S ans s'inquiéter ni du jour ni de l'heure de sa mort
Il y avait très peu de monde et ce n’était que des amis proches, mais le spectacle, c’était cela : jouer du théâtre pour ses amis ; ce qui fait que le petit monde apparaissait soudain un grand nombre, le nombre de l’amitié et de la complétude : le monde où rien ne manque, le carpe diem. Arnaud Bourgoin — qui a été mon assistant (très apprécié) plusieurs fois, sur les stages Jouer Dieu et sur un Hamlet (le troisième, celui de Vanves, pas le dernier) — jouait comme un autoportrait avec l’aide (très consentante) de son amant du moment, un Polonais prénommé Piotr censé ne pas piger un mot de français (probablement meilleur pour l'amour). Jouer un autoportrait devant ses amis peut sembler étrange car l'objet ne renvoie qu’à des soi que les amis peuvent déjà connaître, se jouer, comme dans la vie, et peut-être à des identités qui manquent, en défauts ou en qualités, et des espérances et des ambitions ; et les amis peuvent aussi ensuite intervenir en vue d’influer sur le développement du spectacle. Ainsi, moi, j’ai dit que c’était bien, mais trop timide, tu pourrais aller plus loin — et aussi plus long, tu peux faire durer (franchement, vas-y), parce que c’est vachement bien. (C'est que des encouragements, ces critiques.)
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