Sunday, October 27, 2013
M aelström
« C’est le même
tourbillon qui d’un siècle à l’autre remue des poussières différentes. »
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U n parfum nage autour de votre gorge nue
« Causerie
Vous êtes un beau ciel
d'automne, clair et rose !
Mais la tristesse en moi
monte comme la mer,
Et laisse, en refluant, sur
ma lèvre morose
Le souvenir cuisant de son
limon amer.
— Ta main se glisse en vain
sur mon sein qui se pâme ;
Ce qu'elle cherche, amie, est
un lieu saccagé
Par la griffe et la dent
féroce de la femme.
Ne cherchez plus mon coeur;
les bêtes l'ont mangé.
Mon cœur est un palais flétri
par la cohue ;
On s'y soûle, on s'y tue, on
s'y prend aux cheveux !
— Un parfum nage autour de
votre gorge nue !...
O Beauté, dur fléau des âmes,
tu le veux !
Avec tes yeux de feu,
brillants comme des fêtes,
Calcine ces lambeaux qu'ont
épargnés les bêtes ! »
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A vec ironie, ils m’avaient offert un important bouquet de glaïeuls avec ce mot : « Merci Y. N. pour ce voyage sur le dos de la réalité, tes élus »
De vieilles au miroir et d’enfants toutes nues
« Les Phares
Rubens, fleuve d’oubli,
jardin de la paresse,
Oreiller de chair fraîche où
l’on ne peut aimer,
Mais où la vie afflue et
s’agite sans cesse,
Comme l’air dans le ciel et
la mer dans la mer ;
Léonard de Vinci, — miroir
profond et sombre,
Où des anges charmants, avec
un doux souris
Tout chargé de mystère,
apparaissent à l’ombre
Des glaciers et des pins qui
ferment leur pays ;
Rembrandt, — triste hôpital
tout rempli de murmures,
Et d’un grand crucifix décoré
seulement,
Où la prière en pleurs
s’exhale des ordures,
Et d’un rayon d’hiver
traversé brusquement ;
Michel-Ange, — lieu vague où
l’on voit des Hercules
Se mêler à des Christs, et se
lever tout droits
Des fantômes puissants, qui
dans les crépuscules
Déchirent leur suaire en
étirant leurs doigts ;
Colères de boxeur, impudences
de faune,
Toi qui sus ramasser la
beauté des goujats,
Grand cœur gonflé d’orgueil,
homme débile et jaune,
Puget, mélancolique empereur
des forçats ;
Watteau, — ce carnaval, où
bien des cœurs illustres,
Comme des papillons, errent
en flamboyant,
Décors frais et léger
éclairés par des lustres
Qui versent la folie à ce bal
tournoyant ;
Goya, — cauchemar plein de
choses inconnues,
De fœtus qu’on fait cuire au
milieu des sabbats,
De vieilles au miroir et
d’enfants toutes nues
Pour tenter les Démons
ajustant bien leurs bas ;
Delacroix, — lac de sang
hanté des mauvais anges,
Ombragé par un bois de sapins
toujours vert,
Où, sous un ciel chagrin, des
fanfares étranges
Passent, comme un soupir
étouffé de Weber ;
Ces malédictions, ces
blasphèmes, ces plaintes,
Ces extases, ces cris, ces
pleurs, ces Te Deum,
Sont un écho redit par mille
labyrinthes ;
C’est pour les cœurs mortels
un divin opium.
C’est un cri répété par mille
sentinelles,
Un ordre renvoyé par mille
porte-voix ;
C’est un phare allumé sur
mille citadelles,
Un appel de chasseurs perdus
dans les grands bois !
Car c’est vraiment, Seigneur,
le meilleur témoignage
Que nous puissions donner de
notre dignité
Que ce long hurlement qui
roule d’âge en âge,
Et vient mourir au bord de votre éternité ! »
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G énie du Christianisme
« Le chrétien se regarde
toujours comme un voyageur qui passe ici-bas dans une vallée de larmes, et qui
ne se repose qu'au tombeau. »
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« There is nothing
beautiful in life except life. »
« Il n’y a rien de beau dans la vie sinon la vie. »
« There is no wings like
meaning. »
« Il n’est pas d’ailes comme le sens »
« The final belief is to believe in a fiction,
which you know to be a fiction, there being nothing else. The exquisite truth
is to know that it is a fiction and that you believe it willingly. »
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B ourreau de soi-même
« L'Héautontimorouménos
A J.G.F.
Je te frapperai sans colère
Et sans haine, comme un
boucher,
Comme Moïse le rocher
Et je ferai de ta paupière,
Pour abreuver mon Saharah
Jaillir les eaux de la
souffrance.
Mon désir gonflé d'espérance
Sur tes pleurs salés nagera
Comme un vaisseau qui prend
le large,
Et dans mon coeur qu'ils
soûleront
Tes chers sanglots
retentiront
Comme un tambour qui bat la
charge !
Ne suis-je pas un faux accord
Dans la divine symphonie,
Grâce à la vorace Ironie
Qui me secoue et qui me mord
Elle est dans ma voix, la
criarde !
C'est tout mon sang ce poison
noir !
Je suis le sinistre miroir
Où la mégère se regarde.
Je suis la plaie et le
couteau !
Je suis le soufflet et la
joue !
Je suis les membres et la
roue,
Et la victime et le bourreau
!
Je suis de mon coeur le
vampire,
— Un de ces grands abandonnés
Au rire éternel condamnés
Et qui ne peuvent plus sourire
! »
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M ourir à presque rien
(L'actrice dans la foule.) « J’ai comme une arène
de spectateurs qui était aussi des acteurs du film et qui était aussi mon
regard de réalisateur. »
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B elles et précieuses semaines
Carine Piazzi
Cher Yves-Noël, je voulais te
remercier pour ces jours passés à découvrir ton travail et ta personnalité, à
chercher à entrer dans ton univers. Toutes ces tentatives d’entrer, de se jeter
dans les bras multiples du fleuve. Merci pour tes citations, pour ta douceur,
ta folie, ton exubérance, tes silences, tes mots choisis. Je ne t’ai pas
beaucoup parlé, je ne suis pas très confortable avec les mots, les miens.
J’espère plus avec ceux des autres. A vite, je t’embrasse Carine
— Très gentils mots, au
contraire ! Oui, à vite !
Floriane Comméléran
Floriane Comméléran
Merci infiniment Yves-Noël
pour toutes ces cimes, toute cette poésie et toute cette beauté, ce fut fou,
ces 2 semaines, Bénédicte, toi et tout le monde !
(P.S. : tu me fais beaucoup
penser au Petit Prince mais qui aurait peut-être grandi trop vite, je sais
pas...)
Je t'embrasse fort et à
bientôt !
— Oui, on a bien partagé de
choses, à nous tous... J'étais heureux d'être mélangé à tant de filles de bonne
volonté. Très agréable ! Bises, à bientôt
Cher Yves-Noël,
je garde en mémoire ces
deux semaines à Vitry, entre ces murs oranges vastes comme un monde, comme si,
tout autour, il y avait les champs, des bêtes et la campagne, des bottes de
pailles et aussi la banlieue, tout ensemble réunis, le théâtre et la vie, sans
que l'on ne sache plus très bien les distinguer. Sans être condamné au besoin
de les distinguer.
Et l'écriture aussi
toujours présente, solidement.
Je n'avais encore jamais
éprouvé cela aussi fortement : cette sensation qu'être au bord du jeu ou au
bord de l'écriture, tout à coup, c'était la même chose, exactement, que ce
plaisir à se tenir là aurait pu donner lieu à un geste ou un poème tout aussi
bien. (J'aurais d'ailleurs dû, le soir, me précipiter sur mes carnets ou lieu
de rêvasser à la journée.)
Il y avait une grâce
inlassable à regarder des êtres que nous ne connaissions pas se laisser
traverser par des histoires sans linéarité, à combinaisons multiples, aux
enchaînements aléatoires, partout des ébauches de récits se déployaient, des
rencontres inattendues avaient lieu.
Alors que je n'ai pour
ainsi dire rien écrit, juste barbouillé quelques notes, je n'ai sans doute
jamais autant écrit que durant ces quinze jours ; c'est étrange.
Et ce plaisir invincible à
rejoindre les autres et vivre ensemble ces instants hors du temps parce que
tellement accordés au présent...
Laisser voir et ne rien
montrer, c'est une des phrases incontrôlées qui me vient quand je repense à ces 2 belles et précieuses semaines.
Je t'embrasse. D(iane Regneault)
Cher Yves-Noël,
C'était Beau.
Merci.
Les gens, beaux. Les murs,
beaux. Les loges, belles. Les robes, aussi, belles. Toi, beau. Les phrases, les
silences, et leurs pensées. Tes salades du déjeuner, le rire de Soleïma et le
Paon. Un grand festin de lumières humaines, dans cet écrin de brique et de
bois. Que dis-je, écrin ? Cette vallée de forêts ensoleillées, torrents frais,
vents capricieux et de pluies diluviennes, oui !
Ah, merci !
Avant de jouer, j'ai
ressenti ce que je n'avais plus ressenti depuis mon tout premier spectacle :
l'inexpérience la plus totale. Pas la moindre idée du « comment on
fait ». Incroyable envie de sauter partout, le rire à fleur de gorge et
malgré tout un soupçon d'expérience (tout de même) qui dictait la
recommandation d'une concentration tranquille... Et après, je ne savais rien.
Bien ? Pas bien ? Aucune envie d'analyser, juste dans le plaisir de s'être
laissée faire. Les mots de Céline sont justes : comme si j'avais fait l'amour
avec quelqu'un qui ne le fait pas comme moi. Mais quand même...
Merci.
Tu es une vraie mère. La
grâce féminine de celle qui chérit ses enfants, les nourrit, qui aime à les
regarder, qui devient folle quand on ose toucher un seul de leur cheveu. Beau
et protecteur avec ses acteurs comme une mère avec ses enfants. (tu es un peu
une femme, en fait... non ?)
Merci !
Je t'embrasse
Marion (Jeanson)
— Lol ! (« Tu es une
vraie mère. ») Oui, c'est un peu con... Je tiens en effet (probablement)
quelques secrets de quelques vies antérieures où j'étais une femme, une femme
au clavecin, par ex... J'en ai bien peur... Ce qui m'ennuie un peu — ces mémoires
qui me donnent mon talent — parce qu'elles sont très jalouses et ne supportent
que les beaux garçons (les cochonnes) et éloignent délibérément les femmes de
mon chemin pourtant ici si nombreuses, je n'aurais eu qu'à me baisser pour vous
baiser (au sens ancien…), non ? C'est en tout cas, ce qu'un astrologue m'a
raconté un jour... Je t'embrasse, chère Marion, à bientôt dans cette vie,
Yvno
bonsoir Yves-Noël,
j'ai adoré te rencontrer et
j'ai adoré le groupe rencontré. quel bel espace de travail que tu proposes…
liberté, créativité, exigence, bienveillance, douceur, humour… amour, mort, vie…
dans la lignée de tes spectacles… mais, quand même, qu'est ce que c'est géant
quand les illusions/projections rencontrent une réalité…! je me sens tellement
pleine de toutes nos images vues ou entendues que j'ai l'impression de faire un
pléonasme en te disant merci car il me pendait aux lèvres tous les jours, mais
c'est toujours mieux en le disant, ou en l'écrivant. ça faisait longtemps que
j'avais envie de te rencontrer et de travailler avec toi, et j'en ai été ravie…
merci. un bisou et un merci à Bénédicte aussi. le fleuve aux bras
multiples coule à flots. j'espère à bientôt pour de multiples sauts. en
attendant, bonne route en Ménagerie, je viendrais voir. ah, le Studio-Théâtre
me manque déjà, encore une belle mélancolie qui pousse sous la peau, et puis
hop, ressauter par-ci par-là comme un chiot ! je t'embrasse, Patricia (Morejon)
— Eh oui, c'est bizarre
pour moi aussi que ça soit passé si vite... Je t'embrasse, très chère,
Yvno
(Sorry encore pour les
erreurs de prénom...)
Elodie Ségui
Yves-Noël, je voulais te
remercier infiniment. Je repars les bras chargés de cadeaux. Je me suis sentie
comme une fleur dans un jardin de fleurs à côtés de mes copines. J'ai appris
des choses qui me manquaient beaucoup. Je t'embrasse
— Ah, moi aussi ! A
l’ombre des jeunes filles en fleurs…
Je pense toujours à tes gosses pour une apparition à la Ménagerie (12, 13, 14,
générale le 11, plus filage photos, vidéo 10 et 11, ce serait possible
ou ?)
