Tuesday, November 16, 2010

Le Kitsch est partout (voyage)

(pour Isabelle Barbéris)



Quitter Paris, quitter l’homosexualité pour l’hétérosexualité de Bourgogne. A la gare, j’achète l’autobiographie d’un gros homophobe : Claude Lanzmann, Le Lièvre de Patagonie. Faut dire qu’en le feuilletant, je suis tombé sur une perle : Francis Ponge souffrait de priapisme (sa femme aussi en souffrait…) : il était en érection permanente. On nous cache tout, on nous dit rien, mais c’était sans compter sur Claude Lanzmann… Après Shoah, la Vérité, la vérité kitsch, par le petit bout de la lorgnette. Le priapisme de Ponge… Je vous tiens au courant des autres « perles », il doit y en avoir d’autres, le collier semble lourd. Dès la troisième page : du mal de Jean Genet. Hier, j’ai écouté (encore, on n’en peut plus…) Houellebecq par Laure Adler. Elle a fini par lui demander s’il aimait Jean Genet : non, kitsch. P. aime beaucoup Mathieu Riboulet (L’Amant des morts, etc.) et je ne suis pas loin de céder à son insistance : les phrases sont très belles et certaines semblent des modèles de l’écriture de P. Mais, l’autre jour, on a le tort d’aller voir la tête du type sur Internet. Beau. Ressemble à un El Greco. Mais voici l’interview et la lecture d’un extrait par l’auteur : kitsch. Ah, là, là…

La brume ou de la fumée sur les champs, ou sur les vitres… Il a tellement plu et le soleil maintenant altère un peu la terre spongieuse recouverte de mousse ou d’un duvet d’herbe, des forêts presque livides, transparentes, traditionnelles. Les bêtes sont délicates hologrammes… La forêt longe le vingtième siècle ou le train. Rails : libre et souple guillotine. La verdure livide et le sang coule des têtes. Froid de conservure et rivière de bave argentée. La grande falaise au-dessous du ciel est un mirage de château. Il y a, lorsque le train se courbe, se penche ou se déroute, des miroirs ou des trouées qui blessent l’œil. Armure de ta poitrine magnifiée. Tout se mange, se démange. Dans « contempler », il y a « temple ». Mot parfait. Je contemple donc ni au ciel ni au sein, mais au cœur puisque la région terrestre et le ciel ne font qu’un. Paradis invraisemblable, c’est ici. Il y a même des petites fermettes, vois comme Dieu est gentil… On a laissé construire des petites gares, des petites fermes. On a laissé déporter les Juifs. La peur ne vient pas des autres bêtes, mais des hommes. Et l’orvet sale, au dos gonflé, qui s’étale dans le champ. La ronde éclairage des étangs. Tunnels de sang. Les grandes chaussures de la Bourgogne. La ville de Dijon surgit remplie d’eau.

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Viol (acteur par metteur en scène)



Photos Caroline Ablain.
Stanislas Nordey, spécialiste de Pasolini, me fait remarquer qu’à son souvenir La Mort d’Ivan Ilitch est le livre que lit le père dans Théorème. Pierre fournit le dvd, non ouvert. Teorema. Les sous-titres sont en anglais : « It’s about a sick man like me ! « But even in the most unpleasant situation, Ivan Ilych found comfort. Gerasim would always come in to do the cleaning. He was a clean, fresh, peasant lad. » » Voilà. Deux phrases de La Mort d’Ivan Ilitch dans Théorème. C’est très émouvant. N’est-ce pas Thomas Gonzalez ?
« D’un côté de la chapelle, vous avez des bourreaux qui jettent des pierres sur saint Etienne peint sur le mur du fond, et les pierres sont supposées traverser l’espace réel de la chapelle (…) »

« L’Ange a franchi le portique, il est dans la première arcade, la Vierge est dans la deuxième. »

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novembre 7e, 2010
10:02 pm: JEUX ET STRATÉGIE


Dans 1mn2 s la chemise Kenzo taille 42. Alors ? Enchérir ? Allez.
Je mets 10 €. C'est bon.
Achetée pour 8,50 €.
Good.
Sinon quoi ?
C. toujours patraque. Vomit, pleure, n'est pas bien. On regarde un vieux Charlot (« The Count »), quelques Dexter (rattrapage de la saison 4). Il faut être créatif pour trouver quelque chose à donner à manger à C.
Finalement ce sera jambon fumé et Gervita-crème de marrons.
Mais on aura essuyé des pluies de poulet et des rafales de purée de potiron.
Du coup, je vais tout seul voir la pièce de R. au Petit Hebertot. Il n'y a pas foule mais c'est une matinée de dimanche, il fait froid et il pleut.
Ensuite à pied, suis allé prendre le thé avec H., le temps que R. rentre.
On parle stratégie, milieu professionnel, etc. De la nécessité d'être tout de même quelque part. Mais où ?
Tarte Tatin avec de la crème fraîche, de la vraie. Le micro onde et la bouilloire électrique ensemble c'est plus que n'en peut supporter le fusible. Il faut choisir.
R. lessivé (disque écrasé). Va s'allonger. Aïe…
Retour à la maison. Vélo.
Y. sub-claquante. C. endormie.
Poulet froid. Tisane. Billet de train. Ebay.


Dimanche:

Courses: 12,54 €, tarte abricot: 2,30 €, cafés: 2,20 €
Théâtre: 25 €

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MARDI, NOVEMBRE 16, 2010
Τηλεόραση.
En voyant Shane/Katherine Moennig, en guest dans Dexter (s05e05), faisant clairement un clin d'œil à The L Word, j'ai eu un gros coup de nostalgie, de la série, mais aussi de ma vie de l'époque, ma vie de lesbienne, c'était bien marrant quand même, cette période pleine de nawak et de bière, où j'aimais bien dire que d'la merde tout le temps avec plein de gens, chose qui me fait grandement chier maintenant, je suis un peu nostalgique du moi de l'époque en fait, j'étais beaucoup plus adaptable et enthousiaste, et je répondais encore au téléphone. Je me suis fais la saison 3 de Mad Men en une nuit, c'est globalement moins bon que les 2 premières, un gros stop dans l'émancipation de Betty, Joan et Peggy, un manque de subtilité par moment, beaucoup trop de temps passé sur les amourettes de chacun, la fascinante insipidité de January Jones, et un gros doute sur le jeu de Jon Hamm. Mais les 3 derniers épisodes sont géniaux, surtout celui qui met en scène la mort de Kennedy, et un cliffhanger énorme, d'ailleurs la 4 commence très bien, avec un bon coup de fraicheur. The Walking Dead, la nouvelle série de la chaine de Mad Men, AMC, sur un monde post apocalyptique plein de mort-vivants, est bien flippante, comme il faut. Je suis toujours impressionné par la qualité du jeu et des dialogues de In Treatment, la saison 3 vient de commencer, avec un patient en moins par semaine, je suis fasciné par la justesse du tout, et celui que je préfère cette année est Jesse, à la fois insupportable et extrêmement touchant, par contre Paul m'agace un peu.

Et en bonus, le rap du white trash sud africain que j'ai oublié de vous poster y'a quelques semaines, j'adore leur accent.
« Car rien ne sera impossible à Dieu qui est tout Verbe. »

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Phrase de Liliane Bettencourt

« A un moment, too much is too much. »

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Pesanteur de la haute administration

« On ignore tout d’Extase de Sainte-Machine, de Thomas Ferrand car « ils n’ont rien mis dans le dossier de presse. » »

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