Wednesday, July 25, 2012


« De même il ne faut pas faire sentir sa présence à la mer. »






« Mot comme ouverture et mot comme obstruction ne font qu'un. »

Labels:

Rire et mélancolie



Je ne sais pas si Solal rira comme ça toute sa vie. Mais qu’est-ce qu’il aura ri ! La vie semble faite pour se marrer, pour lui. Enorme capacité. L’autre soir, ma mère me demandait si je voulais bien accompagner les enfants à la promenade. Je répondais : « Oui, mais à condition qu’ils mettent une écharpe. » Je l’avais dit sans malice (consciente), je trouve qu’il fait un peu frais les soirées des belles journées en Bretagne (je revenais du Lubéron). Et, Solal, le mot « écharpe » le faisait rire aux larmes, le mot ou l’idée. Et l’objet aussi parce que, devant le succès, on en a trouvé une pour l’emmailloter, avec Anaé, il n’en pouvait plus, il n’en pouvait plus de rire. « Une écharpe ! »


Labels:

Un travail d’une espèce de maladie de l’imagination


« Il peut arriver que des individus isolés, inadaptés, solitaires, morbidement accrochés à leur enfance et repliés sur eux-mêmes, cultivant un goût plus ou moins conscient pour une certaine forme d’échec, parviennent, en s’abandonnant à une obsession en apparence inutile, à arracher et à mettre au jour une parcelle de réalité encore inconnue. »

Labels:


« Nous sommes tous des bêtes vivant au bord des rivières. La nuit est à nous. Nous sommes tous des petites bêtes noires habitant loin à l’intérieur des terres, dans des trous où nous nous réfugions lorsqu’on enlève les pierres sous lesquelles nous nous cachons. Nous sommes tous comme des vers dans la boue qui s’amoncèlent au fond d’une rivière. Nous sommes enfoncés là-dedans, ayant une vie sans borne. Nous nous trouvons dans des endroits que le soleil n’atteint pas, mais nous possédons notre propre lumière grâce à laquelle nous nous rencontrons avant de poursuivre notre cheminement solitaire dans la profonde obscurité. »

Labels:

La Manière italienne


« Y a-t-il une caractéristique dans la manière italienne de vivre la crise ? C’est peut-être celle-ci : ceux qui se plaignent le plus sont ceux qui ont le plus d’argent. »

Labels:



Je ne croirai qu'au Paradis...

Labels:

Le Ver luisant



Labels:

Crime parfait (sur les photos de mains rouges)


Ce que j’ai encore remarqué avant de partir de chez mes parents, ce matin, c’est que tout, tout, à peine apparu, fait partie du patrimoine. Il n’y a pas de préséance ou d’ancienneté ; d’ailleurs la plus vieille maison du village ne s’appelle-t-elle pas Ti Nevez (maison neuve – comme le Pont Neuf) ? C’est-à-dire que ce qu’a produit mon père, le moindre bout de ficelle accroché à un arbre – ou le jardin lui-même – tout est pris dans la même gangue, la même pâte qu’on appellera ici éternité. Rien ne change, la découpe fidèle de cette rade de Brest, l’appel de l’Ouest, les soirées infinies où la lune prend le temps d’apparaître dans un ciel baigné d’or. Les absents n’ont pas du tout tort, leur souvenir est commun, la lumière recueille et relance à la mémoire comme dans un spectacle de François Tanguy : s’il fait beau, tout rit. Ma sœur est morte en l’an 2000 et mon père a fait graver une plaque qui dit : « Elle rit dans les vagues ». C’est en effet une tombe à ciel ouvert, ce paysage. Il n’y a pas de nouveauté « flagrante » parmi les enfants, ce sont des variations d’un groupe de gens, des nomades qui se sont stationnés là, depuis plusieurs générations, sur ce bout de  grève ; les générations s’accentuent et s’annihilent. La famille est toujours postée au même endroit, tellement au même endroit que ma grand-mère nous faisait honte quand elle chassait les éventuels impétrants (citoyens du monde) d’une phrase définitive : « Je suis d’ici ». Maintenant, le déploiement est tel que les éventuels contrevenants sont salués d’une bise (jusqu’à ce qu’ils craquent et s’éloignent) tellement plus personne n’est plus capable de reconnaître l’ensemble de la cosmogonie des prénoms et des visages en miroir. Seule variation : il y a de plus en plus d’huîtres coupantes à marée basse. Hier, un chien s’est entaillé le ventre, on a été obligé de l’attacher, il a couiné tout l’après-midi pour retourner à l’eau. Michael, très gentiment, s’est excusé en partant, mais j’ai déclaré que si j’avais voulu échapper aux chiens et aux enfants (toujours les mêmes), je n’aurais pas rejoint la place sacrée, exacte, toujours la même, de la famille au bord de l’eau – comme les places réservées aux châtelains dans une église. Je suis d’ici, je suis d’ici, une part de moi flotte dans ce firmament… Ce privilège

Labels: