Saturday, July 25, 2015

D ramaturgie


« Mais le mot prestigieux de tableau, en français tout au moins, viens directement d’un mot latin extrêmement banal, tabula, qui veut dire une planche, simplement. Une planche à tout faire : à écrire, à compter, à jouer, à manger, à ranger, à déranger… dans la pratique de l’Atlas chez Gerhard Richter comme, autrefois, dans les séries de planches gravées en plusieurs « états » par Rembrandt, il est sans doute question de tables plus que de tableaux. Cela signifie, d'abord, le renoncement à toute unité visuelle et à toute immobilisation temporelle : des espaces et des temps hétérogènes ne cessent de s'y rencontrer, de s'y confronter, de s’y recroiser ou de s'y amalgamer. Le tableau est une œuvre, un résultat où tout a déjà été joué ; la table, elle, est un dispositif où tout pourra toujours se rejouer. Un tableau s’accroche aux cimaises d’un musée ; une table se réutilise sans cesse pour de nouveaux banquets, de nouvelles configurations. Comme dans l'amour physique ou le désir constamment se rejoue, se relance, il faut, en somme, constamment remettre la table. Rien n’y est donc fixé une fois pour toutes, et tout y est à refaire — par plaisir recommencé plutôt que par châtiment sysiphéen —, à y redécouvrir, à y réinventer. »

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L ’excellent Warren Buffett


Ma conviction est que nous allons perdre, que la guerre est ingagnable, que je suis heureux quand même. C’est foutu. Même si la gauche arrive au pouvoir, elle fait le sale travail de la droite en plus dur, elle peut faire passer les réformes plus facilement et, si elle résiste, elle subit la vengeance des prédateurs. Exemple : Hollande. Exemple : Tsipras. Exemple : les Guignols de l’info. Etc. C’est une guerre et Warren Buffett l’avait dit il y a des années : les riches sont en train de la gagner (la guerre des classes). On n’y peut rien. Les pauvres sont trop cons. Ils pourraient, ils sont le nombre, mais ils s’en foutent, les pauvres, du moment qu’on leur fait croire (ce n’est pas difficile) que Coca-Cola n’est pas un poison, ils le croient comme un seul homme, ils le croient plus qu’en Dieu et grossissent et dépriment et sont de plus en plus moches et de plus en plus cons et sont heureux quand même, des imbéciles heureux, c’est une révolution à l’envers et les riches seront de plus en plus cruels car ils gagnent et gagnent et les gagnants ont la gaule et aiment enculer l’adversaire. Il n’y a qu’une chose que je ne comprends pas, c’est comment les riches supportent la pollution… Certes ils partent à la neige ou dans les îles le week-end, mais ils sont quand même là, dans la merde comme nous, cinq jours par semaine ! C’est là que je me demande s’ils ne sont pas aussi cons que les pauvres — et même plus cons… Mais c’est moi qui suis con, ça, c’est sûr, et qui n’y comprends rien. Raison de plus pour ne pas voter ! (n’y rien comprendre). Ah ! si les pauvres arrêtaient de voter ! arrêtaient de boire du Coca ! arrêtaient de manger du bœuf ! d’acheter les parfums ! les savons ! les lessives ! les télés ! les gadgets ! les tout ce qui se vend, les invraisemblables inventions du capitalisme, arrêtaient de payer des impôts !... Eh bien, les riches enverraient l’armée… Mais si les pauvres se laissaient mourir ! Alors l’humanité serait sauvée, elle serait décimée, mais cela n’arrivera pas, pas si facilement, il faudra une guerre mondiale, les grandes pollutions, le subissement, mais, de soi-même, non, on ne peut pas se laisser mourir car c’est le malheur de l’homme, les autres animaux le peuvent, mais les hommes ne le peuvent pas, non, nous ne le pouvons pas, nous laisser mourir, parce que, nous, contrairement aux autres animaux, notre structure mentale, le fameux « inconscient », paraît-il, nous, eh bien, c’est ce qui fait notre malheur (mais aussi ce qui fait l’art), nous sommes CAPABLES DE SUPPORTER L’INSUPPORTABLE.


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« jamais encore je n’avais pénétré dans la vieillesse, dans les cimetières du monde »

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« Monte là-dessus, tu verras Montmartre »


Voulez-vous que je vous dise ce qui sauverait le monde ? La poésie. Je donne mes rendez-vous dans un café qui s’appelle La Rotonde en face des Bouffes du Nord, près de chez moi. Je les donne là parce que, les Bouffes du Nord, c’est, en plus d’être près de chez moi, le souvenir du travail le plus heureux, le plus beau. Ça pourrait être, mais c’est plus loin, dans ce si beau quartier, si bobo anglo-saxon (où l’on trouve une boulangerie-pâtisserie sans gluten, rue Ternaux) de la Ménagerie de verre. Mais je me suis aperçu que je les donne dans l’un des carrefours les plus pollués de Paris : La Chapelle, et les plus bruyants. Contradiction. Moi qui suis si malade. Qui étouffe comme un poisson hors de l’eau. Donc j’arrête. Je me déporte rue Pajol. Paris est l’une des villes les plus polluées du monde, mais les Parisiens — qui ont la grosse tête — ne le savent pas. Ils ne peuvent pas admettre que ce n’est pas pire ailleurs. Non, ce n’est pas pire à Mexico ni à Pékin. C’est comme ça, Paris est mortelle. Rue Pajol, on respire. Pourquoi ? Parce qu’il y a un campement splendide de réfugiés. Soudain cette ville sinistre, arrogante, agressive, nerveuse et dégoûtée (et j’ai bien conscience que ces épithètes ne sont pas sans charmes) devenait belle comme l’amour, comme la lumière, comme son éternité. Ne dit-on pas que Paris est la Ville Lumière, la ville de l’amour ? Des matelas dans la rue et une population splendide, brillante d’hommes et de femmes les plus beaux du monde : ceux qui n’ont rien.

« Echoes

Think of the
Dance you could do  
One legged man
Two legged woman. »

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U n fantôme (2)



C larifier quelques petites choses



U n fantôme



L a Lettre A (Anna et Antoine)