Je commence à rentrer en contact avec les uns et les autres. Ceux qui
sont sur Paris, je peux les rencontrer, c’est le mieux, je me fais tellement
d’idées fausses sur les gens, c’est effrayant. Dernier exemple spectaculaire : Hadrien n’est pas du tout
celui que j’imaginais, il est infiniment PIRE, Dieu soit loué ! Mais
sinon, si nous sommes dans des villes différentes, par téléphone ou par Skype…
et je note les pistes, les possibilités et les envies de travail… N’hésitez pas
à me joindre. Je suis à Paris jusqu’au 30.
Equitation, monter à
cheval : Tanguy, Hadrien, Benjamin…
Kung Fu, Judo, Aïkido, se
battre : Tanguy, Hadrien
Musique : Clément
(amplis transportables, flûtes, instrument africain genre Kora, clarinette,
saxophone soprane, maîtrise de logiciels, bruitages, voix), Hadrien (chant,
empathie avec la musique, piano), Benjamin (saxophone, accordéon), Antoine
(rock, voix), Yacine ?,
Charlotte (chant, batterie)
Marionnettes : Antoine,
Yacine ?, Giulia ?
Gymnastique / hip hop /
pointes : Charlotte
Danse, performance :
Madeleine
Anglais (Shakespeare
dans le texte ?) : Clément, Hadrien Yacine, Mathieu, Judith,
Giulia (notions)
Italien : Hadrien (notions),
Giulia
Espagnol : Mathieu (notions),
Judith
Qui est manuel ? (faire
des décors dans la nature, des costumes avec des feuillages, que
sais-je ?)
Rapports aux animaux ?
Amour et sacrifice ? d’animaux, d’agneau… (mais heureusement y en a pas à
cette période, des agneaux…)
Masque mexicain (Clément)
Petites sources
transportables (ampli à pile…) qui en a ?
Clément peut travailler sur
ordi et planquer aussi des enceintes qui diffusent d’assez loin en
surimpression de la nature. Augmenter le son réel peut provoquer des choses au
plateau, mais en tout cas, se faire à l’image (bruit de lions dans la forêt des
Ardennes…)
Hadrien : Gilles de
Rais, Michel de Ghelderode (« Je me sens vraiment le contemporain de ces gens
du Moyen Âge ou de la pré-Renaissance. Je sais d’eux comment ils vivent et
connais chacune de leurs occupations. Je suis familier de leur cerveau et de
leur cœur comme de leur logis et de leur boutique. » « On m'a trop menacé
naguère, mes parents et les prêtres, et ma vie s'est édifiée sur la peur […] Le
prêtre clamait dans l'oratoire où l'on nous rassemblait le soir, pareils à des
coupables. Et nous baissions le front. Un vent glacial nous frôlait la nuque et
nous redoutions que la porte s'ouvrît et que quelqu'un d'invisible vînt appréhender
l'un de nous. » « L'existence du diable est certaine, il suffit de regarder
autour de soi. Dieu se manifeste rarement. ») (Sire Halewyn)
Marilyne : Cordélia,
Viola, lady Macbeth
« Le passage des
heures », dans Le Gardien du troupeau de Pessoa (« J’ai l’âme ployée sous l’index qui la touche »)
Benjamin : James bond,
Lopakhine, mélange personnages populaires, créés par le cinéma (Bourvil, De
Funès) et de personnages classiques, les grands personnages (recherche du
dénominateur commun), Shakespeare (Iago), Tchekhov
Charlotte : Reine
Marguerite (reine guerrière dans Henry VI et dans Richard III),
Nina, La Mouette
Clément : sait imiter le
singe (c’est à peu près tout) (mais il était bourré quand il me l’a dit) (ou
pas assez bourré pour m’avouer pire)
Mathieu : sonnets de
Shakespeare, conseille de voir Looking for Richard
Judith : Cordélia, Lady Macbeth, Isé Partage de midi, Judith et Holopherne (dans la Bible), Emilie dans Cinna, Lechy dans l'Echange, Angelica Liddell.
Yacine : Pasolini
Matériel : matelas,
draps (beaux draps propres blancs ou d’une couleur), table nappe blanche (très
belle nappe très blanche ou d’une couleur) et vaisselle de château, tréteaux…
Travailler avec des gens du
coin. Qui a ce talent ? d’entraîner et de flirter avec le réel. Peut-être
Hadrien… Des filles peuvent entraîner des vieux ? Sarabande de vieux menée
par une fille en cheveux… en caméra cachée comme dans Under the skin ?
Paris : Hadrien,
Mathieu, Anna (r-v semaine prochaine), Marilyne, Madeleine, Judith
Caen : Benjamin partira
en voiture (avec Charlotte R), peut passer pas Paris pour récupérer des
costumes ou des trucs (et peut-être par Lyon ? prendre les instruments de
Clément ?)
Rouen : Charlotte — qui sera au CDN du 1er au 6 septembre (demande de costume à Philippe et
David)
Connections (ceux qui se
connaissent) :
Charlotte, Tanguy, Yacine
Qui filme et a du
matos ? (dans le cas où — comme Godard ! — on intégrerait au film de
Sara plusieurs supports…)
Pour les filles :
dessous chic, fourrure, perruque, maquillage
On travaillera sur des états,
des plans de cinéma, des visages, des bandes-annonces, des « bouts
d’essai ». Le visage et la caméra. Et la nature. Les merveilleux nuages. Trouver le moyen d’être une étrangère (à soi-même et
aux autres ?) François Truffaut disait de Fanny Ardant… oh, je ne vais pas
retrouver cette citation… Il a dit, je crois que c’est à propos de Fanny
Ardant, qu’une actrice vient toujours en quelque sorte d’un pays étranger, qqch
comme ça… J’avais envie de lire des livres que j’aimais, que j’étais le seul à
aimer, qui n’était que pour moi… Je lisais une page et je rêvais. J’étais
distrait.
Pour les garçons, postiches aussi. Trouver les moyens de se transformer (de manière crédible, cinéma, je sais, c'est dur). Dessous chics aussi. Faites un effort les hétéros ! Comme on veut pas voir tout le temps la sexe, il faut des dessous sexy. le genre slip blanc à l'ancienne est (de loin) le plus sexy, à mon humble avis.
Ce qu’il faut amener à
Pontempeyrat :
Armes, tout ce qui est
cinématographique, cinégénique, bon, dans la limite du possible, les cascades
en bagnole, j’aurais bien aimé, mais faut trouver… C’est sur la beauté, tout ce
qui est beau (et le cinéma ramasse tellement toujours de la beauté), la
transparence, les armes, la transparence visible dans l’œil…
Sara Rastegar aime beaucoup
les films de Nuri Bilge Ceylan. Winter Sleep (palme d’or à Cannes) est à l’affiche en ce moment et
ça vaut le coup, c’est vrai ! (Vu hier.)
De manière générale toute
mémoire de cinéma (scènes, personnages, atmosphères) est à célébrer… Voyez
grand ! (grand écran).
Je survends un peu le stage
sur Fesseboule, en utilisant des photos du plus bel acteur que j’ai jamais
rencontré (Felix Ott, un Allemand) prises à… La Réunion ! (Donc ça ne se
voit pas, mais, dans la brume, il fait effectivement très chaud, c’est
plus facile d’être nu.) Voici quelques photos beaucoup plus« réelles » qui montrent une situation certes très sympathique, mais
dont j’aimerais m’échapper le plus possible cette année. Mais ce sera
difficile… le lieu est quand même très floklorique, ambiance à la Twin Peaks…
Ça, c’est déjà plus intéressant. Y a une transparence dans ces repérages. Mais c’est une qualité de
la première fois (Yuval était même arrivé la veille le dimanche avec moi et mon
assistant), une qualité qui se perd à la vitesse grand V (pour être remplacé
par « la bonne ambiance »), mais c’est cette qualité, cette
transparence, c’est inconscience, qu’il faudra pourtant traquer…
Il faudrait avoir le plus possible de choses prêtes pour pouvoir les transposer à la vitesse de la lumière, couchers de soleil, aubes, brumes, pluies, eau, feu, nuit... C'est peut-être dur à faire comprendre ici, aller au résultat — donc préparation —, aller à l'intuition — donc préparation —, au ready-made. Plus ça va, plus m'intéresse de travailler dans les stages la vitesse telle que je la travaille dans les spectacles, vitesse de composition presque en temps réel. Je l'ai déjà dit, mais les cinquante première minutes de 1er Avril ont été composées — et non retouchées — en un jour (ce jour, je m'en souviendrai sans doute toute ma vie). Mettre le travail derrière soi. Ne plus s'en préoccuper. Faire le film en un jour. Et refaire éventuellement le même film les autres jours. Mais ne pas chercher du nouveau, ne pas être dans l'insatisfaction de ce qu'on n'a pas. (Le secret du bonheur : désirer ce que l'on a). Et ne pas défaire (jeter) ce qui a été fait, plaie de Pontempeyrat et des stages en général (le côté brouillon, papier mis à la corbeille) ; non, on creuse au même endroit la même chose, ce qui est déjà là tout entier, ce qui a déjà été trouvé. Le « travail » n'a plus lieu, le « travail » est fait, c'est autre chose... Ceci pour que le monde extérieur, seul, semble « agir » et se regarder en miroir. Pour que le monde extérieur puisse se connaître. (S'il y a un sens à notre présence sur terre, c'est là : le monde veut se comprendre.) Je viens de voir Under the skin. Scarlett Johansson enfin belle, enfin habitée et traversée, enfin sublime — contrairement à Lucy où elle est très moche (tellement le film est con...) Un personnage certes affreusement solitaire — un peu comme Wanda de Barbara Loden —, mais tellement offert...
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