Sunday, August 08, 2010

Cecilia Bengolea et François Chaignaud tels que je les vois

Encore une journée tardive à l'atelier, mes yeux sont lourds de fatigue mêlés à la chimie de l'air du labo, avant de déplier mon dépliant à coucher. Je te suis, mais tu ne mets plus de photo. Moi, je t'ai envoyé à Paris, fragmenté dans neuf petites bobines à languette, aujourd'hui - je me suis dit peut-être que tu l'a remontée aussi, la France. C'est marrant, les pensées que j'ai eues, sur l'après-Marseille, mais je pense que tu t'en fous et j'aime autant, car elles iraient dans quelque chose que je ne veux pas établir et pourtant que je fais en en disant si peu -
La Corse a dû être belle.
Les moments partagés ont été fort appréciés dans leur juste nature, d'un partage et d'amitié. J'aimerais revoir la Bretagne, j'en aime ressentir son caractère - dis-moi si cette île existe.

Bon détour futur, il me semblait que tu me disais te rendre à Salzbourg, et, moi, j'avais dit Allemagne, alors je ne sais plus si tu te rends en Allemagne ou à Salzbourg. Si tu veux me communiquer les dates autour desquelles tu seras en Bruxelles, je dois m'y rendre sur la fin du mois. J'ai vu un billet à six euros pour le 29 août.

amitié
louis

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Jésus

Un décor

Jésus me fait visiter un théâtre : parfait pour l’opérette. C’est le décor. (Encore un job – celui du décorateur – qui disparaît, une fois de plus…) Comme toujours, je me retiens de rester trop longtemps car je me mets à travailler immédiatement comme si on allait jouer le soir même : les spectacles affluent, les solutions, la beauté vient bercer sa palme comme une fleur se mirer. Jésus et… quel est le nom de cette femme qui nous a ouvert ? Elle aussi voulait que je reste plus longtemps. « Et vous ne voulez pas visiter là-haut ? Et la caisse, vous trouvez pas qu’elle est jolie ? – je vais vous l’ouvrir, la caisse. Et les loges, regardez mieux, n’est-ce pas merveilleux ? Allez voir celle du fond, elle est plus grande, etc. Vous avez trouvé la petite porte ? Moi, j’ai mis très longtemps à la trouver." Disons que le lieu ressemble au théâtre de Mulholland Drive. Excusez du peu. On peut tout faire. Jouer partout : l’acoustique est parfaite. Une fois par mois, de très vieux chanteurs d’opérette donnent un spectacle de leurs anciens succès. Madame Maquis, la plus vieille, chante du Damia avec un filet de voix. Cassée en deux, quatre-vingt-seize ans. "C’est ma dernière valse…" On y croit. Une voix de diseuse. Parfois elle appelle la mère de Jésus vers une heure du matin pour lui faire écouter une nouvelle chanson qu’elle est en train de travailler et qu’elle enregistre sur le répondeur… Modiano. Il y a celle qui chante Piaf dans sa petite robe noire, mais avec une jambe dans l’plâtre. "Le printemps au Portugal." Il y a les chanteurs plus jeunes (quatre-vingts ans) qui demandent qu’on vire enfin Madame Maquis qui n’a d’ailleurs plus la force que de chanter qu'une chanson, mais qui se rattrape sur la tenue, chaque fois absolument plus emplumée, pailletée que toutes les autres (excitant la jalousie). Là aussi, me dit Jésus, c’est plein de starlettes, de rivalités (référant au stage de Redjep dont j’ai déjà parlé). Mais toute cette activité les maintient en vie, autant que faire se peut. C’est dans l’ancienne rue des putes, où s’est composée aussi La Marseillaise, dans une cave (puisqu’il y a eu un moment où quelqu’un a composé cette chanson).
Je voudrais inclure les personnes âgées, c’est évident. Il faudrait aussi que Nathalie ajoute l’histoire de l’Alcazar dont la destruction a été un vrai massacre. Je pense qu’il faudrait réarranger la musique de manière à la jouer pratiquement au piano (par la mère de Jésus ?) Il y a une petite fosse, il y a la place pour mettre quelques instruments, mais le théâtre si sonore donne envie de le faire chuchoté…






(En sortant, un morceau de l'opérette (Mea Culpa dans sa version longue) s'est déclenché tout seul sur mon téléphone (ce qui n'arrive jamais). Nous l'avons écouté religieusement jusqu'au bout, avec Jésus, émus de tant d'occurrence.)

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La Mise en scène d'une soudaine disparition














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Belle du soir

"La peinture ne célèbre jamais d'autre énigme que celle de la vision."

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Gros titre

Madame K. : la voyagiste vendait du vent

Un acte charitable



J'ai été remplacé La Mort dans la peau qui traînait dans "la bergerie" à côté du lit, de l'anti-moustique et du radio-cassette (de la bougie, etc.) par L'Ile d'espérance.

