qui affiche un retard affligeant, qui freine tout progrès. Ne pas croire à la solution politique du problème personnel ! C’est ce que disait Marguerite Duras (dans L’Amant). On ne peut pas mieux dire. Et puis : le réel, le concret, le vivant. Pas ce qui tue, pas les idées, pas ce qui plaque la bêtise sur la vie. Pas d’idéaux. Niet !

C’est le contraire du nihilisme. C’est pour être efficace. Enfin efficace. Pas devoir rattraper les monstruosités, les guerres, les dictatures, les révolutions (revenir au même point), tout ce qui retarde...

Bisous, lapin, 

YN

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 Ahah ! Mais c’est vrai que Delphine, elle a pu jouer de ce passage de l’apparition (prisonnière) à la femme (libérée). Comme elle était capable d’évoquer les ombres des stars à la Greta Garbo (Marienbad, India Song, La Chevauchée…), elle pouvait aussi dire (dans d’autres films) : « Je ne suis pas une apparition... Je suis une femme, ce qui est tout le contraire ». C’est toute son histoire (qu’elle s’est racontée à elle-même)… Mais c’est vrai que j’adore le défaut de ses dents (qu’elle a refusé, elle le dit dans son film féministe, de refaire, comme on le lui demandait). En fait, dans la scène du repas de du café qui se termine par le «  Oui, Monsieur » de Léaud qu’elle joue tellement bien (un peu comme elle le fait dans Pull My Daisy), je me disais que ces dents rajoutait du réel. Comme si c’était elle qui était à l'écran et moins le personnage…

YN

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« Parfois, je me trouve laid, mais ce n'est pas grave. Il faut se livrer, et puis voilà. C'est ce qui est beau dans ce métier : on se donne aux autres, sans contrôle. »

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C ontre le retour des « causes parfaites »


Il y a une phrase d'un philosophe mort en camp de concentration en 1944, Paul-Louis Landsberg qui est très belle, il dit : « L’engagement, c’est une décision pour une cause imparfaite ». Il dit : « L’imperfection protège la défense de la cause de tout fanatisme. »


« Tout est simple, tout est binaire. »


« S’il n’y a que des causes parfaites, le débat au sens où vous l’entendez, la cause de la vérité est la cause commune, eh bien, le débat devient sinon impossible, du moins de plus en plus difficile. »


« On ne se parle plus qu’entre des gens qui sont d’accord, vous et moi. »


« En effet, vous avez raison, mais il faut peut-être ajouter que le nombre de ces actifs de la radicalité est petit — il n’exprime pas la majorité, si j’ose dire — qui n’est pas que silencieuse, d’ailleurs —, mais il n’exprime pas la majorité. Simplement ils ont une très grande influence de terrorisme sur la presse qui est elle-même globalement dans ce qu’elle a d’intellectuelle de gauche et d’extrême-gauche et donc est très sensible à cette pression et une partie de l’opinion qui y voient, enfin, si j’ose dire, renaître des formes de causes reliées à l’oppression de ces marginalités dont vous parlez. »


« L’extension du domaine de la culpabilité rend le débat très difficile. »

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D ans tous les sens

 

« se désintriquer de l’irréversible train du progrès »


« Progresser oui, mais dans toutes les directions à la fois. Pas dans une seule. »

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D ésespérément

 

« Ce qu’il cherche désespérément à cacher est toujours plus intéressant chez quelqu’un que ce qu’il veut donner à voir à tout prix de lui-même. »

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