Cher Yves-Noël,
Je ne sais
pas si j'avais jamais eu la sensation de murs aussi murs, entre dehors et
dedans, entre nous, entre donc, de sol aussi sûr, sur le silence, sous nos pas,
de lumière aussi fine, de sons aussi inévitables, d'entourage aussi délicatement
indifférent, ils, tu, vous, ça, me manquez, je n'arrive à rien saisir, tout s'échappe
du bout de ma langue, et pourtant c'est comme si je dansais tout le temps, en
marchant, ce que tu as dit des frontières, des bras multiples, de ce qui est déjà
arrivé, en marchant, je ne sais pas dire quoi mais une chose un cadeau
vraiment, vraiment très, très précieux, comme un trait d'union, je ne sais pas,
c'est comme un rêve peut-être dont on essaie de se souvenir, il faut laisser
percer des choses très ténues jusqu'à l'explosion d'une image complète où il y
a à la fois la durée et l'instant ?
En attendant
je veux bien sûr te dire merci, et encore, et comme elle dit : « Let me sit here for
ever with bare things, this coffee cup, this knife, this fork, things in
themselves, myself being myself » (et si on travaillait sur ça)
So long
Anaïs (les
bottes!) (de Courson)
— C'est très gentil ! Oui,
il nous reste Virginia Woolf. Moi aussi, je suis un peu perdu (pourquoi je dis « moi
aussi » ? tu n'as pas l'air perdu du tout !) J'ai le spectacle de la Ménagerie
à faire, mais je cherche de l'argent (et n'y arrive pas) parce que je me suis
habitué au grand groupe et j'en voudrais 18, 20 aussi qui passent, c'est dur à
trouver des centimes d'euros...
Bisous,
YN
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V oyage en Afrique
« Vous savez l’Afrique
est vide de ses animaux, concrètement, enfin, y en a plus que dans les
réserves, c’est triste, mais… Par contre — les seuls animaux que j’ai vus,
c’était soit des animaux morts, braconnés, soit des traces, des traces
d’éléphants, des nids de pangolins, des traces de gorilles… »
« La façon dont les
fleuves s’enfoncent dans la forêt… »
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V isages
Claire Ruppli
Hello ! encore bravo pour
hier, très touchée par ta poésie et la douceur...
J'aurais pu regarder ces
visages pendant des heures !
Du coup, c'est comme quand tu
sors d'une expo où tu vois les perspectives autrement ; là, ce sont les
êtres que tu regardes autrement !
Labels: correspondance stage
T out enfant
« Tout enfant, j'ai senti
dans mon cœur deux sentiments contradictoires : l'horreur de la vie et l'extase
de la vie. »
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C réer
« Il n'existe que trois êtres
respectables : le prêtre, le guerrier, le poète. Savoir, tuer et créer. »
« As the reason
destroys, the poet must create. »
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Labels: paris
Chapeau bas !
Que
l’inoffensif Christophe Alévêque soit plus ou moins interdit de passage à la
télé (alors que Marine Le Pen et tous les autres ont porte ouverte tous les
jours jusqu’à plus soif) est symptomatique de la misère et de la décadence
d’une époque. On est au bord. Au bord comme d’un grand malheur. Quand Gianluca
me le disait, ça, je ne le croyais pas, mais, après réflexion — et quelques
indices supplémentaires —, un matin, au réveil (ce matin, pour ne rien vous
cacher), j’ai pensé que c’était vrai. Que la belle Najat Vallaud-Belkacem se déclare solidaire de la monstrueuse Nadine Morano parce que Guy Bedos l'a traitée de connasse ou de
salope dévoile l’arnaque. Chistophe Alévêque disait l’autre soir dans son
spectacle au Bataclan qu’il avait fait bien pire (dans un spectacle
précédent) : « Moi, je l’empalais ! » (Faisant le geste.) Mon
opinion : ce sont bien évidemment les politiques, ces escrocs et ces
menteurs qui devraient être, par décence, dans une société honnête, interdits de
télévision et privés de droit à la parole. Nadine Morano est bien entendu une
ordure et tout le monde le sait, le voit, l’admet. Marine Le Pen ment à chaque
instant sans vergogne et il n’y a que le « Petit Journal » pour le
prouver. Flagrant délit de mensonge et récidive chronique (comme méthode de la
