Sunday, February 02, 2014

D imanche, soleil


Oh, là, là ! J’ai rencontré Rodrigo Garcia, puis Youness et Thomas est arrivé, je l’ai attendu pour lui faire la bise, il s’était décoloré un peu les cheveux, bon, passons, c’est une erreur, il m’a annoncé tout de suite qu’il ne ferait pas les Bouffes (finalement, comme il me l’avait demandé) et j’ai dit : « Tant mieux ! » parce que je n’avais toujours pas d’idée sur ce qu’il pourrait y faire (je venais d’en parler avec Youness). Pour les Bouffes, il faut trouver des ensembles, des gens qui forment déjà des ensembles, il faut que le spectacle soit fait d’avance parce qu’on a très, très peu de temps de répétitions, donc il faut trouver du ready-made, qui va avec qui, qui apporte quoi, etc. Tout d’avance. Si on veut vraiment travailler et pas perdre son temps à mettre en scène encore une fois des individus isolés, bien sûr que je peux le faire, mais je ne suis pas l’Armée du Salut, je ne fais pas œuvre de bienfaisance à ce point ; je cherche des interprètes qui feraient le spectacle à ma place (pour que je ne le fasse pas à la leur) ; il faut trouver des gens qui travaillent, qui savent travailler, pas qui font la gueule en attendant des jours meilleurs quand l’humanité sera moins « conne » (ce qu’elle n’est déjà pas, au fond). Avec Youness, on passe en revue la liste des pressentis pour voir si des lignes se dessineraient, par ex (j’apprend ce mot), une ligne lusophone (parlant portugais). Etc. Mais ce n’est pas ça que je voulais raconter, c’est pourquoi Thomas ne fait pas les Bouffes : parce qu’il est tombé amoureux ! D’un New-yorkais, métisse (Niger-Amérique), sublimissime, il m’a montré des photos, jamais vu un type aussi beau, aussi sexe… Dingue ! Et il l’a rencontré comment ? Il l’a rencontré à Berlin sur Grindr ! Comme quoi… Ils sont très, très amoureux, ils vont se voir tous les mois, ils ont déjà fait le planning sur l’année, il va le rejoindre à Brooklyn et, par la même occasion, il travaillera avec Arthur Nauzyciel qui sera aussi à New York parce qu'il y monte Splendid's de Jean Genet. Et puis, après, il fera un Pasolini avec Stanislas Nordey où il sera, cette fois, décoloré en blond (mince !) et il jouera son fils, à Stanislas, mais, bon, qu’est-ce que ça fait plaisir que les gens qu’on aime ait du travail et de l’amour (j’ai failli me jeter dans le canal — s’ils avaient filmé, je l’aurais fait, témoin ! témoin ! témoin ! —) : tant de bonheur ! Le type fait tout (au lit) et du design.

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L es Chambres secrètes de la société


Thomas Jolly dit qu’il fait un projet « honnête », toutes les répétitions sont payées. Eh ben, voilà, moi, je fais du théâtre malhonnête : aucune répétition n’a jamais été payée. 50 spectacles, des dizaines d’interprètes et la malhonnêteté. J’ai toujours pensé que j’avais beaucoup de chance en tant que malfaiteur. Je ne sais pas encore ce qu’il fait, Thomas Jolly, ça a l’air chouette, ces heures de théâtre, mais à « Changement de décor », il parle comme un ministre. Autre genre de chance.

Ç a va, mon anglais ?


I was happy to be there, yesterday, once again ! and I met friends of mine who also came back and talked to me as in secret : « Three time... » or « Fith... », so I could imagine that, at the end, you would play this show only in front of people who would have already see it, like a sect, a church…  Now, I’m happy for all of you that you can have some rest ! (And, for me, I go on to prepare my own show (« fantastic spaghetti ») with the great beautiful oceanic energy you gave to Paris at the favela named Colline de Chaillot !) See you soon !

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N aïf comme Baudelaire

  
« Il fallait être aussi naïf que Baudelaire pour s'imaginer que la bourgeoisie est bête et prude. Elle est intelligente et cynique. Il suffit de lire ce qu'elle disait sur elle-même et, bien mieux, ce qu'elle disait sur les autres. La société sans délinquance, on y a rêvé à la fin du XVIIIe siècle. Et puis ensuite, pfft ! La délinquance était trop utile pour qu'on puisse rêver chose aussi sotte et aussi dangereuse finalement qu'une société sans délinquance. Sans délinquance, pas de police. Qu'est-ce qui rend la présence policière, le contrôle policier tolérable pour la population, sinon la crainte du délinquant ? Vous parlez d'une aubaine prodigieuse. Cette institution si récente, et si pesante, de la police n'est justifiée que par cela. Si nous acceptons au milieu de nous ces gens en uniforme, armés, alors que nous n'avons pas le droit de l'être, qui nous demandent nos papiers, qui viennent rôder devant le pas de notre porte, comment serait-ce possible s'il n'y avait pas les délinquants ? Et s'il n'y avait pas tous les jours dans les journaux des articles où l'on nous raconte combien les délinquants sont nombreux et dangereux ? »

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