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Olivier

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Le Bonheur de le faire

P. revient sur son inaptitude au bonheur. C’est pour ça que ça n’a pas marché. Ce n’est pas qu’il n’a pas, au contraire, une foule de qualités, de prédispositions, de talents somptueux qui l’envoient droit dans le mur du bonheur, mais toutes ces qualités ne font pas ensemble, pour lui, ne font pas sens (toutes ces directions). Il est vrai qu’il écrit, qu’il veut écrire et qu’on ne fait pas de bonne littérature avec de bons sentiments (comme disait Frédéric Mitterrand à Laurence Ferrari pour se justifier). Mais, enfin - on est bien d’accord, mais la vie, la vie, pourquoi la tirer vers la littérature ? La littérature, surtout la sienne, est bien assez forte pour se faire des histoires toute seule. David Lynch a exprimé mieux que je le fais ces deux niveaux qu’il est obligatoire de ressentir quand on joue sinon on ne peut tout bonnement pas jouer. On ne peut pas jouer qu’on a tué ses enfants (quand on joue Médée) si on ne ressent pas le bonheur de le faire. (Valérie...)

Belle de jour

"Tu m'exaspères !
- Quoi, de l'aspirine ?
- Pas d'l'aspirine !
(Un autre.) - Ah, joli, aspirine, exaspère...
- Ah, on peut écrire les dialogues !"

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L'Hôtel de charme

Je conseille un établissement. Les Roches Rouges.

(en cours)

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Le Platane

Je peux rien dire en écrivant.
Par exemple : le platane. Devant chez Marie-Jo, la brocanteuse, en buvant du rosé, à 11h40. Ces feuilles sont abîmées, poudreuses, il est si blanc, si gris, si lumineux. Marie-Jo : "Le samedi est un jour creux, il faut l'savoir." Vous voulez pas l'écrire pour moi ? Je cherche un écrivain. Un ami écrivain. Pierre ne pourra pas tout.

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Shakespeare, David Bowie & co

(Blog Arte)



DERRIERE L'AFFICHE. "Hola, que tal ? Champagne ou Perrier ?". Sourire malicieux, un jeune Adonis reçoit le public à La Condition des soies. Complètement nu, il marche sur des talons rouges. L'acteur Robin Causse est l'invité du jour du Parc intérieur, cette aventure pop-shakespearienne imaginée par Yves-Noël Genod.

Le temps de chauffer la salle et l'Adonis s'est déjà habillé en femme. Il monte sur un escalier et disparaît par une fenêtre. Le pas rapide, Yves-Noël Genod monte sur scène. Il fait vieux rockeur sorti d'une bande dessinée d'Andrea Pazienza. Sneakers, jeans gris délavés, une veste noire qui tombe sur des petites épaules et une ligne noire d'eye-liner. Avec l'élégance décalée d'un patineur de l'Europe de l'Est, il gagne l'attention du public séduit par son regard.

Il lit un extrait des Sonnets de Shakespeare, l'histoire de séduction entre Venus et Adonis. Elle s'offre à son amoureux qui, lui, s'obstine à refuser ses caresses. Il joue avec les mots. Il surprend le public à chaque strophe. Le texte devient le fil rouge d'un voyage dans son univers dandy. Ils invitent sur scène Marguerite Duras, Wallace Stevens et Roman Polanski.

La fin approche. Adonis décide de chasser le sanglier avec des potes en laissant Vénus désespérée dans son désir. Le public sort de la salle et passe au guichet. Chez Genod, l'entrée est libre "car les putains, les vraies, sont celles qui font payer pas avant, mais après".

Yves-Noël Genod a fait un miracle. Il marche sur un fil subtil. Il a trouvé un équilibre entre poésie et ironie. Entre Shakespeare et David Bowie.

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Suzy Blue 06 August 2010 at 03:05
(no subject)
Oh lord je suis votre millième demande d'ami(e) !
Merci pour Vénus et Adonis, c'était merveilleux, fabuleux, joyeux et tant d'autres rimes en "eux".
Bonne continuation, et rendez vous en 2011 ?

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Brasil




















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Belle de jour ensoleillé

"Comme celuy qui voit du haut d’une fenestre
Alentour de ses yeux un païsage champestre,
D’assiette different, de forme et de façon
Icy une rivière, un rocher, un buisson
Se presente à ses yeux : et là s’y represente
Un tertre, une prairie, un taillis, une sente,
Un verger, une vigne, un jardin bien dressé,
Une ronce, une espine, un chardon hérissé :
Et la part que son œil vagabond se transporte,
Il descouvre un païs de differente sorte,
De bon et de mauvais : Des Masures ainsi
Celuy qui lit les vers que j’ay portraits ici,
Regarde d’un trait d’œil mainte diverse chose,
Qui bonne qui mauvaise en mon papier enclose."

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