Le temps de souffler
Déjà si tard. Je sors de répétitions, j’ai raccompagné un élève en taxi parce que nous avions loupé le dernier métro. Fatigué, un peu sur les nerfs. Pas su créer la magie (celle que j’aime) : avoir tout le temps. Le temps a passé très vite. Et la solution, celle de ne rien faire, n’est pas apparue (celle qui doit toujours apparaître). Mais nous avons sûrement progressé. Je m’énerve dès que je touche au lieu parce que je voudrais le lieu déjà fait (parce que je suis moins habile comme décorateur que comme… je ne sais pas quoi… comme celui qui sait ce qui l’intéresse de voir de l’humanité sur un plateau (je n’en ai d’ailleurs aucune « idée », mais je sais que ça m’intéresse de voir quelque chose qui m’intéresse). Inquiet quand même un peu quant à l’ambition, quant à la suite qui va venir très vite. La création de Vitry. Je suis un peu fatigué, inquiet de devoir créer une pièce tous les trois mois. Parce que, bien sûr, on a toujours l’ambition de ne pas faire moins bien que la fois d’avant et comme aussi il se trouve (ou on en a l’impression) qu’on progresse, la barre semble toujours plus haut comme pour les sportifs. C’est du sport ! Oui. Oui. On pourrait faire une pièce et la jouer pendant un an, ça nous laisserait le temps de vivre, comme Régy faisait au Théâtre Antoine ou au Théâtre Hébertot. Qu’est-ce qu’il faisait de son temps à part aller au théâtre tous les soirs, Claude Régy ? Si le théâtre ne rend pas compte du temps profond, ça ne sert à rien d’en faire, je crois… Que pensez-vous du titre, pour cette pièce de Berlin, de ce titre : Felix, dancing in silence ?
YNG 29 sept 08.
YNG 29 sept 08.
Labels: yves-noël genod dispariteur