P arfois le metteur en scène hésite à l'interprète

« Surtout ne lui dites pas, il suffirait qu’elle le sût pour qu’elle fît autrement. »

« La magnifique panthère nébuleuse des îles de Taïwan s’est définitivement éteinte… »

« Pourquoi voyons-nous une personne plutôt qu’un clignotement d’énergie ? »

Moni Grégo

C'est joli de garder cette fragilité mais mon contact avec plus de 50 ans de théâtre (j'ai commencé à 13 ans) et l'éblouissement devant les grands maîtres font que je suis sûre de cette exception que vous êtes. Ce que vous mettez en jeu est aussi essentiel, beau, intense que ce que mettent en jeu non seulement des "grands" comme Strehler, Castellucci, Cassiers... ou tant d'autres dont j'ai vu le travail comme spectatrice, mais aussi par l'évidence de la force douce, rigoureuse, d'une pratique vécue avec d'autres avec lesquels j'ai travaillé que ce soit Duras, Guyotat, Brook, Feldenkreis, Grotowski, Flaszen, Carax, Yoshi Oïda, Christian Rist ou tant d'autres... Nous vivons une époque indigne où les mot art, artistes vivants, création... ne sont jamais prononcés par ceux qui devraient les protéger. Ils nous enterrent vivants dans le mot culture. Vous avez du génie et je ne vous crois pas si vous me dites que vous ne le savez pas. On le sait toujours...                Affectueusement et à mardi/Pantin.

« La poésie blablabla n’est pas par nature obscure, c’est la nuit qui l’entoure et qu’elle éclaire qui l’est. »

P arce que des jeunes filles

« On se souvient d’une atmosphère parce que des jeunes filles y ont souri. »

V êtue d'espace au cœur de la non-dualité

Stéphanie Lupo

C'est tout en délicatesse que travaille Yves-Noël Genod. Lundi et mardi j'y suis allée. Porter ma barque le long du fleuve, celui du Réel, lui aussi il disait, tout en présence s'y fondre en confiance. Le 5 et 6 décembre, nous lirons, dirons des textes, ils sont beaux (nous, vous, dedans et dehors, les textes, les gens, dedans, dehors) comme ils sont, Il fait froid dans le café. Pas de costumes, de fioritures, que nous et (eux et) vous. Voix. Silences. Présences absences. Il voudrait une musique intérieure toute en nuances.

Je dirai des poèmes de Lalla, extraits du livre Chants mystiques du tantrisme cachemirien. Un texte sublime, l'autobiographie d'une quête. 

« Lalla, génie de la poésie mystique du 14e siècle. Les sikhs, les hindous et les musulmans chantent encore aujourd'hui ses poèmes ardents au parfum unique… On la dit vêtue d'espace au cœur de la non-dualité, elle se mit à errer nue, couverte de cendres, pratiquant l’ascèse... Lalla accomplit de nombreux prodiges et mourut d'une manière miraculeuse : une flamme sortit de son cœur, elle s'embrasa comme une torche et de son corps il ne resta rien. »

« O Esprit,

pourquoi t'être intoxiqué au vin des croyances

plutôt qu'à l'Amour véritable

Imperceptiblement tu t'es attaché au monde illusoire

Tu as oublié le vrai Soi »

« Lorsque je me suis unie à OM

Les flammes ont consumé mon corps.

A la croisée des chemins

Je me suis engagée sur celui de la vérité.

Ainsi, moi, l'assoiffée de lumière,

j'ai atteint la demeure incandescente »

« La voie de la Connaissance

est un jardin fertile

Arrose-le avec l'eau de l'adoration

Dans la plénitude de l'acte.

Alors tu offres peu à peu à la Shatki

Les fruits de ce jardin

Où la liberté surgit de la nudité absolue. »

Chants de Lalla...

Let's swim !

Les 5 et 6 décembre, à 14h30 (durée : trois heures), 1, rue Berthier, à Pantin. Participation : 5€

La comédienne dit : « Je n’ai rien à prouver, j’ai juste envie de vivre un truc avec vous. »