Dans une petite gare comme ça, à Tolède, je lis un article dans Libé que j'ai acheté à Madrid : Vincent La Soudière. Lui aussi s'est suicidé (je lis Paul Celan) en se jetant dans la Seine et mes absences d'amour faut-il qu'il m'en souvienne.
Dans une petite gare comme ça, à Tolède, je lis un article dans « Libé » (acheté il y a déjà une éternité à Madrid — c’est-à-dire hier, je crois), un article sur Vincent La Soudière : « La forme humaine est en train de m’échapper. Un grand vent désertique a passé sur moi, qui a disloqué en moi le point où l’homme s’articule à l’animal, où l’animal s’articule au végétal. Cette mystérieuse soudure est en train de céder. »
Et, pour l’anecdote, je me mets à raconter parce que cet article me fait peur — ou plutôt me réveille (désirer la nuit, ça suffit ! si je peux y échapper, d’autres l’ont fait…) —, l’employé de la RENFE qui m’a vendu le billet vient me chercher parce qu’il a compris que j’étais en train de louper mon train... le train pour Madrid que j’attrape juste à temps (puisqu’il faut, c’est vrai, en Espagne, présenter ses bagages dans des portiques (c’est bizarre qu’on ne le fasse pas encore en France : si l’Espagne le fait, c’est donc possible). Tolède est une ville assez féérique, je dois dire, mais j’étais malade et atteint par la pulsion de mort, assez forte en ce moment.
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