prise de pouvoir), ça devrait être la taule immédiatement. Au lieu de ça, c’est
tous les jours, toutes les heures, toutes les secondes. Le lavage de crâne. Ce
devrait être les publicités pour les poisons qui devraient être interdites à la
télévision, ce devrait être toutes les entreprises qui détruisent ne serait-ce
qu’un centimètre cube de l’air ou de la terre ou de la mer ou de la rivière qui
devrait être immédiatement désintégrées. Hors il y a les
humoristes inoffensifs qui sont maintenant — quelle somptueuse avancée ! — interdits de télévision. Ils attaquent les politiques ! — quelle audace ! — qui
font les lois, les politiques… avec immunité parlementaire, etc. Moi, je
pense : les salauds ! « Attention à l’amalgame : tous les
hommes politiques ne sont pas pourris. Disons que, globalement, une certaine
odeur se dégage… », précisait, l’autre soir donc, sur la scène du Bataclan,
Christophe Alévêque. Et il disait encore : « Ce n’est pas filmé, je
n’ai plus de limites, j’ai lâché les chiens » (en nous encourageant, nous
aussi, public à nous « libérer » : « Soyons horribles,
ce soir : les autres sont vulgaires »). Le bien que font les
comiques ! En tout cas, lui, Christophe Alévêque. Ils calment la haine, il
me fait du bien. « Trop de places, pas assez d’handicapés. » Chanson,
refrain : « Je ne vois qu’une seule chose à faire : reine
d’Angleterre ! » « Nous sommes actuellement 8 milliards sur
terre (plus que la dette) : heureusement beaucoup mangent très peu. »
En résumé : qui a peur ? le peuple. Que fait-il, lui ? rassurer.
Le bien qu’il fait (au peuple) ! Magnifique gosse,
Christophe Alévêque ! On devrait leur donner la légion d’honneur, à ces
gens (pas aux autres !) « Un monde sans vie, mais très
longtemps. » Il nous explique tout. Il est intelligent, il vulgarise bien. C’est le bonheur qu’il distribue en
petits pains. Un peu le Christ. Eh oui. Il y en a. Un peu à chaque génération.
Des Jésus. Des bienfaiteurs. Celui-là, en plus, on n’en fera pas une
religion. « C’est au lycée Lucie Aubrac qu’ils ont raflé la
gamine » (Leonarda). Lucie Aubrac ! Ça ne s'invente pas. Et puis aussi : ça n’a
absolument l’air de rien, c’est tout ce que j’aime. Un spectacle sur
l’invisibilité. L’air de rien. Sur Pierre Moscovici : « T’as
envie de prendre sa tête et de la mettre dans une tarte. » « Mariage
gay, divorce heureux... » (parce qu’il y a eu le premier mariage gay
en juin dernier, mais le premier divorce en juillet). « La justice est
lente, en France, parce qu’elle n’a que 2 vitesses. » Ce qu’il dit de la
justice est terrifiant. Parce que c’est vrai. Il a eu un procès avec Zinedine
Zidane (qu’il a perdu en appel) (encore une ordure surnaturelle, Zinedine Zidane).
Il décrit tout. Ça valait le coup, du coup (de perdre). Il révèle. Et Franz
Kafka est un ami. C’est juste un génie. Ou alors c’est moi. Je suis allé voir
Christophe Alévêque parce qu’il est le modèle exact du texte de Jean-Michel
Espitallier que j’ai monté à Marseille, L’Invention de la course à pied (à l’instant où j’écris, c’est mot à
mot, copié-collé parfait). J’aimerais beaucoup le faire dans ce style (qui est
son vrai style). Mais ça prendrait du temps, un peu de temps. Il faudrait,
peut-être — comme dit Dominique Issermann —, ne faire que ça. Ça vaut le coup de ne faire qu’une
chose. Ou pas. Quand même, j’aimerais bien le faire ; y a des trucs que
j’aimerais bien utiliser... Allez, une petite dernière : « Le
problème avec la gauche qui revient, c’est qu’au début, on s’ennuie. Après, on
se fait chier. Après, c’est la droite qui revient ». Sur les
socialistes : « On s’attendait à rien. On arrive à être déçu quand
même ». Talent inouï. « Nos rêves ne tiennent plus dans vos
urnes. » J’aimerais que ce soit un titre pour la Ménagerie : Nos
rêves ne tiennent plus dans vos urnes. Il finit par la très jolie chanson de Georges Moustaki, Sans la nommer, sur La
Révolution permanente
(encore un titre pour la Ménagerie).
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